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La F.N.AA alarme sur l'agonie des carrossiers, sous le joug des assureurs

Publié le 26 septembre 2013
Par Axel Abadie
2 min de lecture
La branche carrosserie de la F.N.AA poursuit son inexorable lutte contre l'omnipuissance des assureurs. L'organisation professionnelle affirme que la pression des grands groupes et gestionnaires de sinistres sur les ateliers devient insupportable, au point de menacer la survie des entreprises.
La branche carrosserie de la F.N.AA poursuit son inexorable lutte contre l'omnipuissance des assureurs. L'organisation professionnelle affirme que la pression des grands groupes et gestionnaires de sinistres sur les ateliers devient insupportable, au point de menacer la survie des entreprises.

C'est un combat que la F.N.AA mène depuis longtemps, et qui s'est renforcé ces dernières années, avec l'apparition des plateformes de gestion de sinistres. "Aujourd'hui, la situation se dégrade encore", affirme Gérard Polo, Président de la F.N.AA. "Malgré une charte de bonne conduite qu'ils ont signée -et n'appliquent jamais-, les assureurs continuent d'imposer des conditions insupportables de remises sur pied de facture, de réduction des taux horaires, de services additionnels non refacturables, aux carrossiers, tout ça pour obtenir leurs agréments et donc un remplissage supposé de l'atelier", poursuit-il. Sauf que, de plus en plus, la sinistralité baisse, tandis que les conditions se durcissent…

La FNAA part donc en croisade contre les idées reçues. Tout d'abord, contrairement  à ce qu'elles affirment, les grandes compagnies feraient de substantiels bénéfices avec l'assurance automobile et n'ont nullement besoin d'étrangler les réparateurs. Pour preuve, des chiffres issus de la FFSA et du SRA, faisant état du montant des primes annuelles payées par les automobilistes. Elles s'affichent à 19 milliards d'euros, pour 15,5 milliards d'indemnisations, frais de gestion et dommages corporels compris… Soit un joli pactole de plus de 3 milliards, pour lequel on comprend que les assureurs se battent…

Jean Paul Veyrac, Président de la Branche Carrosserie de la F.N.AA, avance un élément supplémentaire, à charge: "Les assureurs tentent chaque année de mettre un peu plus de pression sur les taux de main d'œuvre de leurs réparateurs conventionnés. La raison est simple. Les trois quarts des opérations de réparation-collision se situent entre 500 et 1 500 euros, des cas  où la main d'œuvre représente une part bien plus importante que les pièces, dans la facture globale. D'où l'intérêt pour eux de faire baisser ce centre de coûts". La fédération nationale de l'artisanat automobile souhaiterait également rappeler au consommateur que, dans le cadre de la loi sur le libre choix du réparateur, il peut tout à fait faire réparer son véhicule où bon lui semble, en atelier conventionné ou non.

Il est malheureusement difficile pour une fédération de faire entendre sa voix, face aux immenses structures, parfois multinationales, des assurances, qui ont un poids important auprès des pouvoirs publics. Mais la F.N.AA n'en démord pas, elle recommande en plan d'actions en plusieurs points: Elle réclame tout d'abord l’adoption du projet de texte de loi actuellement débattu et visant à instaurer le libre choix du réparateur par l’assuré, tant en Droit que dans les faits. Puis l’organisation d’une table-ronde réunissant les ministères concernés, les représentants des assureurs, l’Autorité de la Concurrence, les organisations de consommateurs et la F.N.AA, afin de redéfinir les rôles et obligations de chacun. La F.N.AA demande aussi l’adoption d’un moratoire immédiat sur toutes les baisses exigées et obtenues par les assureurs et leurs plateformes de gestion de sinistres, ainsi que le déclenchement d’une enquête de la DGCCRF sur les pratiques des assureurs et des plateformes.

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