Porté par Emil Frey France, Barrault voit plus loin
Chez Barrault, l’effet Emil Frey France se fait déjà ressentir. Passé dans le giron du groupe de distribution automobile en octobre dernier, le distributeur des Deux-Sèvres connaît depuis une croissance très soutenue.
Il a effectivement ouvert les portes de huit magasins entre janvier et juillet, dont certains dans de nouveaux territoires. Jusqu’ici essentiellement installé dans l’Ouest et le Sud-Est, Barrault s’est notamment illustré en prenant pied en février dans les Hauts-de-France, à Seclin (59).
Dans la foulée, le groupe a annoncé l’ouverture d’un 53e point de vente en Rhône-Alpes, à Saint-Sorlin-en-Valloire (26). Suivront Angers (49), Castelsarrasin (82), Manosque (04), Lys- lez-Lannoy (59), Beauvais (60) et Biscarrosse (40). Si le grossiste doit ces nombreuses ouvertures à sa stratégie de croissance dynamique, engagée depuis déjà quelques années, il bénéficie aussi désormais de l’appui du groupe Emil Frey France.
"Concrètement, jusqu’à présent, nous avions une dynamique d’ouvertures corrélée à nos moyens, c’est-à-dire de ceux d’une société familiale indépendante. Nous ouvrions cinq à six magasins par an. La reprise de Barrault par le groupe Emil Frey France nous permet d’accélérer notre développement", confirme Stéphane Peronnet, directeur général de Barrault.
L’humain, une priorité pour Barrault
Si le distributeur a appuyé sur la pédale de l’accélérateur, pas question toutefois de confondre vitesse et précipitation. Conformément à la stratégie qui l’a porté jusqu’ici, Barrault avance par étapes, en privilégiant avant tout le facteur humain dans chaque projet.
"Notre stratégie reste la même pour nos ouvertures : le critère humain est primordial. Nous nous attachons d’abord à sélectionner les personnes qui croient au projet. Le groupe Barrault n’est rien sans les hommes qui le composent. Tout notre système repose là-dessus", insiste Stéphane Peronnet.
Pour chacun de ses magasins, le distributeur peut compter généralement sur une équipe de trois personnes, dont une affectée à la prospection commerciale sur le terrain. Au-delà des hommes, l’enseigne conserve également une approche pragmatique dans sa stratégie de développement, avec des magasins de proximité plutôt que des grands centres desservant de larges zones de chalandise.
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Le concept Barrault, c’est un magasin à 1 million d’euros. Nous avons évidemment des points de vente avec un chiffre d’affaires plus élevé, mais quand l’un d’eux devient trop important, nous envisageons alors la création d’un autre site à proximitéprécise le directeur général.
C’est la démarche suivie par le distributeur dans la région bordelaise où, fort du succès du magasin du Haillan (33), il a ensuite ouvert trois sites supplémentaires. "Cela nous coûte forcément en stock, mais nous en tirons les bénéfices au niveau du service, poursuit Stéphane Peronnet. Le stock, c’est de ne pas en avoir qui coûte… J’ai toujours pensé que lorsqu’il est géré intelligemment, avec une vraie stratégie adaptée à la demande, c’est une force. C’est de la trésorerie immobilisée, mais active !"
Du pneu chez Barrault ?
Pour faciliter le développement de son réseau, le groupe peut d’ailleurs s’appuyer sur Christophe Micallef, qui est dédié à 100 % à l’accompagnement des équipes sur le terrain. Autre atout de Barrault : sa plateforme logistique de Niort. Conçue à l’origine pour servir une vingtaine de magasins au niveau régional, elle a su s’adapter au fil des années à l’essor du maillage de points de vente.
Nos équipes sont hyper réactives et méritantes, il faut leur tirer notre chapeau. Elles ont su s’adapter en permanence pour intégrer nos clients supplémentaires. Et ce, avec un taux minimal d’erreursouligne le dirigeant.
Depuis la plateforme, les équipes Barrault jouent aussi un rôle clé dans l’implantation des stocks de chaque magasin. Le stock des magasins est, en effet, étudié en fonction de leur zone d’implantation et de leur clientèle. "Nous nous reposons sur notre algorithme « maison », et nous nous basons sur l’historique de nos rotations pour anticiper les ventes à venir des nouveaux magasins", détaille Stéphane Peronnet.
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Outre la plateforme niortaise, Barrault peut jouer sur les synergies logistiques au sein d’Emil Frey et s’appuyer sur le site MGA situé à Saint-Quentin-Fallavier (38), ainsi que sur l’entrepôt de Flauraud localisé à Clermont-Ferrand (63). D’autres mutualisations sont-elles à l’ordre du jour dans le groupe ? Sur ce sujet, Stéphane Peronnet se montre plus réservé. "Beaucoup de pistes sont à l’étude… Barrault ne propose pas d’offre de pneus, par exemple, et pourrait en intégrer une à terme."
Des ambitions nationales
En attendant de nouvelles synergies au sein d’Emil Frey France, Barrault peut toujours, pour compléter sa couverture logistique, s’appuyer sur ses partenariats en dépannage avec ses homologues Agra, Apprau, Alternative Autoparts ou Exadis. "Nous démultiplions les accords pour permettre à nos équipes de satisfaire tous les besoins de nos clients."
Stéphane Peronnet en est convaincu : Barrault a désormais toutes les cartes en main pour poursuivre sa croissance. Interrogé sur les ambitions à terme du distributeur, le dirigeant s’en tient aux objectifs affichés par sa maison-mère, qui veut couvrir le territoire national avec les réseaux Barrault et Flauraud. Reste à déterminer le nombre de magasins qui, dans ce maillage global, arboreront le damier de l’enseigne des Deux- Sèvres…
"Nous ne nous sommes pas fixés d’objectif précis, et nous ne ferons pas n’importe quoi. Le maître-mot, c’est le projet", conclut Stéphane Peronnet.