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Distribution : le marché évolue, de nouvelles formations s’imposent

Publié le 21 mars 2018
Par Samia Ben Ahmed
2 min de lecture
Invités à la table ronde du Club de la distribution automobile (CDA) de la Feda le 15 mars dernier, plusieurs acteurs de la distribution ont débattu des enjeux liés à la formation professionnelle dans une filière en constante évolution.
Philippe Petit (AFCODMA), Florence Poivey (MEDEF), Marc Hervouet (CGI), Marjorie Brouder (AAG), Stephane Treich (Autodistribution).

Les intervenants de la table ronde du CDA du 15 mars, organisée par la Feda, ont souligné l’importance de la formation professionnelle face aux nouveaux enjeux auxquels fait aujourd’hui face la profession. "Nous sommes dans le commerce, nos métiers sont en pleine mutation. La CGI représente une cinquantaine de fédérations, 120 000 entreprises et 790 milliards d’euros de chiffre d’affaires ce qui correspond à trois fois celui de la grande distribution.  Il faut que nous accompagnions toutes les PME dans ces évolutions", souligne Bruno Gibaru, directeur fiscal d’Autodistribution et président de la commission fiscale de la CGI.

Selon une étude menée par l’Observatoire des métiers d’Intergros, il y a quatre facteurs clé qui impactent l’évolution de la profession : le commerce en ligne, l’innovation et les services, les évolutions organisationnelles et enfin les attentes des clients. Ces éléments ne sont pas sans conséquences sur le secteur de la distribution.

Mutation professionnelle & Profil client

L’enjeu est de taille pour la logistique. L’impact va porter sur le pilotage plus fin des stocks, l’optimisation des coûts de transport et les progiciels d’optimisation. En d’autres termes, le stockage et les tournées. Les chauffeurs livreurs vont ainsi devoir optimiser leur relation au client, et des logiciels de planification des tournées tout comme les outils CRM vont devoir évoluer pour s’adapter aux nouveaux enjeux de la distribution. L'objectif est de disposer d’informations sur le client et d’en collecter de nouvelles, pour optimiser en aval la qualité du service proposé.

Par ailleurs, avec la progression du commerce en ligne et du digital, le marché est en proie à une concurrence de plus en plus importante. Le comportement d'achat BtoC tend à devenir le même qu’en BtoB. Les professionnels vont devoir en effet réfléchir à des stratégies commerciales leur permettant de garder le lien avec le client en mettant le conseil et l’humain au cœur de leur stratégie de développement.

Une nouvelle génération d’acheteurs voit le jour et attend de la diversité de la part des distributeurs. Il est donc nécessaire pour les professionnels d’innover dans la proposition de services. Par conséquent, de nouveaux métiers voient le jour ce qui implique de nouveaux besoins en formation. L’Observatoire élabore pour ce faire de nouvelles fiches de postes, plus conforme aux nouvelles compétences exigées.  

Renforcement de la filière apprentissage

La formation est pour Florence Poivey, présidente de la Commission éducation, formation, insertion du Medef, "un réel enjeu pour les jeunes avec l’apprentissage, les salariés avec la formation continue, ainsi que pour les demandeurs d’emploi".  La réforme de 2018 devrait impliquer une gouvernance de "simplification rigoureuse". Comment cela va-t-il se manifester ? L’Urssaf devient le seul collecteur, la caisse des dépôts financera le système, et les OPCA deviennent opérateurs de compétences. Le projet prévoit entre autres des subventions des contrats de formation au cas par cas ainsi qu’une autonomie renforcée des centres d’apprentissage. Un apprenti pourra être recruté à tout moment durant l’année et les procédures de licenciement facilitées afin d’éviter les recours aux prud’hommes. 

"Il y a dans notre pays, plusieurs problèmes structurels qui font que l’apprentissage ne décolle pas. Une refonte du système s’impose et les besoins des jeunes et des entreprises doivent être pris en considération. Le projet de loi sur l’apprentissage de mars devrait permettre de faire évoluer la situation", souligne Florence Poivey. La France doit, selon elle, s’inspirer de la Suisse où "68 % des jeunes et des plus de 50 ans intègrent le marché du travail grâce à l’alternance". La formation semble ainsi la clé de voûte de la performance professionnelle.

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