Quand les vols de pièces autos fragilisent le marché du réemploi
Alors que les vols d’accessoires et de pièces automobiles sont de nouveau à la hausse, Mobilians tire la sonnette d’alarme. Le syndicat veut de nouveau alerter les pouvoirs publics sur l’ampleur du marché parallèle, appelant à renforcer les contrôles sur la revente en ligne.
Les vols de pièces et d’accessoires de nouveau en hausse
Pour appuyer sa position, l’organisation professionnelle s’appuie sur le bilan annuel 2024 de l’Insécurité et de la délinquance, publié par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI).
Ce rapport fait état de 96 100 vols d’accessoires sur véhicules enregistrés l’an dernier, soit une légère hausse de 4 % par rapport à 2023. Une progression d’autant plus notable qu’elle succède à une baisse de 9 % enregistrée l’année précédente.
Les projecteurs, jantes, roues, pots catalytiques, composants électroniques et éléments de carrosserie figurent parmi les pièces les plus visées. Leur revente se fait en grande partie via des plateformes de e-commerce.
Une alerte récurrente
Depuis plusieurs années, Mobilians multiplie les interventions auprès des pouvoirs publics. Ces démarches ont permis de retirer certaines annonces non conformes concernant des pièces issues de l’économie circulaire (Piec). Mais le phénomène persiste, fragilisant la confiance des automobilistes et alimentant le marché parallèle.
"Les chiffres publiés par le SSMSI mettent en évidence la progression des vols de pièces automobiles. Dans ce contexte, la traçabilité apparaît plus que jamais comme un levier indispensable : elle garantit la sécurité des automobilistes, soutient les professionnels et contribue à assécher les circuits illégaux", insiste Julien Dubois, président de la branche remanufacturing de Mobilians.
La filière légale en première ligne
Le syndicat rappelle d’ailleurs que les centres de VHU agréés et les ateliers de remanufacturing, contrairement aux circuits parallèles, appliquent des règles strictes. Chaque pièce est identifiée par le numéro VIN du véhicule donneur et accompagnée d’un certificat de destruction administrative, garantissant son origine.
Ces pièces de réemploi et de remanufacturing font l’objet de contrôles qualité, sont couvertes par une garantie et, dans certains cas, bénéficient d’une certification comme Qualicert. L’Ademe rappelle par ailleurs que le remanufacturing est un processus industriel normé, capable de remettre une pièce usagée dans un état équivalent, voire supérieur, à celui d’origine.