La nouvelle usine de GPA dans les starting-blocks
Le timing de sa réalisation est aussi prodigieux que le projet en lui-même. Deux ans et demi après le début de la réflexion et un an à peine après la pose de la première pierre, la troisième usine de GPA sera opérationnelle d'ici le mois d'août 2025. "Comme quoi, on dit que le moindre projet est difficile à concrétiser en France, et c'est sans doute vrai, mais quand tout le monde avance ensemble, tout devient plus facile…", se félicite le président du groupe, Johan Renaud.
Si le spécialiste du recyclage automobile a pu compter sur le soutien de ses partenaires bancaires pour financer un chantier titanesque évalué à 42 millions d'euros, et sur celui des collectivités territoriales (mairie, communauté de communes, région…), il a surtout pu compter sur ses convictions pour concrétiser ses idées. Après Livron-sur-Drôme (26), son site historique, et Écouflant (49), grâce à un rachat opéré en juin 2024, voilà le groupe désormais installé dans l'Oise.
Pour couvrir un vaste territoire allant de l'Île-de-France au Nord, et de la Normandie à une partie du Grand Est, GPA a posé ses valises dans la commune de Pont-Sainte-Maxence. Hasard des choses, la friche industrielle retenue a été exploitée à partir de 1928 par une société produisant du cuir artificiel sur la base… de déchets de cuir. Au sein des 9,5 hectares du site, le déconstructeur a imaginé ce qui se fait de mieux pour lui et même pour toute sa profession, en France, en Europe ou dans le monde.
Un bâtiment dédié aux VE
"C'est de très, très loin l'investissement le plus important du secteur, ajoute le dirigeant. Cette usine sera la plus développée, la plus évoluée et la plus technique au monde. Il n'y a aucun autre équivalent chez nous comme à l'international." Avec son modèle de producteur et de distributeur, GPA a pensé à tout, à l'extérieur comme à l'intérieur de l'usine.
Dehors, une vaste zone d'entreposage de 26 000 m2 permettra d'accueillir jusqu'à 800 véhicules grâce à l'aménagement de cantivelers, ces structures permettant d'empiler jusqu'à cinq voitures les unes sur les autres. Autour de cette zone se trouvent deux bâtiments bien distincts. Le premier, le plus petit, s'étend sur 900 m2 et se concentrera sur les véhicules électrifiés. Pour sécuriser le site, GPA a fait le choix d'isoler le plus possible cette activité, alors que le démontage des batteries (qui ne sont pas traitées in situ mais envoyées vers des entreprises spécialisées) reste très dangereux.
Plus loin donc, un vaste complexe intègre à la fois la production et la logistique. La première s'étend sur 9 400 m2. Dès l'entrée, les VHU sont installés sur des rails et passent de poste en poste pour être démontés étape par étape (roues, éléments de carrosserie, pièces d'intérieur, différents fluides, bloc moteur, boîte de vitesses…). Le tout suivant un schéma industriel où rien n'est laissé au hasard. En outre, une zone a aussi été aménagée pour le traitement des poids lourds, deux-roues motorisés et utilitaires.
Plus de 200 CV reçus
Accolé à ce vaste bâtiment, la partie stockage et préparation des commandes s'appuie sur 6 600 m2. Avec d'un côté le stockage en palette pour les pièces lourdes et/ou volumineuses et de l'autre des plus petites gérées de façon autonome. Sur une mezzanine, GPA a fait le choix de miser sur le système Autostore. Potentiellement, 200 000 pièces (démarreurs, alternateurs, phares, rétroviseurs…) y prendront place dans 15 000 à 27 000 bacs gérés par des robots. De quoi assurer les objectifs de la société qui compte expédier quotidiennement entre 1 000 et 2 000 colis.
Preuve du potentiel du site et des ambitions de GPA, l'usine de Pont-Sainte-Maxence pourra s'étendre sur une friche voisine de deux hectares, déjà achetée, voire sur l'Oise qui longe l'arrière du site. Le groupe discute en effet avec les Voies Navigables de France pour recourir éventuellement à l'acheminement des matières recyclées par voies fluviales.
D'ici là , le prochain chantier des équipes du site sera de constituer l'équipe. Plus de 200 CV ont été reçus et une trentaine de personnes lanceront l'aventure (puis 70 dès 2026). Un succès pour Johan Renaud qui y voit le signe "d'une perception qui évolue. On a longtemps fait un métier de casse-auto qui était mal vu et qui apportait pourtant de grandes solutions pour la mobilité de nombreuses personnes." Et de conclure : "Aujourd'hui, les gens sont heureux de se dire qu'ils font un geste pour la planète ou pour leurs enfants en nous rejoignant."