Moral en berne dans l’automobile
Déprime ou gros coup de fatigue : les chefs d’entreprise de la filière des services de l’automobile n’ont pas le moral. Selon le dernier baromètre du CNPA, réalisé en avril sur le niveau d'activité du premier trimestre 2021, 72 % des dirigeants affichent un moral "de plus en plus altéré". Le bilan est sans équivoque pour un secteur durablement affecté par la crise sanitaire.
Ce contexte morose concerne aussi bien les métiers de la distribution automobile (baisse du chiffre d’affaires pour 51% des répondants), de l’entretien - réparation (61%), des écoles de conduite (58%) ou bien des entreprises de recyclage de véhicules hors d’usage (55% des répondants). Cette situation continue d'avoir un impact très important sur les loueurs de véhicules, qui observent une diminution de 49% du nombre de réservations (par rapport à N-2), et jusqu’à 62% dans les aéroports.
Si les niveaux d’activité restent bas, la situation financière des entreprises reste relativement stable grâce aux plans de soutien, et tout particulièrement aux PGE (60% des sondés déclarent en avoir bénéficié). Ainsi, 46% des entreprises de la réparation automobile estiment leur trésorerie identique à celle détenue au premier trimestre 2020.
Autre élément de satisfaction : la filière a su montrer sa capacité de résilience en maintenant, en majorité, les effectifs de salariés. Pour l’entretien - réparation, 75% des entreprises ont stabilisé leurs équipes. Certains métiers ont dû toutefois réduire la voilure avec la crise, tels que les dépanneurs (58% des répondants ont réduit leur effectif) et les carrossiers (29%).
55 % des réparateurs anticipent une baisse de leur activité
Au terme de ce début d’année compliqué, 50% des chefs d’entreprises du secteur estiment que leur activité de risque de se dégrader. Dans l’entretien - réparation, 55% des sondés craignent ainsi une nouvelle érosion de leur chiffre d’affaires. Résultat : 74% d’entre eux confient avoir le moral en berne.
Un pessimisme lié notamment à l’absence de perspectives : selon le baromètre, 64% des entreprises estiment que les aides du plan de relance ne sont pas adaptées. En outre, les aides accordées par l’État dans le cadre de ce plan de soutien souffrent d’un manque de visibilité, puisque seulement 17% des adhérents du CNPA déclarent connaître les dispositifs auxquels ils peuvent souscrire.
Rappelons que dans le cadre de la signature, le 26 avril dernier, de l’avenant au contrat stratégique de filière, l’État et le secteur des services de l’automobile ont convenu d’engagements réciproques pour porter des projets éligibles au plan de relance. Objectif : accélérer la transformation des entreprises en matière de compétitivité, de transition écologique et de cohésion.
"Une action de relance à court terme paraît indispensable, à l’instar du plan de relance mis en œuvre à l’été 2020. Le CNPA a fait des propositions en ce sens au gouvernement, dont il attend les arbitrages", conclut l’organisation professionnelle.