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Equipementiers

Federal-Mogul en mode “leader”

Publié le 14 février 2014
Par Hervé Daigueperce
2 min de lecture
Après le rachat de Beru et dans l’attente de l’accord de Bruxelles pour celui de la division freinage d’Honeywell, Federal-Mogul peaufine sa stratégie de leadership mondial sur ses familles de produits.
Olivier Legrand, vice-président aftermarket Europe.

Le suspense est à son comble. Depuis plusieurs années, Federal-Mogul avait les yeux de Chimène face au Rodrigue Bendix-Jurid, et comme dans la pièce, avait dû se montrer patient et éliminer, l’un après l’autre, les obstacles. Contrarié, un temps, par l’opposition des Big Three craignant un renvoi des plaintes publiques sur l’amiante, de l’équipementier vers le constructeur, le projet semblait enterré et ne faisait plus la “une” des médias spécialisés. Enfin, les deux sociétés américaines sont tombées d’accord et il faut désormais attendre la décision des autorités de la concurrence européennes, décisions qui ne devraient pas être communiquées avant le second semestre. Si l’on considère la complémentarité des marques et la profusion de l’offre freinage en Europe, le risque d’un refus semble écarté mais ne vendons pas la peau de la plaquette.

Est-ce une bonne chose ?

Pour Federal-Mogul, assurément. Comme le rappelle Olivier Legrand, vice-président aftermarket Europe, “les acquisitions de Beru et maintenant celle de la division freinage d’Honeywell (après accord) témoignent d’une vraie volonté du board d’amener Federal-Mogul au niveau suivant, c’est-à-dire d’asseoir sa position de leadership mondial. Des investissements aussi importants révèlent également l’ambition d’avenir, pour le groupe, du président du conseil d’administration.” Dans le même temps, ce matin, était annoncé le rachat d’Affinia Group aux Etats-Unis… Devenir numéro un ou deux sur chacune des familles de produits d’une grande entreprise se veut d’ailleurs le choix stratégique de la plupart des équipementiers d’aujourd’hui. Encore faut-il avoir consolidé les fondations – le travail effectué par José Maria Alapont, le précédent président –, réorganisé le groupe et dégagé du cash-flow pour pouvoir investir. Ce qui semble être le cas et propulse Federal-Mogul sur un autre niveau. Première des familles à entrer dans cette configuration, le freinage sera suivi par les pièces de direction / châssis, par l’allumage (avec le rachat de Beru), les pièces moteur et l’étanchéité (les joints).

Quel impact pour les marques ?

Si l’on se réfère à l’histoire de Federal-Mogul, il ne devrait pas y avoir de problème pour la survie des marques Bendix-Jurid, le groupe ayant toujours conservé les marques rachetées en les plaçant sous l’ombrelle Federal-Mogul. Le dernier exemple en date, étant Beru dont l’intégration s’est faite sans heurts et la marque conservant toute sa légitimité. Par ailleurs, Federal-Mogul entend, pour ses familles de produits, toujours offrir la même palette, et servir la première monte comme l’aftermarket. Olivier Legrand le confirme sans ambiguïté : “L’aftermarket a toujours été très important dans le groupe et continuera de l’être. La balance entre les deux activités est respectée et les acquisitions ne devraient pas bouleverser cet équilibre. En outre, la volonté de l’entreprise consiste à offrir des services plus complets à ses clients, et l’équilibre OE/IAM en fait partie”. Reste à connaître l’impact de ce rachat sur les organisations et les personnels. Pour l’heure, rien n’est envisagé tant que l’avis de l’autorité de la concurrence n’a pas été rendu, la complémentarité des offres devrait, normalement, rendre moins violente la fusion des activités freinage. Il n’en demeure pas moins que tant au niveau des sites de production qu’en force de ventes, des doublons devraient apparaître avec les conséquences qu’on connaît. Mais de cela, nous reparlerons…
 

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