Pourquoi IDLP rachète Rial et Espace Dépôt

Deux jours à peine après le rachat d'Alliance Automotive Group (AAG) par l'américain Genuine Parts Company pour un montant avoisinant les 2 milliards de dollars, c'est au tour du groupe IDLP d'animer le marché de la rechange. Le diéséliste parisien vient en effet de mettre la main sur les sociétés Rial et Espace Dépôt, jusqu'ici détenues par Patrick Jouannin, qui présentaient des difficultés persistantes depuis de nombreux mois. Si ces deux mouvements ne sont en rien comparables, tant du point de vue de leur impact, de leur rayonnement ou de leur valeur, ceux-ci traduisent l'évolution des forces en présence et le dynamisme d'un marché en pleine mutation. De surcroit en France.

Plus de 20000 mètres carrés cumulés

Grâce à cette opération dont le montant n'a pas été dévoilé, IDLP frappe un grand coup dans l'après-vente tricolore et s'offre désormais une stature nationale. La reprise des affaires du groupe Orion, actée par le tribunal de Lyon ce jeudi 28 septembre, va en effet permettre à la famille Godefroy d'être à présent implantée dans les quatre plus grandes agglomérations de l'Hexagone avec des structures connues et reconnues, d'une part, qui présentent en outre un potentiel indéniable.

Visez du peu : dans la capitale des Gones, Rial dispose d'une plateforme de 12500 mètres carrés qui accueillait, avant son déclin, près de 70000 références. Sa cousine toulousaine, Rial Sud Ouest, s'étend quant à elle sur 5000 mètres carrés pour un potentiel de stockage de 40000 références. Enfin, à Marseille, Espace Dépôt ne profite "que" de 2800 mètres carrés de surface mais stockait, il y a encore deux ans, près de 50000 produits (données 2015).

Une activité dépôt significative

"Clairement, pour nous qui sommes de grands stockeurs, qui avons cette culture des gammes longues, les surfaces que présentent ces trois sites constituent un réel atout", étaye Fabrice Godefroy. Si le directeur général d'IDLP reste prudent dans sa communication, celui-ci se montre optimiste quant à la relance de sociétés dont l'activité avait significativement reculé avec la défection de certains fournisseurs : "Rien n'est jamais facile à réaliser dans la reprise d'une société. Mais nous l'avons déjà fait, nous maitrisons ce type de situation et nous avons le savoir-faire pour y arriver". Surtout, le dirigeant met en exergue un atout considérable dont dispose actuellement ces plateformes.

Nonobstant la perte de certaines cartes, celles-ci réalisaient historiquement une partie significative de leur activité en tant que dépôt. Et de ce de point de vue, Rial comme Espace Dépôt n'ont pas été délaissés par leurs partenaires et disposent donc toujours d'un actif non négligeable. "Il ne fallait pas que ces cartes partent, note encore Fabrice Godefroy. C'est aussi pour cela que l'on souhaitait acter ces reprises le plus rapidement possibles". Avec la montée en puissance du groupement Alternative Autoparts et la finalisation de cette opération, IDLP s'inscrit plus que jamais dans l'air du temps et s'offre de belles perspectives de croissance.