Pièce d’occasion : la filière automobile passe la seconde

La pièce issue de l’économie circulaire (Piec) gagne du terrain, et pas seulement dans les discours. Le dernier baromètre réalisé par le Gipa pour Mobilians auprès de 509 ateliers représentatifs du marché montre une progression nette de la connaissance du sujet.
Une montée en compétence qui change la donne
Désormais, 81 % des réparateurs affirment savoir – ou penser savoir – de quoi il s’agit, et la part de ceux qui maîtrisent précisément le périmètre progresse de manière spectaculaire depuis 2023. Si l’acronyme reste encore flou pour une majorité d’entre eux, les différentes familles de pièces sont mieux identifiées, en particulier les pièces de réemploi et celles issues de l’échange standard.
Sur l’aspect réglementaire, la sensibilisation avance également. 78 % des professionnels déclarent connaître l’obligation d’informer systématiquement les clients de l’existence d’une alternative circulaire, depuis l’entrée en vigueur du décret de 2016. Parmi les ateliers concernés, 61 % proposent désormais une Piec en première intention, un taux en nette hausse sur un an. L’adhésion est aussi perceptible côté automobilistes : 74 % d’entre eux acceptent la recommandation du réparateur.
L’adoption de la Piec se confirme dans les ateliers
Au quotidien, les professionnels intègrent de plus en plus ces solutions. Le taux d’ateliers favorables à la pose de pièces de seconde vie atteint désormais 87 %, soit 33 points de plus en deux ans. La pièce d’occasion sert souvent de porte d’entrée : 43 % des réparateurs y ont recours lorsqu’un client en fait la demande.
Autre tendance notable : plus de la moitié des garages qui l’utilisent l’emploient désormais pour d’autres interventions qu’en carrosserie. Ce glissement indique une meilleure appropriation de la logique circulaire dès lors que les conditions techniques le permettent.
L’échange standard poursuit lui aussi sa progression rapide. Près des deux tiers des ateliers déclarent l’utiliser régulièrement ou systématiquement, une hausse de 39 points en un an. Cette solution reste privilégiée pour les organes mécaniques : alternateur, démarreur, turbo, etc.
La manière de la présenter au client évolue également : 81 % des professionnels utilisent spontanément le terme auprès de leur clientèle, et 97 % n’y voient aucune difficulté face au neuf. Autant de signaux qui confirment la complémentarité des différentes familles de Piec dans les pratiques.
Des hésitations persistantes selon les pièces
Malgré cette dynamique, certains freins restent bien présents. La qualité perçue constitue le premier motif de réticence pour les réparateurs qui n’utilisent pas encore la pièce d’occasion. S’ajoutent des questions de disponibilité ou de délais, qui varient selon les typologies de pièces et les réseaux d’approvisionnement.
Ces réserves expliquent en partie pourquoi une majorité de réparateurs considère nécessaire l’instauration d’une certification qualité dédiée à la pièce d’occasion : 72 % jugent cette labellisation indispensable, soit douze points de plus que l’an dernier. Précisons que Mobilians œuvre aux côtés de l'association SRA pour la création d'un label dédié à ces produits.
En parallèle, l'organisation professionnelle poursuit son travail d’harmonisation et de soutien réglementaire. L’organisation plaide notamment pour une fiscalité plus favorable, via l’instauration d’une TVA réduite dédiée aux pièces issues de l’économie circulaire. "L’objectif est de renforcer la lisibilité et la confiance autour de l’offre de Piec", rappelle le syndicat.
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