Formation : l’alternance séduit toujours plus, la féminisation accélère

L'alternance reste la voie royale pour l'emploi et l'avenir du secteur des services de l'automobile, selon la dernière étude de l'Observatoire des métiers de la filière de l'ANFA. Pour la dixième année consécutive, le nombre de jeunes optant pour ce mode de formation est en augmentation, confirmant son attractivité tant pour les étudiants que pour les entreprises.

En effet, parmi les 73 221 jeunes inscrits en formation initiale aux métiers des services automobiles en 2024, 41 850 d'entre eux suivent un parcours en alternance, soit une progression de 2,7 % par rapport à l'année précédente. Ce mode de formation représente aujourd'hui 57 % des effectifs.

La région Auvergne-Rhône-Alpes se distingue avec la proportion la plus élevée d'alternants (65 % des inscrits), tandis que les hausses les plus marquées sont observées en Paca (+5,8 %), Bourgogne-Franche-Comté (+4,5 %) et Occitanie (+4 %).

Parallèlement, l'effectif des lycéens en formation professionnelle progresse pour la deuxième année consécutive, atteignant 31 371 élèves (+2,6 %). Quant aux certifications de branche (CQP et TFP), elles continuent de s'imposer, avec près de 5 000 jeunes engagés dans ces cursus, soit une entrée en alternance sur cinq.

Une insertion professionnelle supérieure à la moyenne nationale

L'attrait pour l'alternance s'explique aussi par ses performances en matière d'insertion professionnelle. En 2023, 73 % des jeunes issus de l'apprentissage ont trouvé un emploi dans les six mois suivant leur formation, un taux supérieur à la moyenne nationale (66 %). Ce chiffre, stable par rapport à 2022, témoigne de la forte employabilité des jeunes formés par cette voie.

Les jeunes titulaires d'un Titre à finalité professionnelle (TFP) représentent une part significative des embauchés. De plus, 39 % des alternants choisissent de poursuivre leurs études, un chiffre en hausse de deux points par rapport à l'année précédente.

En revanche, l'insertion des lycéens professionnels recule légèrement, avec un taux d'emploi de 43 % (-3 %). Cette tendance concerne tous les niveaux de diplôme, avec une diminution de l'insertion de 2 % pour les CAP, 4 % pour les Bac Pro et 3 % pour les BTS. Néanmoins, la poursuite d'études progresse légèrement (+1 %), notamment pour les CAP (+4 %).

Une féminisation en nette progression

Autre tendance marquante, la filière continue de se féminiser. En 2024, 4 250 femmes sont inscrites en formation initiale aux métiers des services automobiles, soit une augmentation record de 23 % en un an et de 67 % en trois ans. Les femmes représentent désormais 6 % des effectifs en formation, contre 3 % il y a sept ans.

Cette progression est particulièrement notable dans certaines spécialisations. En carrosserie-peinture, le nombre de femmes a plus que doublé en trois ans (1 200 en 2024 contre 540 en 2021). Même tendance en maintenance motocycles, avec 370 femmes inscrites en 2024, contre 150 en 2021. Les formations techniques comptent entre 4 % et 9 % de femmes, tandis que les métiers de la vente en attirent davantage (16 % des effectifs féminins).

"Le dynamisme des métiers des services de l’automobile, qui attirent toujours autant de jeunes, et de plus en plus de femmes, est une excellente nouvelle pour la filière. [...] Pour relever les défis à venir, notamment l'électrification du parc automobile, il est essentiel de poursuivre les efforts de formation et d’accompagnement afin d’offrir aux nouvelles générations de véritables perspectives", insiste Philippe Le Gall, responsable de projet au sein de l’Observatoire des métiers des services de l’automobile.