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Véhicules diesel : faut-il s’inquiéter pour leur entretien ?

Publié le 3 avril 2018
Par Mohamed Aredjal
2 min de lecture
Si de nombreux observateurs s’accordent à annoncer la disparition du diesel, l’association Diéséliste de France tient à battre en brèche quelques idées reçues, rappelant la nécessité de maintenir une filière dédiée à l’entretien de ces véhicules. Chronique d’une mort annoncée trop vite.
Diéséliste de France insiste sur la nécessité de conserver une filière de spécialistes pour l'entretien du parc roulant au gazole.

 

Une "démobilisation des professionnels de la filière diesel" qui risque de provoquer "une incapacité […] à répondre à la demande du parc roulant" : c’est le scénario qui se profilerait dans les prochaines années selon l’association Diéséliste de France. Cette dernière constate en effet un "ralentissement des investissements" chez les diésélistes, de plus en plus frileux à l’idée d'engager plusieurs centaines de milliers d’euros pour leurs équipements en raison des récentes affaires autour du "diesel gate" qui ont fragilisé leur activité.

Résultat : l’organisation redoute que ces professionnels ne soient plus, à terme, en mesure d’entretenir des véhicules qui ne sont pourtant pas près de disparaître. Alors qu’il représente 60 % du parc roulant VP actuel, le Diesel verra sa part diminuer à 39 % dans dix ans, selon la projection pessimiste d’une étude réalisée par Gipa. Dans une perspective plus optimiste, le cabinet estime que cette part de marché se stabiliserait à 45 %. Autrement dit, l’extinction du parc roulant au gazole demandera plus de temps que prévu…

"Le parc roulant ne se renouvelle que lentement et surtout les motorisations alternatives ne répondent pas à toutes les applications. Cette permanence du parc roulant diesel engendre la nécessité de conserver une filière de spécialistes diesel et de réparation spécifique", insiste l’association.

Forte de ce constat, cette dernière s’est associée au CNPA pour sensibiliser les pouvoirs publics et leur rappeler que la filière compte aujourd’hui environ 200 entreprises de spécialistes diesel en France avec une moyenne de 15 salariés par structure.

"Ce travail est essentiel car nos métiers passent trop souvent sous le radar des études d’impact. Il va nous permettre d’alimenter les réflexions de la table ronde sur le diesel, engagées par le ministre de l’Economie en décembre dernier. L’objectif de sortie du diesel à l’horizon 2040 ne sera pas atteint sans accompagnement de nos métiers, qui sont seuls à même de garantir l’entretien et la gestion du parc, dans sa composition actuelle comme future", a rappelé Francis Bartholomé, président du CNPA.  

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