Coronavirus : IDLP espère en sortir plus fort

Voilà désormais trois semaines que la France vit au rythme du confinement. Trois semaines aussi que la vie sociale et professionnelle des Français s'est considérablement ralentie. La durée et l'âpreté de cette période de confinement plongent de nombreuses sociétés dans la difficulté. Chez IDLP, mastodonte de la distribution de pièces détachées dans l'Hexagone avec près de 180 millions d'euros de CA, l'activité s'est ainsi rétractée de 70 % !

Très vite, dès le début de la crise, le groupe s'est pourtant organisé dans l'idée d'assurer un service minimum. "Nous savions, et l'expérience nous le prouve, que des personnes mobilisées durant cette crise auraient besoin de faire réparer leur véhicule et qu'il serait indispensable de répondre à ces demandes", étaye Fabrice Godefroy, directeur général du groupe. Pour assumer la baisse d'activité, une partie des collaborateurs évolue en télétravail, d'autres ont été placés en chômage partiel quand certains ont opté pour le dispositif d'arrêt de travail pour la garde d'enfants. Aujourd'hui, entre 10 et 15 % des 580 salariés sont encore physiquement mobilisés.

Le rendez-vous de 11h20

Sur le plan RH, IDLP a ajusté son modèle. "Avec le soutien de nos managers, nous avons adopté une organisation dédiée qui est réévaluée quotidiennement avec une réunion de direction qui se tient chaque matin à 11h20 précise et qui restera sans doute dans l'histoire de notre entreprise ! L'idée étant d'avoir un maximum de service avec un maximum de sécurité pour notre personnel et nos clients", complète le directeur général. Sur la partie réparation, pour rester disponible sans mobiliser trop de monde, une hotline a été mise en place et permet aux responsables d'atelier d'accueillir les clients quand la demande se fait sentir.

"Comment ne pas être inquiet ?"

Côté distribution, des masques et des gants (dans la mesure du possible) ainsi que des solutions hydroalcoolique ont été distribués aux collaborateurs. Dans les magasins, les comptoirs ont été fermés, les croisements entres les entrées et les sorties de pièces ne sont plus possibles alors que la diminution de l'activité, et le nombre de salariés présents, assure de bonnes distances de sécurité entre chacun. Enfin, sur le terrain, les livraisons se font désormais pour la plupart sans contact, au gré d'une tournée quotidienne contre quatre en temps normal alors que les retours ne sont provisoirement plus pris en charge.

Une gestion raisonnée et raisonnable

Reste une réalité implacable, celle d'un chiffre d'affaires en chute libre, même si la situation "est très variable selon les activités". "Contrairement à d'autres secteurs d'activité où tout est à l'arrêt, nous avons la chance de pouvoir maintenir un minimum d'activité, essentiellement pour une question de service, mais ce minimum ne suffira pas", prévient Fabrice Godefroy. L'inquiétude est donc réelle chez le dirigeant. "Comment ne pas l'être face à cette situation hors-norme ?", s'interroge-t-il.

La bonne santé du groupe IDLP, son caractère familiale et le développement toujours aussi raisonné que raisonnable de Patrice et Fabrice Godefroy offrent quelques certitudes. Mais l'après crise dépendra énormément du déploiement des aides promises par le gouvernement pour soutenir l'économie tricolore et de la réactivité de l'administration. Un impératif pour "s'en sortir et revenir plus fort", estime le directeur général. En attendant, sa priorité reste la même qu'au premier jour : ne voir aucun de ses employés tomber malade constituerait déjà une première victoire.