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Centres autos

Moovly, l'enseigne qui veut réparer aussi la confiance

Publié le 23 décembre 2025
Par Charlotte Morvan
5 min de lecture
Face aux nombreuses grandes enseignes d'entretien automobile en France, Moovly fait figure de nouveau venu. Lancé en 2021, ce jeune réseau de centres autos commence à se faire une place grâce à un service basé sur la transparence et la proximité avec les automobilistes.
L'enseigne Moovly s'est rapidement forgée une solide réputation. Elle affiche une note moyenne de 4,9/5 sur plus de 330 avis collectés en un an sur Avis Vérifiés. ©Moovly
L'enseigne Moovly s'est rapidement forgée une solide réputation. Elle affiche une note moyenne de 4,9/5 sur plus de 330 avis collectés en un an sur Avis Vérifiés. ©Moovly

Dans le quart sud-est de la France, c'est le réseau qui monte, qui monte… Sur un marché dominé par les enseignes nationales (Norauto, Vox Vert, Speedy, Midas, Point S…), Moovly entend se distinguer par un fonctionnement plus simple, plus lisible et davantage centré sur le client, dans un contexte où l'âge moyen du parc atteint 11,5 ans et où les besoins d'entretien augmentent.

Le pari peut sembler audacieux dans un marché où les consommateurs peuvent obtenir et comparer des devis en quelques secondes. Mais Moovly croit que la bataille commerciale ne se réduit pas aux seuls critères de la vitesse d'exécution et du prix. La jeune société, dont la baseline est "Centres auto 2.0", a choisi de revaloriser le service, en rendant les interventions totalement lisibles et en misant sur une relation client mieux construite.

Une stratégie pensée comme une réponse directe aux évolutions du marché. En effet, selon une étude IFOP pour ID Garages de septembre 2015, seulement 48 % des automobilistes font confiance aux garagistes en général, alors que 86 % font confiance à leur garagiste habituel. Preuve que le lien humain reste décisif dans un secteur encore perçu comme manquant de transparence.

Une vision née de l'expérience de réseau

Julien Vernaison, fondateur de Moovly, connaît bien ce rapport ambivalent au métier. Mécanicien de formation, passé par la case concession puis par une fourgonnette atelier itinérante, il ouvre son premier garage en 2015. Au fil des années, il constate un décalage tenace entre les attentes des clients – des explications simples, une organisation carrée, un accueil soigné – et la réalité du terrain. "Le métier de garagiste a mauvaise presse, mais on peut en faire quelque chose de moderne, propre et ambitieux. On ne répare pas que des voitures. On répare l'image du métier", insiste Julien Vernaison.

Julien Vernaison, fondateur de Moovly, dans l'un des espaces d'accueil du centre auto de Meyzieu en 2015. ©Moovly

Julien Vernaison, fondateur de Moovly, dans l'un des espaces d'accueil du centre auto de Meyzieu en 2015. ©Moovly

Aujourd'hui, Moovly compte cinq centres en Auvergne-Rhône-Alpes (Nicolas-Vermelle, Saint-Savin, Charanxieu, Meyzieu et Romans-sur-Isère). Un maillage volontairement régional, pensé pour rester proche des équipes, maîtriser les ouvertures et garantir la qualité de service. Pas question, pour l'instant, de se disperser à l'échelle nationale.

Un service pensé pour restaurer la confiance

Le concept Moovly repose avant tout sur la qualité de l'accueil et l'accompagnement des clients. L'enseigne met en avant un fonctionnement simple : un accueil lisible, un devis compréhensible, un garage propre et moderne, et une prise de rendez-vous accessible. Le réseau s'engage également à fournir un prêt de véhicule gratuit pour toute intervention dépassant deux heures, ainsi qu'un nettoyage pour les prestations les plus longues. Autant de détails qui, cumulés, transforment l'expérience.

"Nous ne sommes pas moins chers que les autres, nous cherchons simplement à proposer un meilleur rapport service/prix, comme au restaurant", souligne Julien Vernaison. Les centres fonctionnent en effectifs réduits, au maximum quatre techniciens par atelier, pour garantir une relation plus directe entre les équipes et les automobilistes.

Une stratégie payante puisque Moovly affiche une note moyenne de 4,9/5 sur plus de 330 avis collectés en un an sur Avis Vérifiés. En 2025, les cinq sites du réseau ont entretenu environ 12 000 véhicules, un volume conséquent pour une enseigne encore jeune. La stratégie de Moovly 2.0 repose aussi sur un maillage régional resserré. Aucun centre ne doit être situé à plus de deux heures de route d'un autre, afin de faciliter l'accompagnement opérationnel, la standardisation des process et l'entraide entre ateliers.

Tous utilisent les mêmes outils de gestion, les mêmes standards qualité et les mêmes protocoles à l'atelier, afin de garantir une expérience identique d'un centre à l'autre. "L'idée, c'est que le client sache toujours où en est sa voiture", indique le fondateur de Moovly. Le réseau veut rompre avec l'image du garage où l'on dépose son véhicule sans vraiment savoir ce qui sera fait.

Une diversification des besoins du réseau

Pour répondre au mieux aux attentes des automobilistes, Julien Vernaison n'a pas hésité à étoffer petit à petit la boîte à outils de Moovly. Le réseau a développé une offre de réparation de vitrages, en s'appuyant sur Zenty Pare-Brise, partenaire de longue date. Réparation, remplacement et prêt de véhicule de courtoisie : le client ne change pas d'interlocuteur et bénéficie d'un suivi complet.

Dernier lancement en date : la carrosserie. Une évolution naturelle, portée par les attentes des automobilistes qui, satisfaits du service, souhaitent pouvoir confier l'ensemble de leurs réparations au même réseau. Moovly prend désormais en charge les sinistres de A à Z. Les travaux sont en partie sous-traités pour ce qui est de la peinture et de la tôlerie, mais restent entièrement pilotés par les centres, qui restent le principal interlocuteur du client.

"Nous voulons simplement être capables de tout gérer pour nos clients, sans les renvoyer d'un prestataire à l'autre", explique Julien Vernaison. L'ambition n'est pas de devenir un "supermarché de l'auto", mais de simplifier la vie des automobilistes en proposant un parcours cohérent, fluide et lisible.

Cette approche se retrouve également dans la démarche environnementale de l'enseigne. Avec le programme GreenMooV, lancé il y a quelques mois, Moovly structure sa politique RSE autour notamment du tri des déchets et du recours aux pièces de réemploi. L'enseigne se fournit via des volumes groupés, en mutualisant les achats pour les centres. Les motorisations électrifiées représentent encore une faible part de l'activité du réseau (3 à 5 %) mais le réseau se prépare à l'électrification du parc en passant par la formation de ses équipes.

Une expansion qui se maîtrise et se structure

La franchise Moovly, ouverte il y a moins d'un an, constitue un levier de développement majeur. L'enseigne a choisi ce modèle pour accélérer son maillage tout en préservant son ADN. Mais si le réseau veut s'étendre, c'est uniquement avec des partenaires capables de porter ses valeurs de proximité et de transparence. Le premier franchisé, installé à Romans-sur-Isère (26), a vu son chiffre d'affaires augmenter d'environ 25 % après la transformation de son garage en centre Moovly. Sa réputation locale s'est également améliorée.

Le modèle de franchise repose sur deux possibilités : l'ouverture d'un nouveau centre ou la transformation d'un garage existant. Dans les deux cas, les candidats doivent justifier d'au moins trois ans d'expérience dans l'automobile ou dans la relation client. Pour une création, un apport minimum de 20 000 euros est demandé. Mais l'enseigne insiste surtout sur un point : les valeurs humaines. Moovly recherche des profils capables d'accompagner leurs équipes, proches des clients et soucieux d'offrir un service constant. "Moovly n'est pas né d'un business plan, mais d'une volonté de dépoussiérer les vieilles méthodes du secteur", rappelle Julien Vernaison.

Le développement de Moovly est volontairement progressif : deux à trois ouvertures par an, avec un maillage géographique resserré pour maintenir la qualité de service. Et qui dit développement du réseau dit aussi nouvelles exigences à maîtriser. Car avec l'extension du maillage, une autre réalité s'impose : l'évolution d'un métier plus technique.

Entre l'essor des modèles électrifiés et la généralisation de l'électronique embarquée, l'entretien automobile nécessite des compétences toujours plus pointues. Le réseau mise sur la formation pour rester au niveau, mais aussi pour attirer des techniciens qualifiés, alors que le secteur souffre de fortes tensions sur le recrutement.

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