S'abonner
Carrosserie

Le marché de la carrosserie pourrait dépasser les dix milliards d'euros en 2030

Publié le 12 octobre 2024
â– 
Par Nicolas Girault
â– 
3 min de lecture
L’étude prospective de Mobilians sur l’après-vente automobile prévoit une baisse de la sinistralité d’ici à six ans avec la généralisation des Adas. Paradoxalement, le marché de la carrosserie devrait continuer à gagner en valeur grâce à l'augmentation du montant des réparations.
Carrosserie Mayeur Car Service investissements
Les carrossiers se donnant les moyens de réparer les véhicules les plus récents (comme ici Mayeur Car Service) devraient être les grands gagnants des évolutions du parc automobile. Tous suivent la même voie : investir massivement dans le matériel de pointe, la formation de leurs techniciens et des jeunes. ©J2R/TM

Pour l’instant, l’activité réparation-collision reste relativement stable – avec une légère baisse – constate Mobilians dans son étude prospective sur l'après-vente automobile en 2030. Mais celle-ci devrait sérieusement se réduire avec l'évolution du parc, des technologies et des usages autour des véhicules. Néanmoins, les carrossiers qui sauront s'y adapter ont encore un bel avenir devant eux.

En effet, si entre 2019 et 2022, nous sommes passés de 7,4 à 7,3 millions de chantiers de réparation collision, leur volume pourrait descendre à 6,3 millions en 2030. La simulation de TCG Conseil (auteur de l'étude) prévoit ainsi une baisse de 13,4 % du nombre de réparations. Dans le même temps, la seule activité bris-de-glace pourrait baisser de 16 %.

Impacts des Adas et des véhicules électriques

Cependant, ces observateurs estiment que la valeur du marché de la carrosserie pourrait augmenter de 6,3 % sur la même période. Celle-ci est déjà passée de 8,92 milliards d'euros en 2019 à 9,58 milliards en 2022. Et pourrait atteindre les 10,18 milliards d'euros dans six ans.

Explication : pour l'instant, l'apparition des systèmes d'aides à la conduite (Adas) a moins réduit la sinistralité auto que le kilométrage parcouru. Car, ceux-ci restent encore minoritaires dans le parc roulant. Ils ne se révèlent pas non plus toujours fiables et leurs utilisateurs leur font parfois trop confiance. Plus globalement, les effets des Adas sur la sinistralité ont également été atténués par la tendance des véhicules électriques (VE) à subir légèrement plus d'accidents que les thermiques.

Cependant, les Adas étant obligatoires sur les VN depuis 2022 (sur les nouveaux modèles) et 2024 (sur tous les véhicules), ils devraient équiper plus de la moitié des véhicules roulant en 2030. La proportion des chocs importants devrait donc continuer de baisser. Elle devrait passer de 26 à 20 % entre 2022 et 2030.

Ces tendances entraînent des effets contradictoires. Ainsi, la diminution des chocs et la réduction de leur importance réduit théoriquement le coût des réparations. Un mouvement encore accentué par le recours croissant à la pièce de réemploi (PRE). Encouragée par les assureurs, sa part dans les réparations pourrait passer de 3,5 % aujourd'hui à 25 %.

Intéressant à condition d'investir

Cependant, les nouveaux véhicules sont plus coûteux à réparer. Le remplacement et le recalibrage des Adas renchérit la facture des carrossiers. Tandis que le surcoût des réparations des VE – de plus en plus nombreux dans le parc – par rapport à leur équivalent thermique serait en moyenne de 25 % ! Une hausse due à la fois au traitement de la batterie (consignation-déconsignation, etc.) et aux recours à certains matériaux : aluminium, aciers spéciaux, etc.

Par ailleurs, certaines activités hors assurance de la carrosserie sont appelées à se développer. Elles devraient même compenser la réduction des chantiers de réparation-collision. Parmi elles figurent d'abord les réparations rapides, avant restitution des véhicules de location longue durée, etc. Mais pour bénéficier de ces évolutions, les carrossiers doivent sérieusement investir dans les formations et les équipements nécessaires pour s'adapter aux nouveaux véhicules : recalibrage des Adas, prise en charge des VE, réparations spéciales... Sans oublier la formation des jeunes, pour assurer la main-d'œuvre nécessaire aux ateliers.

L'étude TCG Conseil/Mobilians indique donc que les carrossiers qui resteront à niveau devraient très bien s'en sortir. À l'échelle de l'ensemble des services de l'après-vente automobile, la carrosserie devrait même contribuer, avec les activités annexes (lavage, vente d'accessoires, contrôle technique), à compenser la perte de vitesse de la maintenance mécanique due à l'électrification du parc. C'est la raison pour laquelle on voit certains concessionnaires se réintéresser à cette spécialité depuis quelques années, en investissant dans des carrosseries impressionnantes. Tandis que certains carrossiers indépendants transforment leurs entreprises, avec de vastes ateliers ultramodernes et optimisés. Match en vue donc, entre réseaux de marque et indépendants !

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

cross-circle