Rétromobile : une édition des retrouvailles réussie
Plus de 100 000 visiteurs se sont rendus à la 46e édition de Rétromobile, du 16 au 20 mars dernier, selon le bilan officiel des organisateurs. Ils étaient accueillis par plus de 450 exposants répartis entre deux halls du parc des expositions de la Porte de Versailles. "Au vu du contexte, la barre symbolique des 100 000 visiteurs a été franchie, et c’est une belle victoire pour le salon qui fait figure de vitrine du véhicule de collection au niveau national et international. Vivement 2023 !", se félicite Jean-Sébastien Guichaoua, directeur de Rétromobile.
Effectivement, ce rendez-vous incontournable pour les passionnés n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant-crise : 132 000 visiteurs et 620 exposants sur trois halls en 2019. Certains habitués de l’évènements (notamment des garages et fournisseurs spécialisés) manquaient à l’appel... Mais l’intérêt et l’enthousiasme des visiteurs et exposants restaient palpables dans les allées.
Promouvoir les marques anciennes
A côté de l’exposition de véhicules de toutes les époques, les services dédiés aux anciennes étaient bien présents au rendez-vous. A l'instar de Mobilians qui a mis en avant sa branche véhicules anciens et historiques, qui compte désormais 110 adhérents. "Nous sommes sur un marché de niche. Et nous n’y cherchons pas temps à recruter de nombreux adhérents, qu’à réunir des professionnels de qualité, travaillant dans les règles de l’art", précise Yves Riou, directeur pôle contrôle, maintenance et réparation de Mobilians. Le syndicat professionnel a donc présenté ses actions de soutien face aux problématiques rencontrées par les acteurs du secteur, notamment en termes de formation. Mobilians a notamment rappelé la création en 2020 d’un CQP, dont la seconde promotion devrait sortir dans quelques mois.
Cette édition des retrouvailles a aussi été l’occasion pour certains d’exposer pour la première fois. C’était par exemple le cas de Renovatio. Le spécialiste de la distribution de pièces pour anciennes, lancé en marge de la dernière édition, disposait d'un village des marques, rassemblant plusieurs fabricants d’équipements, consommables et d’outillages (Bosch Classic, Clas, Elf, Fulmen, Lucas, Marchal…). "Nous voulons promouvoir les marques et gammes existantes pour les anciennes", explique Benjamin Abitbol, le syndicat dirigeant et co-fondateur de la start-up.
Le sujet des restrictions environnementales et des motorisations alternatives n’a pas été oublié. Ainsi, parmi les organisations de collectionneurs présentes, le 2CV Méhari Club de Cassis a présenté le premier moteur rétrofit homologué pour ses deux véhicules fétiches. Celui-ci est désormais commercialisé et devrait prochainement être autorisé à équiper bien d’autres modèles anciens.
Du côté des véhicules eux-mêmes, l’accent a clairement été mis sur la catégorie des youngtimers. L’arrivée d’une nouvelle génération de collectionneurs était évidente, au regard du nombre de voitures des années 1980 à 2000 exposées. Un vaste "espace voitures à moins de 25 000 €" était même largement consacré à la mise aux enchères de cette catégorie de véhicules.
Véhicules mythiques en série
Autrement, les traditionnelles ventes Arcurial de modèles de prestiges ont été organisées dans le cadre du salon. Leur montant a atteint 37,8 millions d’euros au total. Parmi elles, la vente d’une Porsche 907 usine de 1968 a été adjugée à 4 390 400 €. Tandis que quatre supercars Ferrari ont été vendues pour un total de plus de 13 millions d’euros…
Du côté des animations, les visiteurs ont notamment pu assister aux tours de roues du premier véhicule "auto-mobile" de l’histoire de l’Humanité (datant de 1770). Les plus patients d'entre eux pouvaient même prendre place sur ce fardier de Cugnot, reconstitué par l’association éponyme… Tandis que du côté des constructeurs plus récents, la production d’Amédée Gordini, a été mise à l’honneur au travers de neuf de ses voitures mythiques, parmi lesquelles la Gordini Spider Simca 5 (gagnate des 24h du Mans 1937) et la R8 Gordini de 1967…
Tandis que sur l’espace occupé par la Gendarmerie Nationale, son musée a présenté plusieurs bolides de légende : Renault Alpine, Matra Jet V6 et de Subaru Impreza. Elles voisinaient avec une vénérable Renault Estafette, quelques motos... et un hélicoptère Alouette II.
Quelques stands plus loin, Renault a célébré les cinquante ans de sa R5 en présentant 13 versions (dont une électrique) de son emblématique citadine. De son côté, l’Aventure Citroën présentait certains véhicules phares de la marque, comme la Citroën Rosalie de 1933. Autre attraction du salon : Lamborghini a dévoilé une reconstruction à l’identique de son prototype Countach LP500. Il aura fallu plus de 25 000 heures de travail pour reconstituer ce modèle unique sacrifié dans des crash-tests en 1974 !
Le succès de ces retrouvailles pousse naturellement les organisateurs de Rétromobile à annoncer la 47e édition du salon. Celle-ci est d’ores et déjà fixée prévue du 1er au 5 février 2023.