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Carrosserie

TRIBUNE – Bill Brower, Solera : "Assureurs et carrossiers doivent promouvoir l'utilisation des pièces d'occasion"

Publié le 11 mars 2024
Par Nicolas Girault
2 min de lecture
Les assureurs automobiles doivent s'adapter à la directive européenne sur la durabilité des rapports d'entreprise (CSRD), rappelle Bill Brower. Le vice-président des relations industrielles et des réclamations de Solera en Amérique du Nord insiste donc sur l'obligation d'améliorer le taux de réparation en Europe, avec l'aide des carrossiers.
Bill Brower Solera
Bill Brower, vice-président senior des relations industrielles et des sinistres en Amérique du Nord chez Solera. ©Solera

La directive européenne sur la durabilité des rapports d'entreprise (CSRD, Corporate Sustainability Reporting Directive) est en vigueur depuis le début du mois de janvier. Elle s'applique à toutes les entreprises répondant aux critères définis par la réglementation et exerçant leurs activités au sein de l'Union européenne. Cela signifie que toutes les entreprises opérant dans l'UE doivent se conformer à cette réglementation, y compris celles du secteur automobile. Par conséquent, toutes les entités concernées par ce domaine doivent respecter les exigences spécifiées.

Vers une prise de position en matière d’assurance plus écologique ?

Une enquête mondiale réalisée par Solera a révélé que 75 % des conducteurs seraient prêts à passer à une assurance plus écologique. Plutôt que de considérer cela comme un défi, il s'agit là d'une opportunité pour les compagnies d'assurance de prioriser le développement.

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Dans la même enquête, il ressort que 99 % des assureurs reconnaissent l'importance du développement durable, mais qu'ils rencontrent des obstacles majeurs pour le mettre en œuvre au sein de leur entreprise. Cependant, une technologie est désormais disponible pour fournir aux assureurs des données sur leur empreinte carbone et les aider à la réduire. Ils peuvent désormais comparer les émissions de CO2 associées à la réparation des pièces d'un véhicule par rapport à leur remplacement, facilitant ainsi la prise de décisions en collaboration avec les garagistes.

Transiter vers les pièces d’occasion

L'utilisation des pièces automobiles d’occasion est encore stigmatisée aujourd'hui. Les consommateurs ont souvent tendance à associer le terme "d’occasion" à des pièces inutilisables, ou de qualité médiocre. Cependant, la transition vers les pièces automobiles d'occasion pourrait être un catalyseur de changement. Des études révèlent qu'une augmentation de seulement 2 % du taux de réparation en Europe pourrait entraîner une réduction annuelle des émissions de CO2 de 30 000 tonnes.

Pour contrer ces préjugés, les assureurs et les carrossiers ont la responsabilité d'éduquer et d’informer leurs clients. Les pièces automobiles d'occasion ne sont pas nécessairement obsolètes. Elles n'altèrent pas la sécurité tout en étant plus durables et, dans certains cas, plus économiques.

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Pour les problèmes de pare-chocs ou de pare-brise, la réparation est bien plus performante et permet de donner une seconde vie à des éléments qui, autrement, seraient jetés. Globalement, la réparation est une option plus respectueuse de l'environnement.

Tout est une question de données

Un meilleur suivi et une meilleure gestion des données peuvent fournir les informations nécessaires afin de prendre des décisions adaptées concernant le développement durable. Par exemple, l'utilisation de pièces de réemploi pour les réparations rendra le processus plus durable en réduisant les émissions de CO2.

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Il existe également des outils permettant d'améliorer la mesure des émissions de type scope 3 [empreinte carbone amont et aval des activités d'une entreprise, ndlr], ce qui peut contribuer à la mise en œuvre d'initiatives visant à réduire l'empreinte carbone. Bien que les pratiques écologiques dans le domaine des réparations automobiles connaissent une forte croissance, il est crucial de passer à l'étape supérieure plutôt que de se contenter du statu quo. Pour ce faire, les entreprises doivent prendre des mesures concrètes, surtout si elles veulent se conformer aux réglementations à venir.

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