La FNA vise 7 000 à 8 000 adhérents
La filière automobile comprend 170 000 entreprises en France, dont 96 % comptent moins de 11 salariés. Or, ce sont précisément aux dirigeants de ces "petites" sociétés que la FNA s’adresse en priorité – même si la fédération rassemble aussi des structures plus importantes.
Aujourd'hui, l'organisation professionnelle rassemble près de 4 900 adhérents, contre 3 590 en 2021. "À terme, nous voudrions dépasser la barre des 7 000 adhérents et peut-être atteindre les 8 000, pour mettre de côté le sujet de la représentativité afin de nous concentrer sur le fond", explique Robert Bassols, président de la FNA, sans préciser d'échéance.
Pour le syndicat professionnel, le principal sujet de fond reste l'accompagnement des artisans de l'automobile, avant l'action politique. "Notre objectif est d'accompagner un maximum d'entreprises de l'auto, qui comptent majoritairement de 4 à 7 personnes, affirme Aliou Sow, délégué général de la FNA. Ces dirigeants qui sont souvent d'abord des techniciens doivent pouvoir s'appuyer sur nous pour leurs ressources externes".
La FNA les accompagne dans les domaines juridique, de la gestion du personnel, de l'administration et surtout de la formation. La fédération n'hésite pas non plus à intervenir auprès des pouvoirs publics – aux côté des autres syndicats – pour participer à l’élaboration des politiques et des réglementations du secteur. "Afin de permettre aux entrepreneurs artisans de travailler dans un environnement favorable."
Incontournables artisans
Afin d'optimiser ces services, la fédération a revu son organisation en centralisant, harmonisant et modernisant ses structures. Celles-ci comprennent désormais 60 organisations régionales, interdépartementales et départementales (selon les régions), animées par 40 permanents.
Quant au siège national, il repose désormais sur 16 salariés. Cette équipe appuie l'action des 200 chefs d'entreprise élus FNA dans les différentes instances à travers le territoire. Cet appareil accompagne les 16 métiers de l'organisation : carburant, carrosserie, lavage, centres VHU, commerce de véhicules, contrôle technique, dépannage, deux roues, éducation routière, importateurs, maintenance, location et poids lourd.
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Néanmoins, le président de l'organisation juge que les critères de représentativité auprès des pouvoirs publics défavorisent les syndicats des plus petites entreprises, par rapport aux plus grandes et aux organisations de salariés. Une injustice qui serait d'autant plus grande, au regard du rôle des artisans.
"Ils sont partout où les grands groupes ne veulent pas aller, faute de rentabilité suffisante. Ils assurent une proximité avec tous les citoyens à travers tout le territoire national, assurant le rôle de conseil auprès des automobilistes un peu perdus par toutes les évolutions automobiles", rappelle Robert Bassols.
Un marché automobile favorable aux artisans
Signe notable de leur importance : les artisans de la filière recrutent. En effet, les 468 000 salariés qu'ils emploient (sur un effectif total de 560 000 personnes) sont en croissance de 1,3 % en 2023. Leur âge moyen de 37 ans indique aussi que cette population n'est pas nécessairement vieillissante.
Parallèlement, les dirigeants de la FNA affirment que l'avenir du parc automobile leur est favorable. Alors que ce dernier continue de croître, son âge moyen devrait passer de 10,9 à 14 ans entre 2023 et 2036. A cet horizon, seulement 27 % des véhicules seraient électriques. Cela, alors qu'au-delà de quatre ans les voitures sortent des réseaux constructeurs pour aller dans les garages indépendants.
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Face à ces prévisions, la FNA souligne que les artisans sont très agiles. "Depuis toujours, ils s'adaptent très vite." Le syndicat professionnel veut donc les aider davantage à se former et à s'équiper pour répondre notamment aux défis l'électrification automobile. Sur le plan technique, "la formation constitue une approche importante pour accompagner la transformation du secteur et permettre aux artisans automobiles de s'adapter pour rester au service des consommateurs", appuie Joël Fourny, président national de la Chambre des métiers et de l’artisanat.
La FNA muscle sa communication
Membre de l'ANFA, d'IRP Auto et de l'Opco Mobilité, la FNA dispose aussi de son propre organisme de formation : le CFPA. Celui-ci a remporté l’appel d’offres Compétences Emplois (pour former mécaniciens et carrossiers), avec une enveloppe globale de 7 millions d’euros jusqu’à fin 2025. Son offre de formation compte 250 formations différentes, depuis celles dédiées aux véhicules électriques et au recalibrage des Adas, jusqu'à la maintenance des diesels. Environ 5 000 professionnels en bénéficient chaque année. "Nous pourrions faire davantage, mais nous restons limités par les enveloppes budgétaires", affirme Aliou Sow. Il précise néanmoins que jamais le CFPA n'avait bénéficié d'un tel budget.
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Enfin, la FNA intensifie aussi ses efforts en matière de communication. Sa campagne 2024 valorise les métiers de la réparation, du dépannage et du contrôle technique. Elle invite les artisans à réfléchir à l'importance de prendre soin d'eux-mêmes tout en prenant soin des autres. Trois affiches et une vidéo inciteront ainsi les professionnels à adhérer à l'organisation.
Ceux qui se laisseront convaincre auront le choix entre trois formules d'adhésion. La première est réservée aux jeunes entreprises, avec une cotisation de 19 euros par mois – contre 39 euros pour la formule standard. Alors qu'une offre Platinum (54 euros) est maintenant aussi proposée, incluant assurance juridique, marketing digital et développement de compétences… Autant d'arguments pour séduire des artisans indépendants désormais courtisés par tous les syndicats.