Rétrofit : le gouvernement veut passer à la vitesse supérieure
Fin novembre dernier, le gouvernement annonçait le lancement d'une concertation sur le rétrofit électrique. Cinq mois plus tard, l’État passe à l’action avec le lancement d’un plan d'action national en faveur de cette filière. Ce dispositif repose sur trois chantiers prioritaires et concerne aussi bien les conversions des véhicules thermiques en électriques à batterie, à combustible hydrogène et en hybrides rechargeables.
Plus de simplicité et de flexibilité pour le rétrofit
Le premier chantier de ce plan d'action vise la simplification de la réglementation du rétrofit. L’Etat a déjà engagé la suppression, au 1er janvier 2023, de la clause de détention préalable à la conversion du véhicule.
Pour mémoire, les conditions d’attribution de la prime au rétrofit prévoyaient que le demandeur, pour bénéficier de l’aide, devait avoir acquis depuis au moins un an le véhicule qu’il souhaitait transformer. Mais celle clause empêchait les professionnels souhaitant eux-mêmes acquérir des véhicules pour les rétrofiter de les revendre ou remettre en location avant un an, sauf à perdre, pour leurs clients, le bénéfice des aides.
Pour aller plus loin, le gouvernement étudie désormais de nouvelles flexibilités techniques et administratives. Il lancera, à cette fin, une consultation publique du projet d’arrêté modificatif début mai. Enfin, l’exécutif souhaite encourager la mise en place d'un cadre européen pour le rétrofit. Objectif : uniformiser les divers cadres nationaux et faciliter l'émergence d'un véritable marché au niveau continental.
De nouvelles aides dans les ZFE
Pour faciliter l’accès au rétrofit, le gouvernement a également mis la main au porte-monnaie. Les aides à l’acquisition ont ainsi été renforcées depuis le 1er janvier 2023. Le montant maximal de la prime au rétrofit a été augmenté de 1 000 €. Pour les ménages modestes, ce coup de pouce peut atteindre 6 000 € pour la transformation d’un VP et 10 000 € pour la transformation d’un utilitaire. Pour les habitants des ZFE, une surprime comprise entre 1 000 € et 3 000 € en cas d’octroi d’une aide locale vient désormais compléter ces montants.
Quant aux poids lourds rétrofités, ils sont désormais éligibles à l’appel à projets "Ecosystème des véhicules lourds électriques", doté d’une enveloppe de 60 millions d’euros pour 2023.
Précisons que le gouvernement ne s’arrêtera pas là et annonce sa volonté, dans le cadre de la préparation du le projet de loi de finances 2024, de renforcer ces dispositifs de soutien.
Une task-force rétrofit pour l’écosystème rétrofit
Au-delà de ces aides, le plan d'action de l’exécutif prévoit aussi un accompagnement global. Le rétrofit va, en effet, bénéficier d’une enveloppe pouvant atteindre 20 millions d'euros, dans le cadre des différents appels à projets de France 2030. Un appel à projets spécifique, intitulé "Soutien aux projets d'investissements pour produire en France les véhicules routiers de demain et leurs composants", est d’ailleurs ouvert jusqu'au 15 mai 2023.
L’Etat entend aussi accompagner les démarches de conception et d’homologation des prototypes. À ce titre, les coûts de développement et de tests pourront être pris en charge dans le cadre de l’appel à projets Coram 2023 géré par Bpifrance.
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Enfin, le gouvernement veut accélérer la structuration de l’écosystème rétrofit à travers la mise en réseau des prestataires. Dans ce cadre une task-force dédiée sera initiée avant la fin du premier semestre, en lien avec Mobilians.