Quels sont les champions du GEO dans l’après-vente automobile ?

Dans un écosytème digital bouleversé par l’irruption des IA génératives, la bataille de la visibilité s’étend désormais bien au-delà du référencement classique.

D’après l’étude d’Eskimoz, les marques qui parviennent à s’imposer sur les moteurs conversationnels ne sont plus seulement celles qui maîtrisent le SEO, mais celles dont la notoriété, la cohérence éditoriale et la qualité des contenus structurés favorisent leur intégration dans les réponses de ChatGPT. Il s’agit du GEO, pour generative engine optimization.

Feu Vert et Norauto, champions du GEO sur ChatGPT

Et dans ce nouveau terrain de jeu, plusieurs acteurs de l’après-vente automobile tirent déjà leur épingle du jeu. Sur le segment des enseignes multimarques de centres autos et fast-fitter, le baromètre GEO montre que Feu Vert est cité dans 44,4 % des réponses de ChatGPT, juste devant Norauto à 43,8 %. Midas (33,1 %) et Speedy (23,8 %) complètent le quatuor de tête, suivis par Point S (19,4 %) et Euromaster (10 %).

Mais la visibilité ne fait pas tout : en termes de trafic généré depuis les moteurs d’IA, c’est Norauto qui capte la plus grande part du gâteau avec un volume estimé à 45 600 visites sur six mois, contre 8 900 pour Feu Vert et 2 100 pour Speedy. Cette performance reflète l’avance digitale du groupe Mobivia, déjà très présent sur les canaux SEO traditionnels.

Oscaro et Mister Auto dominent leur catégorie

Dans la catégorie "Accessoires" – qui mêle divers sites e-commerce –, la hiérarchie se dessine autour des pure players historiques du e-commerce automobile. Oscaro (11,2 % de citations) et Mister Auto (11,9 %) se disputent la première place, loin devant Careco (5 %) et Distriauto (4,4 %). Derrière, Autodoc, Carter-Cash et France Casse ferment le peloton autour de 1 % chacun.

Côté audience, Oscaro écrase la concurrence avec près de 194 000 visites estimées en provenance de ChatGPT sur six mois, devançant Autodoc (138 800) et France Casse (58 200). Mister Auto, pourtant très cité, ne capte que 29 500 visites, signe que la notoriété ne se traduit pas toujours en trafic GEO.

Michelin et les pure players du pneu bien positionnés

Sur le segment des pneumatiques, le duel oppose les géants du e-commerce aux fabricants historiques. Michelin reste la marque la plus citée (27,5 %), mais le manufacturier est talonné par 123pneus.fr (26,9 %), Pneus Online (20 %) et Centrale Pneus (19,4 %). Allopneus (17,5 %) et 1001 Pneus (15 %) complètent un classement très concentré.

En revanche, lorsqu’il s’agit de convertir la visibilité en trafic, les pure players reprennent l’avantage : Centrale Pneus arrive en tête avec près de 15 000 visites estimées sur six mois. La plateforme est suivie d’Allopneus (8 000) et de 123pneus.fr (7 500).

Quand le GEO devient le nouveau terrain de jeu du marketing automobile

Ce baromètre souligne à quel point le référencement conversationnel devient un enjeu stratégique pour les acteurs de l’après-vente. L’agence Eskimoz recommande d'ailleurs aux marques d’adopter une approche structurée combinant trois leviers : la qualité du contenu, la fiabilité des sources et la visibilité sur les médias spécialisés.

Concrètement, cela passe par des fiches produits enrichies et techniquement détaillées, des pages Wikipédia complètes et actualisées, mais aussi une présence régulière dans la presse professionnelle et sur les comparateurs. Objectif : fournir aux IA des données claires, sourcées et facilement exploitables.

Eskimoz invite également les entreprises à réaliser un audit GEO pour évaluer leur visibilité sur les moteurs d’IA, et à former leurs équipes aux nouveaux codes du référencement génératif.

Solutrans : Mann+Hummel présente ses nouvelles solutions de filtration

L'ambition pousse à l'innovation et Mann+Hummel ne déroge pas à la règle. Après une participation remarquée à Equip Auto, le spécialiste allemand de la filtration sera présent au salon Solutrans du 18 au 22 novembre à Lyon Eurexpo.

Sur son stand (Hall 2, D46) le groupe mettra en avant ses dernières solutions pour le secteur poids lourd, à commencer par son nouveau filtre d’habitacle FreciousPlus PL, conçu pour améliorer la qualité de l’air à bord et le confort des conducteurs. Ce modèle répond à la norme ISO 29463, qui fixe des exigences strictes pour éliminer les particules nocives (bactéries, virus, pollen) circulant dans l’atmosphère.

Une offre poids lourd renforcée

L’équipementier profitera également du salon lyonnais pour présenter une gamme de kits poids lourds enrichie de quatre références dédiées aux applications DAF. À travers sa marque Mann-Filter, l’entreprise exposera aussi sa gamme de cartouches de dessiccateur d’air, un organe essentiel pour protéger le système de freinage pneumatique contre l’humidité, la corrosion et le gel.

Au total, Mann+Hummel propose plus de 600 références en matière de véhicules poids lourds, couvrant 95 % du parc européen et incluant des filtres à air, à huile, à carburant et à air d’habitacle, ainsi que des solutions pour batteries et électromobilité.

Une vision d’ensemble du secteur automobile

Au-delà du poids lourd, Mann+Hummel cherche à couvrir l’ensemble des besoins du marché. Le groupe présentera notamment un nouveau filtre à huile pour applications agricoles, doté d’un ajustement plus précis grâce à une fixation à baïonnette innovante.

L’électrification du parc sera aussi mise à l’honneur avec le filtre à huile de transmission Mann-Filter W 7071, conçu pour le système d’entraînement électrique e-Axle. Ces innovations illustrent la volonté du groupe d’accompagner la transformation du secteur vers une mobilité plus propre et durable.

Maha veut se faire un nom dans le poids lourd

Maha France lorgne le secteur du transport et annonce sa présence pour la première fois à Solutrans (Hall 6 – D015), du 18 au 22 novembre à Lyon. Le fabricant d’équipements de levage et de contrôle y présentera une offre complète à destination des ateliers poids lourds, cars et bus.

Cette participation s’inscrit dans une stratégie claire pour le groupe : affirmer la présence de Maha sur le segment PL et renforcer ses liens avec les constructeurs, distributeurs et réparateurs.

"Notre entrée à Solutrans traduit notre volonté de nous engager durablement auprès des ateliers, des constructeurs et des distributeurs PL, cars et bus. Équipe renforcée, réseau national et gamme modernisée : nous apportons aux professionnels la performance, la robustesse et la simplicité de nos solutions de contrôle et de levage", souligne Benoît Baulinet, directeur général de Maha France.

Une gamme PL entièrement renouvelée

Le fournisseur entend proposer aux professionnels du véhicule industriel une gamme complète : ponts deux colonnes, colonnes mobiles, bancs de freinage, châssis 13 et 20 tonnes, vérins et plaques à jeux. Tous ces équipements sont conçus et fabriqués à Haldenwang, en Allemagne, selon les standards de fiabilité et de performance de la marque.

Le renouvellement de la gamme s’est accompagné de plusieurs innovations majeures, notamment les bancs de freinage "Connect", les colonnes mobiles C_RGA et le pont deux colonnes MaStar.

Rappelons que le fabricant s’est associé, pour son SAV, à Automotec. L’entreprise se charg ede la mise en service et de l’entretien des matériels, ainsi que la formation des utilisateurs.

Une offre d’essai pour convaincre

La stratégie de développement de Maha France s’appuie sur une organisation commerciale étoffée. Pascal Bardin a été nommé responsable du réseau national de distribution, tandis qu’Olivier Billaut prend la tête des grands comptes PL. Trois responsables de secteur rejoindront par ailleurs l’équipe en 2026 pour renforcer la présence terrain.

Déjà référencée auprès de Truck Shop (Volvo Trucks) et de Force Réseau (Renault Trucks), la marque poursuit les discussions avec d’autres constructeurs pour étendre son maillage et consolider sa position sur le marché français.

Sur son stand à Solutrans, Maha prévoit d’ailleurs d’accompagner le renouveau de sa gamme avec une opération originale : un mois d’essai gratuit de ses colonnes mobiles. Les professionnels pourront ainsi évaluer en conditions réelles les performances et les gains opérationnels de ces équipements avant tout engagement.

AD Poids Lourds compte sur Solutrans pour faire rayonner ses produits et services

Comme en 2023, AD Poids Lourds s'étendra sur un stand de plus de 350 m² à Solutrans, du 18 au 22 novembre à Eurexpo Lyon. Cette année, le réseau de distribution a repensé son espace pour qu'il soit plus spacieux et que ses offres soient plus visibles pour les visiteurs.

Au cœur du hall 5, AD Poids Lourds aura à cœur de mettre en avant l’ensemble de son offre distribution et services. Il espère aussi renforcer la notoriété de sa marque. Sur le stand, on retrouvera notamment des zones ateliers (PL et VU) avec démonstration et une partie digitale avec des bornes interactives et e-catalogues Truckissimo.

Offre PL et partenariat reman

Parmi les nouveautés exposées, le réseau présentera sa nouvelle offre de pneus dédiée aux poids lourds en partenariat avec Leao Tire, disponible en 2026. On retrouvera aussi l'offre reman en partenariat avec Cojali et Knorr-Bremse.

Ces deux dernières feront d'ailleurs partie des marques partenaires mises en avant sur le stand. Ce sera aussi le cas de Dinex, Mobil, Clas, Gys, KS Tools, Facom, Dipropneu/Leao Tire ou encore Texa. La marque propre d'AD Poids Lourds, Isotech, aura évidemment sa place. Des démonstrations dynamiques sont prévues.

"Solutrans est pour nous bien plus qu’un salon. C’est un moment clé pour faire rayonner notre vision du service aux professionnels du transport. AD Poids Lourds incarne une approche multimarque, indépendante et résolument tournée vers l’avenir. À travers notre présence, nous voulons montrer la force d’un réseau engagé, expert et humain, capable d’accompagner ses clients sur tous les terrains : performance, innovation et durabilité", commente Guillaume Faurès, directeur général des activités poids lourds d’Autodistribution.

Lubrifiants : le marché prêt à changer de régime

Avec un volume de 162 259 tonnes d’huiles écoulées entre janvier et juillet 2025, le marché intérieur des lubrifiants automobiles confirme sa stabilité (+0,1 %), selon les dernières données du Centre professionnel des lubrifiants (CPL). Et ce, malgré un léger recul de 2,3 % au premier trimestre. Ce résultat contraste avec les exercices précédents, marqués par des baisses plus prononcées. D'ailleurs, en année glissante, d'août 2024 à juillet 2025, le volume de lubrifiants automobiles écoulés atteint 268 000 tonnes, soit un léger recul de 2,3 %.

Léger rebond en 2025

Dans le détail, les moteurs de voitures de tourisme représentent 97 621 tonnes, soit près de 60 % du marché. L’essence et les motorisations mixtes dominent largement avec 83 357 tonnes, en progression de 4 %, tandis que le diesel tourisme poursuit sa chute, tombant à 11 169 tonnes (-24 %). Les segments périphériques (deux-roues, motoculture, nautisme) pèsent encore 3 095 tonnes. Les utilitaires diesel affichent 29 685 tonnes, confirmant leur poids significatif dans le marché (10,7 %).

Du côté des acteurs, la répartition reste stable : les pétroliers demeurent majoritaires avec 52,3 % des volumes, contre 47,3 % pour les indépendants du graissage, et 0,34 % pour les autres sociétés. Comme toujours, les statistiques du CPL incluent le premier plein réalisé en usine, sans distinction entre les véhicules assemblés en France (Peugeot 308 et 3008, Toyota Yaris Cross, Citroën C5 Aircross…), et ceux produits à l’étranger puis importés.

Autre évolution marquante : face à la hausse des prix, les marques de distributeurs gagnent du terrain et occupent une place prépondérante. Selon les données de GfK-NielsenIQ, le chiffre d’affaires du marché des lubrifiants vendus en libre-service (hypermarchés, supermarchés et centres auto) s’est porté à 215 millions d’euros pour 28,4 millions de litres l’an dernier, soit une progression de 1,4 % en volume et de 3,8 % en valeur.

Sous la pression croissante de ces "private labels", les pétroliers, les indépendants du graissage et les formulateurs-additiveurs conservent toutefois un avantage déterminant. Leur maîtrise technologique reste décisive face aux défis posés par le downsizing – avec la généralisation des moteurs à cylindrée réduite – et par l’hybridation, qui impose de nouvelles contraintes en matière de lubrification.

Un marché tiré par l’âge du parc

Si la part des immatriculations a évidemment une incidence sur le marché, ce sont surtout les intervalles de vidange qui pèsent sur l’activité. Fixés par les constructeurs, ils oscillent entre 20 000 et 30 000 km ou tous les deux ans, selon la motorisation. Des exceptions existent. "Sur les modèles hybrides non rechargeables de Toyota/Lexus, la vidange est prévue à 15 000 km, notamment afin de contrôler la batterie de traction", rappelle Éric Candelier, président de Yacco. De tels cas contribuent à freiner l’érosion du marché en volume.

C’est le cas de la marque française, qui affiche une croissance solide en 2024 et au premier quadrimestre 2025. "Cette vitalité se retrouve dans la plupart des segments de l’entretien. Si les concessionnaires connaissent davantage de difficultés, les pneumaticiens et les MRA s’en sortent bien grâce à leur proximité avec les clients et leur capacité d’adaptation. La bonne tenue du marché VO (+2,4 % à fin avril) et le vieillissement du parc les favorisent", analyse Éric Candelier.

L’âge moyen des véhicules poursuit en effet sa hausse : 11,9 ans en 2024, contre 11,6 ans un an plus tôt, selon AAA Data. Sur les 42 millions de véhicules en circulation en France, plus de 13,4 millions ont dépassé les 15 ans, soit un tiers du parc roulant. Et si le diesel continue de perdre du terrain, il reste encore majoritaire avec 49,9 % du parc. Ces tendances expliquent la résilience du marché des lubrifiants, malgré l’émergence progressive de l’électrique (2,7 % du parc).

Face à un parc roulant de plus en plus complexe, de nombreux automobilistes manquent de repères. Près d’un sur deux souhaite que son atelier lui recommande directement le lubrifiant adapté à son véhicule, selon une enquête commandée par Castrol et réalisée par OnePoll. L’incertitude apparaît dès l’achat : seuls 23 % des clients affirment que leur concessionnaire leur a indiqué un type d’huile précis lors de la livraison.

Par la suite, l’information reste parcellaire : à peine 52 % déclarent que leur réparateur précise quel lubrifiant est utilisé lors des entretiens programmés. Et rares sont ceux qui s’informent par eux-mêmes, puisque seulement 6 % disent rechercher ces données en ligne. Autant d’éléments qui montrent que les professionnels de la maintenance ont encore un rôle clé à jouer dans la pédagogie et la sensibilisation autour du choix du lubrifiant.

"Les ateliers jouent un rôle crucial en aidant les automobilistes à choisir le bon lubrifiant moteur, et ainsi garantir un fonctionnement sécurisé et efficace de leur voiture. Les consommateurs sont manifestement très réceptifs. Cela peut créer de formidables opportunités de ventes croisées et incitatives de produits haut de gamme, et renforcer la fidélité", confirme Henning von Rheden, directeur de la marque et de la communication pour l’Europe chez Castrol.

Le grade de viscosité 5W-30 sous tension

Ce besoin d’information et d’accompagnement intervient dans un contexte où les professionnels eux-mêmes doivent composer avec des contraintes techniques et réglementaires toujours plus complexes. L’année 2024 a notamment été marquée par des tensions d’approvisionnement sur le grade 5W-30, liées aux exigences de Stellantis et à la norme FPW9.55535/03, suite aux problèmes sur les moteurs DV5R et EB2 (PureTech).

Au départ, seul TotalEnergies Lubrifiants était en mesure de fournir les ateliers. La situation s’est normalisée courant 2024, mais Castrol n’a présenté son Magnatec qu’en février 2025, et Motul son Specific au printemps. Aujourd’hui, seuls les produits Total et Mobil bénéficient d’une homologation officielle du constructeur.

En termes de répartition, le 5W-30 reste en tête avec 37,2 % du marché (+2 %), devant les grades 0W (26 %, +3 %) et 5W-40 (13,4 %, +0,2 %). À eux trois, ils totalisent près de 77 % du marché. Côté normes, après l’entrée en vigueur de l’ACEA 2021 en mai 2023, la situation reste stable en Europe. Aux États-Unis, l’API a validé de nouvelles spécifications pour les huiles moteur essence : ILSAC GF-7A, GF-7B et API SQ. Destinées aux véhicules à partir de 2026, elles incluent des viscosités très faibles (0W-8, 0W-12) et renforcent la protection contre le LSPI, l’usure et les températures élevées.

Depuis mars 2025, la norme API SQ est entrée en vigueur, imposant des essais supplémentaires pour garantir la longévité des moteurs. Shell a d’ores et déjà annoncé que sa gamme Helix Ultra – pas encore commercialisée en France – répond à ces nouvelles exigences.

Vers des lubrifiants bas carbone et circulaires

Ces avancées technologiques s’accompagnent désormais d’un enjeu majeur lié à l’économie circulaire. L’évolution vers des huiles à faible empreinte carbone, regroupées sous l’appellation ACT (Advanced Circular Technologies), est déjà engagée. Elle se traduit par l’introduction d’huiles biosourcées ou régénérées et par d’importants investissements dans ce domaine.

En témoigne l’ouverture par Motul, fin 2024, d’un nouveau site de recherche et développement à Vaires-sur-Marne (77). Parmi ses différents travaux, une équipe de 16 chimistes, ingénieurs et chercheurs internes y étudieront les futures générations de lubrifiants pour moteurs hybrides et thermiques. Objectif : améliorer leurs performances et y incorporer des matières régénérées à partir des produits recyclés.

Rappelons que Motul a également lancé l’an dernier sa nouvelle gamme d’huiles moteur durables, baptisées Ngen 4 et Ngen 6. Ces produits, contenant jusqu’à 65 % d’huile de base régénérée, offrent des performances techniques équivalentes aux lubrifiants traditionnels tout en réduisant leur impact environnemental.

Pour répondre à ces nouveaux enjeux, l’éco-organisme Cyclevia poursuit d’ailleurs ses efforts pour faire de la régénération des huiles un axe central de sa stratégie. En 2024, 87 % des huiles collectées ont été régénérées ou recyclées, réduisant la part valorisée en énergie. Ce taux devrait encore progresser avec un appel à projets lancé en février dernier pour soutenir l’installation d’une nouvelle unité de régénération en France, capable de produire des huiles de base de groupes 2 et/ou 3.

Cet appel permettra de booster le volume et la qualité des huiles régénérées sur le marché tricolore. L’usine produira à terme des huiles compatibles avec les matériels de dernière génération, notamment les moteurs Euro 5 et 6. Pour le moment, l’Hexagone ne dispose que d’unités industrielles produisant des huiles de groupe 1, inadaptées à ces moteurs plus exigeants. Les formulateurs français n’ont ainsi d’autre choix que de s’approvisionner en Europe, principalement en Allemagne et en Italie, où la hausse de la demande entraîne une insuffisance des volumes disponibles.

Étude eBay/Xerfi : 87 % des garages ont franchi le pas de la pièce de réemploi

Une pratique qui ne semble plus marginale, bien au contraire. Pour mieux cerner les habitudes d’achat des réparateurs, Xerfi a réalisé pour eBay une étude sur l’utilisation des pièces issues de l’économie circulaire (Piec). Objectif : identifier les modalités d’achat et adapter l’offre de services aux besoins des professionnels.

Les résultats sont sans appel : l'utilisation de ce type de pièces progresse. Selon cette étude, 87 % des garages ont désormais recours aux pièces de réemploi dans leurs ateliers. Parmi eux, les carrossiers se distinguent : 71 % d'entre eux déclarent en utiliser souvent, voire très souvent.

Ces derniers se montrent également les plus optimistes quant à l’avenir de ces pièces. Au total, 46 % des professionnels estiment que leur usage progressera dans les douze mois à venir. Une dynamique portée à la fois par les assureurs et les automobilistes, de plus en plus sensibles à l’impact environnemental et économique des réparations.

L'achat en ligne, canal privilégié des professionnels

Autre enseignement de l'étude : le digital s’impose comme le principal canal d’approvisionnement. Parmi les utilisateurs de pièces de réemploi, 74 % effectuent leurs achats en ligne, et un tiers d’entre eux privilégient désormais ce mode d’achat à tout autre.

Une tendance qui s'explique par les atouts du e-commerce : un éventail de pièces élargi, des économies substantielles, une disponibilité rapide et un impact environnemental réduit.

Un segment stratégique pour eBay

Pour eBay, cette digitalisation du marché automobile tombe à point nommé. Forte de 134 millions d'utilisateurs, la plateforme bénéficie d'une pleine confiance de la part de ses clients, particuliers comme professionnels. Les réparateurs présents sur le site estiment d’ailleurs qu’acheter des pièces de réemploi en ligne leur permet de réaliser jusqu’à 42 % d’économies par rapport à un achat directement en atelier.

De quoi conforter la philosophie de l'entreprise : proposer une offre adaptée à chacun et rendre accessible à tous une économie plus durable et équitable.

En 2024, eBay a réalisé un volume d’affaires de 74,7 milliards de dollars. Aujourd’hui, la plateforme compte près de 40 millions d’annonces, dont la moitié consacrée aux pièces de réemploi.

Après-vente : la satisfaction des concessionnaires s’effrite

Menée entre juin et octobre 2025 auprès de 298 dirigeants de concessions, l’enquête annuelle de la branche concessionnaires VP de Mobilians dresse un constat préoccupant : la relation entre réseaux et constructeurs s’est sensiblement dégradée. Sur les 30 marques étudiées, toutes activités confondues, la note moyenne recule à 5,14 sur 10, contre 5,41 l’an passé.

Le volet consacré à la vente de pièces détachées illustre mieux que tout ce malaise entre les constructeurs et leurs réseaux. En un an, la satisfaction globale chute de 64 % à 42 % pour le positionnement-prix des pièces, de 68 % à 59 % pour la disponibilité et les délais de livraison, et de 65 % à 47 % pour la politique de rémunération et les rappels. À cela s’ajoute une charge administrative jugée de plus en plus lourde, dont la satisfaction s’effondre de 53 % à 33 %.

Réparation agréée : une confiance en recul

Autre pilier de l’après-vente, l’activité de réparateur agréé connaît elle aussi un net recul. La satisfaction chute de 81 % à 63 % pour la qualité des formations dispensées par les constructeurs et de 66 % à 54 % pour le traitement de la garantie. Les concessionnaires pointent également le manque d’efficacité des outils numériques mis à leur disposition, dont la satisfaction passe de 67 % à 52 %, et une communication après-vente jugée insuffisante (-22 points en un an). Idem pour la gestion des retours de produit avec un taux de satisfaction qui dégringole à 49 % (contre 69 % en 2024).

Ce recul global sur l'ensemble des critères traduit une préoccupation grandissante : les réseaux estiment que leurs partenaires constructeurs peinent à les accompagner dans l’évolution de leurs services après-vente.

Toyota, Dacia et Suzuki tirent leur épingle du jeu

Malgré ce climat morose, certaines marques parviennent encore à entretenir une relation jugée équilibrée. Toyota conserve la première place du classement général et des marques généralistes, avec une note de 7,62 sur 10, suivie par BMW (7,22) et Dacia (6,64).

Dans les domaines spécifiques de la vente de pièces et de la réparation, le constructeur japonais s’impose également en tête (7,41), devant Volvo (7,10) et Mercedes (7). À l’inverse, Alfa Romeo (2,28), Alpine (3,17) et Jeep (3,71) terminent en queue de peloton, pénalisés par des notes faibles sur la disponibilité des pièces, la politique de rémunération après-vente et la perception du support technique fourni aux réseaux.

Des relations à réinventer

L’étude pointe enfin une défiance croissante vis-à-vis des constructeurs. Seuls 19 % des concessionnaires estiment aujourd’hui que leur marque est un "véritable partenaire". En revanche, un quart d’entre eux la considère comme un simple prestataire. Pire : 16 % des répondants estiment que le constructeur est "tout le contraire d’un partenaire".

PureTech 1.2L : les bons gestes pour un calage sans erreur

Quand des mécaniciens suédois résistent à Tesla

En Suède, voilà deux ans qu’une soixantaine de mécaniciens au service de Tesla tiennent la ligne de piquet, défiant l’un des géants de l’industrie automobile mondiale.

Leur revendication ? Un accord collectif fixant les salaires, horaires et conditions de travail. Un principe assez commun en Suède, où 70 % des salariés sont syndiqués et 90 % couverts par de tels accords.

La firme d'Elon Musk défie le modèle suédois

L’origine du conflit remonte à octobre 2023, quand le syndicat IF Metall a appelé à la grève après plusieurs tentatives infructueuses pour engager le dialogue avec la filiale locale de Tesla. Ce refus est alors perçu comme une provocation.

La position du constructeur américain s’inscrit dans la droite ligne de son patron, Elon Musk, farouche opposant aux syndicats. L’entrepreneur estime que ces structures "créent de la division" au sein des entreprises. En Suède, ce discours heurte de plein fouet une culture du compromis social.

En refusant tout accord collectif, Tesla revendique une autonomie managériale totale : ses responsables assurent offrir de "bonnes conditions" directement aux employés, sans intermédiaire syndical. Une philosophie héritée de la Silicon Valley, où la flexibilité prime sur la régulation.

David contre Goliath à la sauce nordique

Très vite, la grève a dépassé le cadre des ateliers Tesla. D’autres syndicats se sont joints au mouvement : les dockers scandinaves refusent désormais de manutentionner les véhicules du constructeur, les électriciens ont cessé de raccorder ses bornes de recharge, et les éboueurs n’assurent plus la collecte des déchets devant les sites Tesla.

Mais malgré ce blocus partiel, Tesla continue d’opérer, recrutant de nouveaux techniciens pour remplacer les grévistes… Une pratique inédite en Suède depuis les années 1930.

Pour beaucoup d’observateurs, l’enjeu dépasse largement les mécaniciens concernés. Le conflit teste la résilience du modèle social suédois face à une entreprise mondialisée qui refuse ses règles du jeu. Selon plusieurs médias locaux, si Tesla venait à l’emporter, d’autres multinationales pourraient être tentées de suivre la même voie.

À l’inverse, céder aux syndicats risquerait pour le constructeur d’encourager des revendications similaires ailleurs, notamment en Allemagne et aux États-Unis, où la syndicalisation des salariés de Tesla reste un sujet sensible.

Climatisation : Technikgreen change de modèle avec son abonnement gaz

Spécialiste des solutions de climatisation automobile durables, Technikgreen a profité du salon Equip Auto pour présenter ses dernières innovations. La société lyonnaise, fondée par Gilbert Elson, a notamment mis l'accent sur son concept d’abonnement au gaz pour la recharge de climatisation.

Un abonnement avantageux 

Ce modèle repose sur un engagement de 48 mois à tarif fixe et offre plusieurs avantages aux ateliers. Les abonnés disposent ainsi d’un gaz frigorigène écologique, alternatif aux R-134a et R-1234yf, sans contrainte d’agrément pour son utilisation. Ce fluide réfrigérant présente, en revanche, l'inconvénient d'être inflammable.

Technikgreen fournit également l’ensemble du matériel associé – stations de recharge, système de détection de fuites à l’azote hydrogéné, etc. – et en assure la maintenance tout au long du contrat, garantissant ainsi simplicité et continuité de service.

L'entreprise française compte aujourd'hui plus de 200 abonnements actifs en France. Technikgreen prévoit de porter ce chiffre à 300 ateliers d'ici fin 2026 et à 500 à l'horizon 2027.

Décès de Louis Schweitzer, l’homme qui a fait entrer Renault dans l’ère moderne

Louis Schweitzer, ancien patron de Renault, est décédé à l’âge de 83 ans. Dirigeant du groupe de 1992 à 2005, il aura profondément marqué l’histoire du constructeur au losange, qui lui a rendu aujourd’hui un hommage ému.

Né en 1942 à Genève, Louis Schweitzer a bâti une carrière à la croisée du service public et de l’industrie. Diplômé de Sciences Po et de l’École nationale d’administration, il débute comme inspecteur des finances avant de devenir directeur de cabinet de Laurent Fabius à Matignon (1984-1986). C’est en 1986 qu’il rejoint Renault, d’abord comme directeur financier, puis comme directeur général adjoint. Six ans plus tard, il succède à Raymond Lévy à la tête du constructeur.

À son arrivée, l'ex-Régie entame une phase décisive de modernisation. En 1996, il conduit la privatisation du groupe, jusque-là entreprise publique, avant de sceller en 1999 l’alliance stratégique avec Nissan, qui fera date dans l’histoire automobile mondiale. La même année, il valide l’acquisition du constructeur roumain Dacia, posant les bases du futur succès international de la marque à bas coût.

Les choix audacieux de Louis Schweitzer

Sous sa présidence, Renault lance plusieurs modèles emblématiques qui marqueront durablement la marque et son identité : la Twingo, la Clio ou encore la Mégane. Ces succès commerciaux traduisent une volonté constante d’innovation et de démocratisation de l’automobile.

Jean-Dominique Senard, président du conseil d’administration de Renault Group, salue aujourd’hui "la mémoire d’un dirigeant visionnaire et audacieux, dont l’engagement et l’exigence ont contribué à la modernisation et à l’internationalisation du groupe". Il rappelle que Louis Schweitzer a su "défendre une vision humaniste de l’entreprise, mêlant performance économique et responsabilité sociale".

Un héritage ancré dans l’ADN du groupe Renault

François Provost, directeur général de Renault Group, souligne quant à lui l’empreinte durable laissée par l’ancien PDG. "Sous sa présidence, Renault Group a connu des transformations majeures. L’évolution de l’entreprise porte l’empreinte de la vision stratégique qu’il a su insuffler."

Louis Schweitzer quitte la présidence du groupe en 2005, après près de vingt ans passés au service de Renault. Il sera décoré de la grand-croix de la Légion d’honneur en 2017.

Mann+Hummel nomme Norma Torres à la tête de l’Europe de l’Ouest

Basée à Saragosse, en Espagne, Norma Torres a rejoint début octobre le groupe allemand Mann+Hummel. Au sein des effectifs du spécialiste mondial de la filtration, elle prend la tête des ventes de la division Automotive Aftermarket en Europe de l’Ouest. Elle succède à Jorge Sala, nommé en février dernier vice-président du marché de la rechange automobile pour l’Europe.

Avant cette nomination, Norma Torres occupait la fonction de directrice régionale pour l’Espagne et le Portugal chez Robert Bosch Automotive Aftermarket. La dirigeante a œuvré pendant plus de 25 ans pour l’équipementier allemand, dans les domaines des achats, de la logistique et du commerce international.

"Commencer cette nouvelle étape professionnelle au sein de l’équipe Mann+Hummel représente pour moi un défi que j’aborde avec une grande détermination et une implication totale", confie-t-elle. "C’est aussi, d’une certaine manière, un retour à mes racines : bien que je sois née et que j’aie mené une grande partie de ma carrière en Allemagne, je me sens Saragossaise d’adoption, la ville où j’ai grandi."

Véhicules électriques : 11 % plus chers à réparer que les thermiques

L'étude des dossiers de sinistre automobile est sans appel : les accidents de véhicules électriques (VE) et hybrides rechargeables génèrent davantage de coûts que ceux des thermiques. Pour le compte du syndicat professionnel, l'association d'assureurs SRA a comparé les deux types de motorisations en tenant compte de l'équivalence des générations, sur un échantillon de 1,9 million de véhicules.

Résultat : en moyenne, le remboursement des VE est 11 % plus cher que celui de leurs homologues traditionnels – tous réseaux (concessionnaires et indépendants) confondus. Sur les seules garanties dommages (matériels et corporels), l’écart atteint 14 %. Et dans le domaine du bris de glace et des optiques, la facture grimpe jusqu’à 28 % de plus. Des différences qui s’observent malgré les nombreux systèmes de sécurité passifs et actifs qui équipent la plupart de ces véhicules.

Disparité de l'accès aux batteries

Ces écarts varient selon les segments, les générations et les marques. Les SUV sont les plus touchés, en raison du poids des modèles, de la spécificité de leur vitrage et de la réparabilité de leurs batteries.

Ces dernières concentrent d’ailleurs la principale source de surcoût. Alors qu’elles représentent jusqu’à 70 % du prix total du véhicule, leur remplacement ou celui de certaines de leurs cellules peut coûter entre 5 000 et 15 000 euros.

"Toutes sont réparables, mais plus ou moins facilement. Car les constructeurs conçoivent des batteries très différentes, même s'ils s'accordent sur la même chimie, observe Rodolphe Pouvreau, directeur de SRA. Certaines marques proposent des bacs de carters de batterie démontables, pour faciliter leur accès. D'autres présentent des systèmes reconditionnés. Mais les batteries collées de certaines marques posent des problèmes".

L’installation de cellules neuves sur des batteries anciennes crée parfois de nouvelles difficultés techniques. Selon France Assureurs, seule la moitié de ces batteries sont aujourd’hui réellement réparables. Les problèmes d’accès et de réparabilité pèsent donc lourdement sur les coûts. Le syndicat professionnel redoute, à mesure que le parc vieillit, une hausse du nombre de véhicules économiquement irréparables (VEI).

SUV électriques jusqu'à 29 % plus coûteux à réparer

Le surpoids des véhicules électrifiés constitue une autre explication. "Les VE sont en moyenne 41 % plus lourds et les hybrides rechargeables jusqu'à 80 %, que leurs équivalents thermiques. L'intensité de leurs chocs sont donc plus importants, générant davantage de dégâts sur eux et les véhicules opposés", souligne Rodolphe Pouvreau.

"Dans certains cas, pour un SUV thermique pesant une tonne, son homologue électrique affiche deux tonnes sur la balance, complète Stéphane Pénet, directeur général adjoint de France Assureurs. L'écart du coût de sinistre entre les deux atteint alors jusqu'à 29 %".

S’ajoutent à cela les coûts liés au vitrage et aux optiques, souvent supérieurs chez les constructeurs montés en gamme et en technologie. Le recalibrage des systèmes d’aide à la conduite (ADAS) après remplacement d’un pare-brise contribue également à alourdir la facture. Des marques comme Tesla ou XPeng – non citées explicitement par France Assureurs – se distinguent par des signatures lumineuses et des équipements sophistiqués, coûteux à remplacer.

Enfin, les spécificités de prise en charge des véhicules électriques ajoutent encore des dépenses supplémentaires : protocoles de sécurité renforcés pour les dépanneurs, exigences particulières de stockage, formation obligatoire et outillage spécifique pour les réparateurs. Ces investissements nécessaires – habilitation électrique, diagnostic haute tension, recalibrage Adas– se répercutent mécaniquement sur le coût horaire en atelier.

Trois leviers pour préserver l’accès à l’automobile

Face à ces constats, France Assureurs tire la sonnette d’alarme sur les conséquences assurantielles de l’électrification du parc automobile. À terme, ces surcoûts pourraient se traduire par une hausse des primes d’assurance, renchérissant encore l’accès à la voiture. La durée de vie écourtée de certains véhicules sinistrés pourrait, elle aussi, remettre en cause leur pertinence écologique et économique.

Aussi, afin de préserver au plus grand nombre l'accès à l'assurance auto, France Assureurs propose trois mesures. En résumé, il s'agit d'abord de renforcer la réparabilité des batteries. Ensuite, l'organisation défend la libre concurrence dans la réparation automobile. Les données techniques des constructeurs et l'approvisionnement en pièces de rechange doivent être libérés de tout monopole pour réduire les coûts. Surtout, SRA prépare activement la mise en place d'un indice de réparabilité des véhicules.

"Les véhicules électriques n'obéissent pas aux mêmes comportements que les thermiques, constate Florence Lustman, présidente de France Assureurs. Alors que ce risque évolue avec le nombre croissant de ces modèles dans le parc roulant, il modifie les conditions de l'assurance. C'est la raison pour laquelle nous proposons dès aujourd'hui des solutions pour régler les problèmes qui se poseront demain". Reste à voir comment les constructeurs répondront de leur côté à ces problématiques.

Niterra : NTK confirme son ascension dans la gestion moteur

En cette édition anniversaire d’Equip Auto, l’équipementier japonais a joué la carte de la complémentarité entre ses deux marques phares, NGK et NTK. Une volonté stratégique de Niterra, qui a souhaité mettre davantage en lumière sa deuxième ligne de produits, qui ne cesse de prendre de l’ampleur depuis quelques années.

"Nous enregistrons une belle progression sur nos familles de produits techniques. C’est une volonté affirmée, mais aussi le fruit du travail de nos équipes marketing et commerciales", Jean-François Beaulieu responsable des ventes nationales aftermarket.

NTK lance ses boîtiers papillon

Et ce n’est pas fini puisque le groupe japonais a présenté, en avant-première à Paris, sa nouvelle gamme de boîtiers papillon, qui vient compléter le catalogue NTK. Elle compte déjà 189 références, couvrant déjà 133 millions de véhicules en Europe, soit plus de 50 % du parc roulant.

Ces boîtiers papillon, essentiels à la gestion du débit d’air dans le moteur, intègrent trois générations de technologies : électroniques pour les véhicules modernes, hybrides pour les modèles de transition, et mécaniques pour les véhicules plus anciens.

"Le lancement des boîtiers papillon était une étape logique pour compléter la famille des pièces d’admission. Nous ne voulons pas être un simple équipementier, mais un fournisseur de solutions globales", ajoute Sébastien Tanneau, chef de produit technique IAM.

Un nouveau catalogue interactif

Autre lancement d’envergure : le catalogue digital NGK dédié aux bougies d’allumage et de préchauffage. Disponible en ligne, il offre une navigation intuitive par modèle, constructeur ou référence, et permet d’ajouter des notes, sauvegarder des favoris ou envoyer un panier par mail.

"Jusqu’ici, nous proposions des catalogues PDF sur nos plateformes. Désormais, nous avons un catalogue 100 % digital, doté de nombreuses fonctionnalités", précise Marjorie Mezghiche, responsable marketing IAM France & Afrique du Nord.

Une version papier est toutefois maintenue pour répondre aux préférences de certains clients, tandis qu’une brochure multiproduits de 32 pages regroupe l’ensemble des gammes NGK et NTK. Grâce à des QR Codes, elle donne accès à la plateforme de formation en ligne Tekniwiki, à l’outil de recherche Part Finder et aux tutoriels vidéo diffusés sur YouTube.

Des actions marketing ciblées et un ADN sportif affirmé

Au-delà de ses lancements produits et de ses services, Niterra mise sur ses partenariats techniques pour nourrir sa démarche d’innovation. Le groupe collabore avec une vingtaine d’équipes et de préparateurs dans différents univers : compétition automobile, marine, moto… Sur son stand à Equip Auto, l’équipementier a d’ailleurs accueilli plusieurs de ses ambassadeurs : la cascadeuse Sarah Lezito, l’entrepreneur Baptiste Lassagne (Drift N Grip) et le pilote Lou Fourel, engagé en championnat de France de drift.

"Ces partenariats sont essentiels pour améliorer la performance de nos produits", explique Sébastien Tanneau. "En cherchant à accroître leurs propres performances, nos partenaires nous poussent à progresser techniquement."

Ces collaborations donnent lieu à des événements exclusifs, comme la journée organisée chaque année sur le circuit Carole avec l’écurie GMT94, ou encore les rencontres avec la team Pastorello sur les compétitions de jet-ski. "Ce sont des moments d’échange conviviaux, qui renforcent la proximité avec nos clients et partenaires", ajoute Marjorie Mezghiche. Niterra bénéficie aussi d’une vitrine internationale de prestige à travers son partenariat avec Ferrari.

Niterra prêt à célébrer les 90 ans de NGK

Distingué cette année par les groupements Nexus Automotive et Autolia, Niterra aborde l’avenir avec ambition, porté notamment par la montée en puissance de NTK.

"Depuis trois ans, avec la nouvelle équipe, nous avons insufflé un nouvel élan à une marque déjà solide. Nous capitalisons sur cet héritage tout en amorçant un nouveau cycle de croissance", rappelle Marjorie Mezghiche.

L’année 2026 sera marquée par la célébration des 90 ans de NGK, l’occasion pour le groupe de valoriser son héritage industriel tout en consolidant sa présence sur le marché européen. "Ce sera un moment fort, une manière de rendre hommage à notre histoire tout en tournant le regard vers les prochaines décennies", conclut la responsable marketing.

Le groupe Cobredia lance sa marque de carrosserie

Le groupe Cobredia installe sa troisième carrosserie à Sainte-Sève, près de Morlaix (29), après celles de Brest (29) et Saint-Brieuc (22). Cette ouverture coïncide avec le lancement de sa marque de réparation-collision : Cobredia Carrosserie. Le distributeur multimarque breton confirme ainsi sa stratégie de diversification des services.

Dans sa communication, Cobredia parle "d'offrir à chacun un service local, réactif et transparent, quelle que soit la marque ou l’origine du véhicule". Pour assurer cette activité, il a investi dans un bâtiment de plusieurs centaines de mètres carrés. L'équipe de cette carrosserie dispose des moyens les plus récents pour répondre aux demandes des clients particuliers, mais aussi professionnels, y compris pour leurs véhicules les plus récents.

Équipements de pointe respectueux de l'environnement pour travaux de qualité

En effet, dans l'atelier, les techniciens y opèrent sur des postes de travail sur mesure. Ils sont formés aux opérations complexes de redressage des structures et de réalignement d'éléments abîmés. Tandis que les deux cabines de peinture Omia y sont équipées d’un éclairage à LED pour des finitions de grande qualité. Elles sont également respectueuses des normes environnementales.

Parmi les équipements de l'atelier figurent notamment des tables élévatrices (dont celle-ci encastrée dans le sol). Elle offre davantage d'ergonomie aux carrossiers pour opérer sur les parties les plus difficiles d'accès. ©Cobredia

Parallèlement, la carrosserie a adopté un système de préparation de peinture semi-automatisé. Les peintres y gagnent ainsi en rapidité, tout en réduisant le gaspillage de produits. Enfin, ils emploient un système de pulvérisation de peinture à l’azote. Celui-ci réduit la consommation d’énergie, tout en renforçant l'uniformité des travaux de peinture.

La direction de cette nouvelle implantation a été confiée à Xavier Bannier. Ce dernier était déjà auparavant responsable qualité peinture dans les rangs du groupe. Il dirige donc désormais un site ultramoderne. Celui-ci est conçu pour accueillir aussi bien les VUL que les citadines et les SUV. Parallèlement, comme d'autres grandes carrosseries de concessionnaires, une partie de ses volumes pourrait aussi être composée de prestations en marque blanche. Cobredia Carrosserie réparerait alors certains véhicules pour le compte d'homologues de réseaux constructeurs ne disposant pas des mêmes infrastructures. Une autre partie pourrait aussi comprendre le reconditionnement de petits volumes de véhicules d'occasion.

Parallèlement, sur le plan du marketing, le groupe pourrait aussi étendre le nom de Cobredia Carrosserie à l'ensemble de ses sites de réparation-collision. À ce jour, le concessionnaire multimarque exploite 89 points de vente en Bretagne et en Mayenne. Présidé par François Picard, le groupe a distribué plus de 14 600 voitures neuves en 2024, dont 4 500 Toyota, 2 500 Volkswagen et 1 950 Mercedes. À ces ventes, il faut ajouter aussi 18 250 voitures d'occasion, écoulées pour deux tiers auprès des particuliers.

Banner muscle son offre de batteries pour accompagner l'évolution du parc automobile

Alors que le marché des batteries traverse une nouvelle phase d'évolution technologique, Banner enrichit son offre avec quatre nouveaux modèles. Trois batteries EFB viennent compléter la gamme Running Bull pour voitures particulières, tandis qu'une Buffalo Bull AGM cible les véhicules utilitaires.

Plus de 95 % des véhicules neufs sont désormais équipés de systèmes start/stop. Une évolution qui pousse les fabricants à adapter leurs gammes pour répondre aux exigences européennes en matière de réduction des émissions de CO2.

Dans ce contexte, la demande en solutions énergétiques performantes ne cesse de croître. "Nos batteries de démarrage et de circuit de bord sont parfaitement adaptées à tous les types de motorisation, des moteurs à combustion aux voitures électriques en passant par les hybrides", explique Michel Meyer, directeur de filiale chez Banner France.

Running Bull EFB : trois modèles pour les véhicules start/stop et hybrides

Les nouvelles Running Bull EFB s'adressent à de nombreux constructeurs automobiles. La 552 11 équipe notamment des modèles récents d'Alfa Romeo, Audi, Fiat, Seat, Skoda ou encore Suzuki. La 595 11 couvre des gammes similaires, tout en s'ouvrant à Nissan, Renault ou Maserati. Enfin, la 555 16 cible les Subaru Boxer et e-Boxer à double batterie.

Avec désormais 16 batteries start/stop différentes, Banner couvre environ 90 % du marché automobile européen, dont huit modèles ont été spécialement développés pour des marques asiatiques.

Buffalo Bull AGM : une solution robuste pour les utilitaires

Côté utilitaires, Banner mise sur la Buffalo Bull AGM 670 01, une batterie de 170 Ah conçue pour les camions, bus, engins agricoles ou de chantier. Son boîtier de dimensions B (513 x 223 x 195/220 mm) la rend compatible avec de nombreux modèles jusqu'alors équipés de batteries HD, SHD ou EFB.

Selon l'équipementier, cette version AGM garantit une durée de vie trois fois supérieure à celle d'une batterie SHD, tout en offrant une charge plus efficace limitant les risques de panne. Son système de fixation renforcé des plaques améliore la résistance aux vibrations, un atout pour les véhicules soumis à des usages intensifs. Elle se distingue aussi par de bonnes performances au démarrage à froid, garantissant un fonctionnement fiable même en hiver.

"L'élargissement de la gamme est une étape importante pour offrir à nos clients une couverture aussi complète que possible du parc automobile européen en matière de post-équipement avec nos batteries de qualité OEM", insiste Michel Meyer.

Peinture : les réseaux fortifient leurs positions et s'organisent

Le rebond d'activité post-Covid appartient bel et bien au passé. La baisse de la sinistralité automobile et l'inflation continuent de peser sur les carrossiers et leurs fournisseurs. Pourtant, les distributeurs indépendants de peinture résistent grâce à la puissance d'achat de leurs groupements, à leurs capacités logistiques, à leurs MDD et à des activités complémentaires comme la pièce de réemploi (PRE). Tandis que les spécialistes peinture de Centaure renforcent leur organisation, Alliance Automotive Group (AAG) et Autodistribution affûtent eux aussi leurs dispositifs dédiés pour ce marché très disputé.

Un marché finalement stable

Si les volumes de peinture ­vendus restent difficiles à mesurer, les entrées atelier reflètent une conjoncture tendue. Après une baisse de fréquentation des carrosseries de 3,1 % en 2024 (baromètre Mobilians-Solware), le premier semestre 2025 enregistre encore un recul de 3 %. Selon l'étude Feda-Xerfi, l'activité peinture a fluctué : +2 % en avril, -1,5 % en mai et +0,5 % en juin.

"Le marché de la peinture reste globalement stable, avec une légère progression en valeur, principalement liée à l'inflation des matières premières et des coûts énergétiques, observe Guillaume Legeay, directeur commercial de Centaure. Les épisodes de grêle gonflent ponctuellement les chiffres. En  revanche, les volumes sont en recul, reflet d'une sinistralité en baisse et d'un vieillissement du parc roulant."

Aujourd'hui, la conquête de nouveaux clients coûte très cher Régis Napoléone, directeur du développement carrosserie chez AAG

Les filiales et adhérents d'Autodistribution et d'AAG confirment ce climat. "Dans ce contexte, les distributeurs les mieux structurés résistent et se créent des opportunités, affirme Régis Napoléone, directeur du développement carrosserie chez AAG. Désormais, la différence n'est plus établie entre distributeurs spécialisés et multispécialistes, mais entre structurés et non structurés. En gardant à l'esprit que les spécialistes peinture sont naturellement structurés."

Accompagnement indispensable face aux difficultés

Pour répondre aux attentes, il faut disposer d'équipes dédiées : support technique, contretypage de teinte, offre de PRE. Avec la digitalisation et l'automatisation de l'atelier, ces services sont de plus en plus coûteux, exigent de nouvelles compétences, mobilisant des techniciens et commerciaux à forte expertise informatique.

Plateforme Antonin

Parmi les distributeurs de peinture, Antonin a été le premier à automatiser son entrepôt, début 2025. Un développement inédit pour améliorer ses services en concentrant ses techniciens sur les opérations à forte valeur ajoutée. ©Antonin

Cet accompagnement devient toujours plus indispensable face à des réparateurs enregistrant des résultats contrastés selon leur taille et leur implantation. "Certains carrossiers ont l'impression de croître, alors qu'ils subissent la pénurie de main-d'œuvre, alerte Régis Napoléone. Ils affichent parfois un planning avec trois semaines d'avance, mais ils disposent de moins de techniciens à l'atelier." En contrepoint, le dirigeant évoque notamment la hausse des véhicules économiquement irréparables (VEI), conséquence directe du vieillissement du parc. Ce qui réduit d'autant les chantiers disponibles.

Au manque de main-d'œuvre s'ajoute l'inflation généralisée (énergie, pièces, salaires). "Les prix de la peinture ont augmenté d'environ 25 % en quelques années. C'est un défi, notamment pour les marques haut de gamme", souligne Damien Bontemps, responsable national des ventes carrosserie chez Autodistribution.

Fidélité proportionnelle à la taille

Finalement, à côté des réparateurs gestionnaires – souvent de taille supérieure à la moyenne – les autres subissent davantage les tensions techniques et économiques. Ces carrosseries sont fréquemment contraintes de chasser les prix et se tournent vers des alternatives de segment B, voire changent de fournisseur. Vernis, durcisseurs et apprêts sont davantage concurrencés que les teintes de base, attirant de nouveaux entrants sur le marché.

Le taux de fidélité de nos clients dépend beaucoup de leur taille Damien Bontemps, responsable national des ventes carrosserie chez Autodistribution

"Le taux de fidélité de nos clients dépend beaucoup de leur taille, explique Damien Bontemps. Il est élevé chez les grands, qui bénéficient de conditions avantageuses, mais plus faible chez les petits, pour lesquels ces conditions sont moins favorables." Les distributeurs enrichissent donc leur catalogue de marques B pour répondre à toutes les demandes.

La priorité est claire : conserver les clients. Le turnover des marques de peinture dans les ateliers se situe entre 10 et 15 %. "Aujourd'hui, la conquête de nouveaux clients coûte très cher", note Régis Napoléone.

En ­effet, les distributeurs doivent ­investir de 10 000 à 15 000 euros pour accompagner un nouveau client avec une marque haut de gamme, et 6 000 euros avec une alternative. Un à deux ans sont nécessaires pour rentabiliser ces investissements. "Il faut donc d'abord faire fructifier les acquis en fidélisant nos réparateurs."

Une structuration incontournable

Les distributeurs doivent aussi faire face à la concurrence des sites internet de peinture, qui représenteraient déjà 10 à 15 % du marché, selon les interlocuteurs. Sans surprise, les pure players profitent de l'inflation pour attirer les ateliers. "Face à cette concurrence, nous avons mieux formaté nos contrats de partenariat, en étant plus exigeants avec nos clients, engageant les deux parties, sur la logistique, l'accompagnement et la rémunération, explique Régis Napoléone. L'objectif est de fidéliser les carrossiers et de récupérer 100 % de leur consommation de peinture."

Axalta machine de mélange de teinteIrus Mix carrosserie Gouverneyre

Les distributeurs restent en première ligne pour diffuser les technologies des fabricants de peinture dans les ateliers. Ici, l'installation d'une Irus Mix de mélange de teinte automatique d'Axalta par EPS dans la carrosserie Gouverneyre (38). ©EPS

Ce dispositif répond aux pure players menant uniquement la bataille sur les prix. Ce point reste d'autant plus douloureux pour les distributeurs traditionnels qu'ils supportent le coût des services aux réparateurs : stock, colorimétrie, dépannage, etc. "Mais les sites internet se heurtent à un plafond de verre. Leur nouveauté est passée et le marché s'y est habitué", tempère Damien Bontemps.

La collaboration entre distributeurs (via le label Color+), malgré leurs rivalités, devient indispensable pour répondre à des enjeux communs. Parmi eux : la gestion des relations avec certaines assurances (Covéa, Caps Auto, Assercar, Prefikar…). Leur influence sur la peinture entraîne des coûts supplémentaires pour les distributeurs, surtout lorsque leurs clients cumulent plusieurs agréments. Plus globalement, le marché attend des partenaires fiables, capables d'anticiper.

Comme le résume un carrossier sur les réseaux sociaux : "Un bon fournisseur, c'est comme un bon GPS : il indique la route et évite les embouteillages. Dans un secteur qui bouge vite, il est indispensable de pouvoir compter sur des partenaires proactifs."

Jean-Christophe Gacougnolle (AAG) : "Avec First, les difficultés sont à présent derrière nous"

Le Journal de la Rechange et de la Réparation : Comment a évolué l'activité de vos sites logistiques depuis le début d'année 2025 ?

Jean-Christophe Gacougnolle : L'activité de nos plateformes se porte très bien. Nous n'avons aucun site en dessous de nos prévisionnels. Aujourd'hui, grâce à notre plateforme nationale, nos plateformes régionales et techniques ainsi que celles de nos partenaires, comme Pavi en Rhône-Alpes par exemple, nous maillons bien le territoire. Peut-on faire mieux ou plus ? Oui, bien entendu, et c'est toujours le cas, mais nous sommes déjà plutôt bien en place. D'autant que nous pouvons aussi compter sur nos plus gros magasins internes pour accompagner notre démarche.

J2R : Comment évolue First, votre plateforme nationale, qui a ouvert ses portes en 2023 et qui est depuis deux ans un sujet de crispations ?

J.-C. G. : Si First a effectivement ouvert ses portes en 2023, les premiers mois portaient davantage sur une mise en place qu'un démarrage. Le vrai démarrage de la plateforme remonte plutôt à 2024 avec un rodage, puis des intégrations en plusieurs phases. En juin 2024, nos filiales ont été intégrées. En décembre, c'est toute l'activité de Sainte-Geneviève-des-Bois qui a migré chez First. En avril 2025, c'était au tour de SAS tandis que nous finalisons actuellement l'intégration de l'activité de Blois. Tout cela prend du temps et nous avons forcément dû gérer certaines difficultés.

J2R : Le risque de rencontrer ces soucis avait-il été bien anticipé ?

J.-C. G. : Absolument. Nous savions que les choses pouvaient être plus difficiles que prévu. C'est pour cette raison que nous avons mis en place, dès le départ, un dispositif spécifique chargé de remonter les problèmes des clients, de les analyser, de les identifier et de trouver des solutions. Le point sur lequel nous avons peut-être sous-dimensionné notre organisation tient dans le temps qu'il faut parfois pour résoudre certains soucis.

J2R : Quels étaient les principaux problèmes auxquels vous avez dû faire face ?

J.-C. G. : En réalité, il y en avait de deux types. Un premier d'ordre informatique puisque nous avons changé d'ERP dans la mesure où les sites qui ont été regroupés chez First avaient auparavant des systèmes différents. Nous avons aussi déployé un nouveau WMS. Tout cela a dû être apprivoisé. Le second type de problèmes portait sur la mise en place d'Exotec, notre cellule robotisée qui gère 100 000 bacs. L'un des enjeux est de faire cohabiter des flux automatiques et d'autres manuels. Là encore, il a fallu apprendre, comprendre et se faire à cette nouvelle organisation.

J2R : Pendant plusieurs mois, vos adhérents ont été embêtés et pénalisés par les difficultés de First. Comprenez-vous leur agacement ?

J.-C. G. : Oui, tout à fait, nous comprenons très bien leur agacement lié à First. Il y a déjà eu des améliorations qui ont été apportées. Par exemple, nous avons sorti des produits qui étaient éligibles à Exotec pour les remettre en picking manuel. Nous avons fait évoluer nos process mais cela prend toujours du temps. Ceci étant dit, nous ne parlons pas en années. Nous sommes vraiment dans le dur depuis fin août-début septembre 2025, depuis en réalité que les opérations des trois sites précédents ont été regroupées chez First. Il y a bien sûr eu des mécontentements mais qui, je pense, ont été résolus. Les difficultés sont à présent derrière nous.

J2R : N'y a-t-il pas un décalage entre votre vision et celle de vos adhérents ? Pour certains d'entre eux, First est un sujet non pas depuis l'été dernier mais depuis deux ans. Avez-vous assez communiqué sur les enjeux d'un tel projet ?

J.-C. G. : Peut-être que nous n'avons pas assez communiqué mais, encore une fois, le sujet ne porte pas sur deux ans. Les premiers indépendants que nous avons ouverts remontent à juillet 2024. Nous étions sur une phase pilote et cinq membres étaient concernés. Nous avons vraiment fait toute la bascule avec tous les indépendants en décembre 2024.

J2R : Cela représente tout de même un laps de temps très long pour des entreprises qui ont besoin de tourner et d'être réapprovisionnées…

J.-C. G. : J'en conviens parfaitement et je comprends tout à fait. Mais pour moi, tout cela est désormais derrière nous. Nous avons constaté en intégrant les différentes plateformes que chacune avait des spécificités qui nous demandaient nécessairement de nous ajuster. Je peux comprendre que cette phase d'intégration soit venue polluer ce que nos indépendants attendent de nous. Aujourd'hui, nous avons terminé de transférer tous les produits, nous évoluons donc à isopérimètre et nos clients peuvent tout avoir depuis First.

J2R : Quand espérez-vous que cette plateforme soit totalement opérationnelle ?

J.-C. G. : Nous voulons être au niveau des performances de Sainte-Geneviève-des-Bois et de Blois courant décembre. Ensuite, notre ambition est d'apporter de nouvelles améliorations et d'atteindre de nouveaux objectifs au cours de chaque trimestre 2026. Avec First, nous avons un outil qui nous permet d'aller chercher de l'efficacité, de la performance et une belle expérience client.

Dayco : Marco Meliga, nouveau directeur aftermarket EMEA

Depuis le 1er septembre, Marco Meliga a pris la direction de la division aftermarket EMEA de Dayco. Il reporte directement à Craig Frohock, CEO de l'activité aftermarket, et rejoint également le comité exécutif international.

"Je suis ravi de rejoindre un fabricant aussi respecté et technologiquement avancé, et j’ai hâte de renforcer les liens au sein de la famille Dayco et avec nos partenaires", déclare-t-il. "Dayco EMEA Aftermarket a obtenu de très bons résultats ces dernières années, et je suis convaincu qu’avec l’équipe de professionnels dévoués dont nous disposons, nous pourrons encore progresser."

Ingénieur de formation, Marco Meliga a bâti sa carrière chez plusieurs équipementiers automobiles. Après plusieurs années passées chez Valeo, au sein des départements ingénierie, gestion de programmes et ventes, il rejoint Meritor où il évolue pendant onze ans jusqu’à occuper la direction EMEA Aftermarket.

Il poursuit ensuite son parcours à la tête du groupe Algo, puis du groupe Facet, avant de diriger plus récemment le groupe Rototech.

Robot de peinture : la révolution est en marche

Un an après son arrivée en Europe, dans la carrosserie Rabatel de Saint-Marcellin (38), le premier robot d'application de peinture PaintGo-90E suscite l'intérêt croissant des réparateurs. Cet automate chinois, conçu par Wuhan Onew Technology, marque un véritable tournant technologique en réparation.

Doté d'intelligence artificielle et de connectivité, il a atteint une maturité technique confirmée par les carrossiers chinois, qui utilisent déjà cette neuvième génération depuis plusieurs années. Le jury des Grands Prix d'Equip Auto ne s'y est d'ailleurs pas trompé en récompensant sa version adoptée par Ixell.

De nouveaux robots de peinture en approche

En France, ses premiers utilisateurs se montrent aussi enthousiastes. "Avec six mois de recul, on mesure les gains de qualité grâce au robot, témoigne Sébastien Gabriel, cogérant de la carrosserie Hervé. On a beaucoup moins besoin de poncer et de lustrer après sa phase de pistolage. Il réduit le gaspillage de produits et permet d'éviter les mouvements répétitifs, ainsi que les inhalations de vapeurs de peinture et de vernis." Le dirigeant précise toutefois que son usage exige l'expertise d'un peintre confirmé. Ses équipes l'ont ainsi adopté sans réserve.

Le succès commercial du PaintGo-90E, plus rapide que prévu, surprend même ses importateurs. Face à cet intérêt grandissant, plusieurs fabricants lorgnent le marché français, dont le chinois BZB – l'un des plus grands fabricants mondiaux de cabines de peinture – commercialisant son CurveRobot.

Nous sommes passés de quatre à deux passes pour peindre certains éléments Sébastien Gabriel, cogérant de la carrosserie Hervé

Pour l'heure, Onew garde une longueur d'avance, avec huit robots PaintGo installés en France (chez des carrossiers, au Technocentre Renault ou au centre de formation du distributeur Antonin), et onze livraisons supplémentaires à venir. Et il a déjà été adopté à travers l'Europe (Allemagne, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni, Espagne, Suisse, Portugal, Suède, Italie, Grèce, Turquie, Roumanie et Norvège).

Une innovation adaptée à tous les types d'ateliers ?

Pour mémoire, PaintGo avait été dévoilé à Automechanika Francfort 2024, en Allemagne, à un tarif supérieur à 110 000 euros HT. Compact et monté sur des rails démontables, il peut être transféré d'une cabine à l'autre. L'outil connecté nécessite uniquement d'être paramétré selon le chantier à réaliser et les caractéristiques du produit à appliquer. Une fois lancé après avoir été approvisionné en peinture, il travaille en autonomie.

Le robot PaintGo scanne entièrement le véhicule avant opération

Avant chaque opération, le robot PaintGo scanne entièrement le véhicule et recroise ses informations avec sa base de données, avant de prendre en compte les ordres de son opérateur. ©Onew

Avant même sa présentation outre-Rhin, deux investisseurs français – dont Gregory Chave, dirigeant de la carrosserie Rabatel – s'étaient rendus en Chine pour découvrir cette innovation (que le J2R avait filmée dès son arrivée dans son atelier). Là-bas, il équipait déjà des concessions BMW, Honda, Mercedes ou Tesla.

 

Conquis, ses exportateurs y ont vu une réponse à la pénurie de main-d'œuvre qui pénalise la profession. L'équipement peut également accompagner les réparateurs face aux impératifs RSE, auxquels ils sont de plus en plus soumis, tout en les aidant à optimiser leurs ateliers. Ces atouts ont achevé de convaincre les deux Français, qui créent alors PaintGo France pour importer l'automate chinois.

Mais dans l'Hexagone, la commercialisation du robot n'obéit pas aux plans prévus par ses importateurs, qui visaient plutôt de grandes structures. Des ateliers de taille modeste, comptant parfois trois salariés seulement, ont franchi le pas. "Le robot a été adopté par divers types de carrosseries, en réseau ou hors réseau. D'autres sont sous enseigne de constructeurs, précise Théo Wattel, responsable marketing Europe de PaintGo. À Marseille et Bordeaux, ce sont même des carrossiers agréés Tesla qui l'utilisent." Cette variété d'utilisateurs permet de l'expérimenter dans plusieurs formats d'organisations.

Des performances en progrès constants

Les robots PaintGo, connectés, transmettent en permanence leurs données (température, hygrométrie, cadence…). PaintGo France observe leur utilisation et conseille les clients si nécessaire. "Nous suivons leur activité et nous accumulons des données précises sur leur emploi (hygrométrie, température de cabine, etc.). On observe aussi s'ils sont utilisés, et s'ils le sont correctement", rapporte Théo Wattel. Ces remontées d'informations facilitent l'amélioration du développement de la machine, via des mises à jour nocturnes.

En la matière, l'équipe d'Onew semble être plutôt efficace. Alors que ses premiers robots livrés étaient limités à certaines opérations, ils effectuent aujourd'hui des peintures complètes. Les automates ont été programmés à distance pour peindre capots et pavillons, ainsi que pour réaliser des raccords. "Le robot utilisé aujourd'hui n'est plus le même que celui acheté six mois plus tôt", souligne Théo Wattel. Sébastien Gabriel ajoute : "Son IA le fait progresser. En quelques mois, nous sommes passés de quatre à deux passes pour peindre certains éléments."

Vers un nouvel écosystème de travail

PaintGo France accompagne aussi ses utilisateurs. Si l'équipe constate que l'un délaisse son robot, elle le contacte pour comprendre pourquoi et donner des conseils. L'objectif reste d'assurer un retour sur investissement rapide. Mais les importateurs préviennent : dans un atelier resté sur un mode de production artisanal, le robot n'apporte pas de valeur ajoutée.

Le robot est l'avenir de la profession, dans la continuité des automatisations en cours Benoît Mayet dirigeant de LBS

"Il doit être intégré dans une chaîne de production, avec les outils informatiques qui transforment le travail des carrossiers. Il y a une réflexion à mener sur sa coordination avec le spectrophotomètre, et éventuellement la machine de mélange de teinte automatique", insiste le responsable marketing Europe de PaintGo.

L'automate chinois n'a pas été conçu pour remplacer le peintre : il l'assiste en réalisant certaines tâches, tandis que celui-ci se consacre à des opérations à plus forte valeur ajoutée (masquage, gestion des stocks…). On retrouve cette philosophie chez Les Bonnes Solutions (LBS). Cette société de conseil, spécialisée dans la réparation-collision, propose le robot concurrent conçu par BZB.

Le garage MNA de Genas (69) l'a déjà adopté. Cependant, il l'a acquis auprès de l'entreprise helvétique Best Paint, sous la marque CurveRobot. Celle-ci a présenté cet automate à Equip Auto, au prix de 200 000 euros – bien supérieur à celui envisagé par LBS. Un tarif jugé excessif par certains observateurs, soulignant la difficulté à atteindre un retour sur investissement pour ce montant.

Temps masqué

Dans l'atelier, l'automate produit par BZB est fixé à six poteaux suspendus au plafond de la cabine de peinture. Ce robot semble donc offrir moins de souplesse que le PaintGo. Mais il affiche néanmoins de belles perspectives.

En effet, "sa V2 sera présentée à Automechanika Shanghai en novembre prochain, annonce Benoît Mayet, dirigeant de LBS. Elle sera capable de charger des produits de peinture sans action humaine, passant tour à tour de la base au vernis. Il sera donc possible de la laisser entièrement seule travailler dans la cabine le soir."

Le robot a été installé dans une carrosserie suisse en octobre 2025. Sans prix officiel pour l'instant, il devrait être commercialisé à un tarif attractif. "Nous comptons proposer un prix compétitif. Sans chercher à casser le marché, nous voulons permettre aux carrossiers d'amortir leur investissement plus vite", précise Benoît Mayet.

Raison pour laquelle il ne communique – comme son concurrent – aucun chiffre sur les performances de son outil. Mais sur le plan technique, la pertinence des automates ne ferait aucun doute.

Carrosseries à deux vitesses ?

"Le robot est l'avenir de la profession, dans la continuité des automatisations en cours, affirme Benoît Mayet. Il protège d'abord la santé des salariés en les retirant de la cellule où les produits de peinture sont pulvérisés. Ensuite, il permet d'économiser de la peinture et de travailler en temps masqué. Il faut donc l'introduire dans la carrosserie, mais sans oublier l'humain." Une aide précieuse alors que la pression des assureurs s'ajoute à l'inflation des salaires, du prix des peintures et des pièces.

Reste à savoir comment évolueront ces technologies si, du fait de la baisse de la sinistralité automobile, le nombre de carrosseries diminue. La pénurie de peintres pourrait alors s'atténuer… mais dans un monde à deux vitesses, scindé entre ateliers rationalisés et structures restées artisanales.

Stellantis : un trafic de pièces détachées démantelé à Vesoul

L’affaire a éclaté presque par hasard. Le 31 octobre dernier, les services de sécurité du site Stellantis de Vesoul (70) ont découvert deux sacs remplis de pièces de rechange dissimulés à proximité d’une ouverture dans le grillage d’enceinte. L’alerte donnée à la police a conduit à l’interpellation rapide de deux salariés du centre logistique, âgés de 35 et 38 ans.

Placés en garde à vue, les suspects ont "partiellement reconnu les faits", selon le procureur de la République de Vesoul, Arnaud Grécourt. Les perquisitions menées à leurs domiciles et dans leurs véhicules ont permis de mettre la main sur de l’argent liquide et un grand nombre de pièces automobiles.

Un préjudice estimé à près de 500 000 euros

D’après les premières estimations de Stellantis, le manque à gagner pour l’entreprise se situerait entre 450 000 et 500 000 euros. Les deux hommes auraient reconnu avoir revendu une partie des pièces sur la plateforme Leboncoin. Ils en ont aussi conservé certaines pour leur usage personnel.

Dans la foulée, le parquet de Vesoul a ouvert une enquête pour "vols aggravés". Les investigations devront déterminer l’ampleur exacte du trafic, la nature des produits détournés et si d’autres personnes ont pu y participer. Les faits, selon les premiers éléments, remonteraient à l’année 2023.

Le site de Vesoul, maillon stratégique du groupe

Avec ses quelque 3 000 salariés, l’usine Stellantis de Vesoul occupe une place centrale dans l’organisation logistique du constructeur. Le site assure la gestion et la distribution mondiale des pièces de rechange pour l’ensemble des marques du groupe.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le site logistique est la cible de vols. En 2018, deux anciens salariés de PSA avaient déjà été condamnés à des peines de prison ferme pour avoir dérobé pour près de 100 000 euros de pièces détachées, revendues ensuite sur internet.

Canicule et parc vieillissant : l'été 2025 a mis l'assistance automobile à l'épreuve

L'été 2025 marque un tournant pour les assisteurs. Pour la première fois, l'organisation a élargi sa période d'observation de juin à septembre. Une évolution qui reflète l'étalement des départs sur l'ensemble de la période estivale. L'UDA y voit la confirmation d'une saison dense, marquée par une activité soutenue sur toute la durée de l'été. Les épisodes caniculaires, plus fréquents et plus longs, ont fortement sollicité le secteur.

Fin juin, une vague de chaleur d'une dizaine de jours a entraîné une hausse record de 16 % des dépannages, principalement liés à des pannes de batteries. En août, plus tempéré, la progression n'aura été que d'un pourcent. Mais cette alternance des pics d'activité illustre un phénomène désormais structurel : la chaleur fragilise durablement les véhicules et allonge la durée moyenne d'intervention.

Avec 41 millions de voitures en circulation, contre 37 millions en 2009, la France dispose d'un parc vieillissant, souvent mal entretenu, estime l'Union des Assisteurs. Ce vieillissement du parc, combiné aux fortes températures, accentue la vulnérabilité des véhicules et explique une grande partie de la hausse des appels. Les causes d'assistance restent inchangées : pannes de batterie, démarrages impossibles, crevaisons et accidents. Dans près de 45 % des cas, les dépannages sur place permettent aux conducteurs de reprendre la route sans remorquage.

L'électrification du parc : un nouveau défi pour les assisteurs

L'UDA constate que le profil des pannes évolue au fil des années. Si les batteries restent en tête des motifs d'intervention, la complexité des véhicules électrifiés ajoute de nouvelles contraintes. L'électronique embarquée, sensible à la chaleur, entraîne davantage de diagnostics et de pannes liées aux composants électroniques. Les dépanneurs doivent donc s'adapter à une diversité croissante de modèles : thermiques, hybrides et électriques.

La montée en compétence des acteurs du secteur devient essentielle. Les formations dédiées aux véhicules électrifiés se multiplient, tandis que les dépanneurs – remorqueurs sont de plus en plus nombreux à être certifiés pour intervenir sur ces modèles. Si la part de l'électrique dans les demandes d'assistance reste marginale, elle progresse d'année en année.

Sur la période estivale 2025, le volume global de dossiers d'assistance a progressé de trois pourcents pour atteindre 3,7 millions, dont 2,7 millions liés à l'automobile, en hausse de quatre pourcents. L'assistance automobile reste le pilier de l'activité des membres de l'UDA, devant les segments voyage, habitation et santé.

Ixell lance Equinox, sa marque de peinture bis

La présentation du robot Ixell Paint Assistant a attiré tous les regards sur le stand de la filiale de Renault, à Equip Auto 2025. Elle n'a néanmoins pas éclipsé son autre événement majeur : la présentation d'Equinox. Cette nouvelle marque de peinture remplace Oxelia, sa gamme du "segment B". Celle-ci était sur le marché depuis une trentaine d'années, à côté de ses produits haut de gamme Ixelltech.

Depuis l'époque de leur lancement, ces produits avaient évolué, suivant les progrès techniques et les mutations du marché. Mais aujourd'hui, l'adoption de cette nouvelle marque correspond à une véritable rupture. Ses produits sont facturés en moyenne 15 % de moins que ceux d'Oxelia.

40 % d'efficacité colorimétrique en plus

"Equinox est une marque destinée aux clients recherchant un prix, avec un tarif dépositionné de 20 à 30 % par rapport à un équivalent premium, expose Christopher Le Coq, responsable partenariats stratégique et développement d'affaires d'Ixell. Elle est parfaitement adaptée aux petits faiseurs de la réparation employant un à deux productifs : MRA et certains carrossiers Motrio".

Tandis que sur le plan technique, elle comprend des lignes d'apprêt, teintes de base, vernis (brillants directs compris) et durcisseurs. Son catalogue de colorimétrie compte environ 150 000 références, suffisant pour couvrir l'ensemble du parc européen. Dans ce domaine, elle gagnerait 40 % d'efficacité par rapport à Oxelia. D'autant plus qu'elle bénéficie d'un spectrophotomètre.

L'autre grand changement coïncidant avec l'arrivée d'Equinox, c'est le renouvellement de son fournisseur. Historiquement, c'était Axalta qui fabriquait les produits de peinture distribués par le groupe Renault… Et cela reste le cas pour Ixelltech. En revanche, désormais ce sera un autre fabricant qui approvisionnera sa nouvelle marque. Même si les spécialistes murmurent le nom d'un grand groupe bien connu, les deux partenaires préfèrent toutefois rester discrets sur leur accord.

Dans tous les cas, Ixell entretient des liens avec deux des fabricants les plus dynamiques du moment, tant sur le plan technique, que commercial. Cela, dans un contexte où l'inflation, la pénurie de main-d'œuvre et les évolutions techniques placent les carrossiers sous pression. Ils seraient de plus en plus nombreux à se rabattre vers des "marques B". Une tendance qui durcit la concurrence entre marques de peinture...

Transition en deux à trois ans

La filiale du constructeur au losange engage donc de gros moyens pour défendre ses parts de marché. Voire même pour progresser. La marque compte d'ores et déjà 2 500 clients carrossiers. "Avec le lancement d’Equinox, nous avons l’ambition d’aller bien au-delà de ce chiffre, affirme Christopher Le Coq. Nous estimons qu’environ deux tiers de nos clients actuels d'Oxelia seront intéressés par une évolution vers Equinox, qui leur offrira une meilleure qualité de finition à un coût mieux adapté à leur utilisation".

Le dernier tiers est orienté vers Ixelltech. "Il trouvera davantage d’intérêt à monter en gamme vers notre ligne productive, notamment s’il a une activité plus soutenue", précise le responsable. Celui-ci affirme que les premiers qui ont glissé d'une marque à l'autre sont déjà séduits par la réduction de leur consommation et donc leur gain de productivité.

Mais, Ixell ne veut pas non plus forcer la main de ses utilisateurs. "Notre gamme actuelle Oxelia ne s’arrêtera pas avant plusieurs années et reste d’un excellent niveau, explique Christopher Le Coq. Cela nous laisse le temps de mener une phase transitoire sans perturber nos clients, en leur proposant l’évolution vers Equinox ou Ixelltech au moment le plus opportun pour eux". Cette transition pourrait s'étaler sur deux à trois ans.

Écosystème communiquant

Plus en détail, Ixell a étudié les moyens de faciliter et d'accélérer la prise en main des nouveaux produits pour raccourcir au maximum la phase de mutation. Dans la mesure du possible, meubles de stockage et outils couleur existants (balance et ordinateur) seront réutilisés. "Il ne serait pas pertinent de tout renouveler inutilement. Tout sera parfaitement intégré dans nos outils informatiques déjà en place", assure Christopher Le Coq. Seul le spectrophotomètre sera remplacé, pour optimiser la recherche de teinte avec un outil récent.

Précisément, sur son stand du salon, la marque présentait aussi sa nouvelle balance connectée : IxellColor Connect Pro. Lancé en mars dernier, cet outil amélioré (conçu par Lacour) vise à accélérer encore la préparation des couleurs. Cela, tout en réduisant les marges d'erreurs.

Ainsi, la marque présente une offre complète de produits, outils et services, pour petits et grands ateliers. Maintenant, elle compte bien exploiter ces atouts au mieux sur le marché. "Nous pensons à faire communiquer tout notre écosystème : balance connectée, logiciel, machine de mélange de teinte Ixell Daisy Wheel () et robot", explique Christopher Le Coq. Celui-ci souligne au passage que le retour sur investissement de l'automate est plus rapide chez les petits carrossiers, d'après les calculs de la marque. Dans tous les cas, Ixell donne à ses clients les mêmes armes que les fabricants de peinture haut de gamme.

Norauto France : Christian Michelet devient directeur du réseau

Norauto France renforce son équipe et annonce l’arrivée de Christian Michelet en tant que nouveau directeur réseau. À 52 ans, cet homme du terrain, entré dans l’entreprise il y a plus de 20 ans comme responsable d’atelier à Geispolsheim (67), a gravi les échelons pour devenir l’un des piliers de la marque.

Passé par la direction du centre d’Illkirch (67), puis par la tête du secteur Alsace-Lorraine, il a ensuite pris la direction générale de Norauto Pologne avant de rejoindre ATU, la filiale allemande du groupe Mobivia, comme responsable de l’offre et du réseau. De retour en France, il dirigeait jusqu’à présent la région PACA et le bassin méditerranéen.

Un poste créé pour renforcer la cohésion du réseau Norauto

Sous la houlette de Thibaut Lesaffre, directeur général de Norauto France, la création de cette nouvelle fonction répond à un objectif clair : aligner la stratégie nationale avec la réalité du terrain. Christian Michelet pilotera désormais les neuf régions du réseau français, épaulé par une équipe d’une vingtaine de collaborateurs.

Sa feuille de route ? Favoriser le partage des bonnes pratiques entre directeurs de centres et homogénéiser les performances opérationnelles.

"Ce nouveau rôle s’inscrit dans la continuité de mon parcours et de ce que j’aime profondément chez Norauto : le terrain, les équipes et le sens client. Notre ambition est de renforcer les liens entre les régions, de capitaliser sur les réussites locales et de contribuer ensemble à la performance du réseau", confie Christian Michelet.

Rappelons que Norauto compte plus de 410 centres dans l’Hexagone.

J2R#158

Novembre 2025

La pollution des pneus encore pointée du doigt

Chaque trajet en voiture érode un peu plus la bande de roulement des pneus. Cette abrasion, invisible à l’œil nu, libère des milliards de micro et nanoparticules de caoutchouc. Selon une étude d’Agir pour l’Environnement, menée avec le laboratoire britannique Emissions Analytics (déjà auteur de plusieurs enquêtes sur le sujet), ces émissions représenteraient plus de 50 000 tonnes par an rien qu’en France.

Les chercheurs ont analysé les gommes "toutes saisons" de six grandes marques – Bridgestone, Continental, Goodyear, Hankook, Michelin et Pirelli. Résultat : chaque modèle contient entre 718 et 893 molécules chimiques distinctes, soit 1 954 molécules uniques au total. Deux tiers de ces composés sont organiques et donc susceptibles de se vaporiser ou de se disséminer sous forme de poussières fines.

Des substances préoccupantes

Parmi ces molécules, 785 présentent des risques sévères pour la santé et l’environnement. L’étude recense 112 substances cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR), 85 potentiellement mortelles en cas d’ingestion ou d’inhalation, et 111 fortement toxiques pour les milieux aquatiques. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), connus pour leur fort potentiel cancérigène, constituent près de la moitié des composés organiques des pneus.

Parmi les substances citées figurent le benzène, le toluène et l’anthracène, tous classés dangereux selon le règlement européen CLP (Classification, Labelling and Packaging). Ces molécules peuvent provoquer des irritations cutanées, des atteintes neurologiques, voire des effets sur la fertilité.

"Les citoyennes et citoyens ont le droit de connaître la composition exacte des produits qu’ils achètent et avec lesquels ils s’empoisonnent", dénonce Oliver Charles, coordinateur des campagnes climat, énergie et transports d’Agir pour l’Environnement. "Il y a urgence à modifier la législation encadrant la fabrication et la commercialisation des pneus afin de limiter les risques pour les écosystèmes et les dangers sanitaires de ces molécules", ajoute Stéphen Kerckhove, directeur général de l’association.

L’industrie du pneu s’organise pour limiter son empreinte

Face aux alertes environnementales croissantes, l’industrie du pneumatique n’est pas restée les bras croisés. Sous l’impulsion du Tire Industry Project (TIP), une initiative internationale regroupant dix des plus grands fabricants de pneus au monde – parmi lesquels Bridgestone, Continental, Goodyear, Michelin et Pirelli –, la filière affiche des progrès tangibles dans sa transition durable.

Son dernier rapport de suivi met en avant des avancées mesurables entre 2021 et 2024 sur 16 indicateurs environnementaux, sociaux et de gouvernance. Parmi les résultats les plus notables, les membres du TIP ont réduit de 26 % l’intensité carbone de leurs activités, atteignant leur niveau le plus bas depuis 2009.

Autre axe fort : la recherche scientifique. Entre 2021 et 2024, le nombre de publications soutenues par le TIP sur les particules d’usure de pneus a bondi de 75 %, tandis que leurs citations par la communauté scientifique progressaient de 175 %.

Enfin, ajoutons que le règlement Euro 7, adopté en avril 2024, a marqué une avancée majeure sur ce sujet en introduisant pour la première fois le principe de fixation de seuils d'émissions pour les particules d'usure des pneumatiques.

Vers une réglementation européenne de la toxicité des pneus

Mais pour Agir pour l’Environnement, ces progrès demeurent insuffisants. À terme de son étude, l’association plaide donc plusieurs mesures.

Elle recommande notamment la création d’un étiquetage européen intégrant la toxicité "pour permettre aux consommateurs de faire un choix éclairé" ainsi qu’un bonus/malus intégré à cet indicateur. Autre recommandation : l’instauration d’une autorisation de mise sur le marché conditionnée à la dangerosité des molécules.

"Une telle mesure inciterait les fabricants à substituer les additifs dangereux, tout en garantissant aux consommateurs des produits conformes à des critères sanitaires et environnementaux stricts", estime Agir pour l’Environnement.

Motrio : le réseau franchit la barre des 1 500 ateliers

Lancé en France en 2003, Motrio atteint sa vitesse de croisière. L’enseigne multimarque du groupe Renault devrait franchir en novembre la barre des 1 500 ateliers en France. Une avancée significative pour le réseau de MRA qui, en quatre ans, a quasiment doublé son maillage.

C’est une étape symbolique, car elle correspond à une taille critique qui nous permet d’avoir une couverture territoriale optimale en Francesouligne Thierry Wintzenrieth, responsable du développement de Motrio.

Après cette phase d’expansion soutenue, la priorité est désormais à la professionnalisation des ateliers. "L’année prochaine, nous allons davantage nous concentrer sur la consolidation : stabiliser cette croissance, renforcer la professionnalisation du réseau, faire monter nos adhérents en compétence et développer les services."

Du label électrique à la carrosserie

Parmi ses priorités, Motrio entend préparer activement la transition énergétique du parc roulant. Début 2025, l’enseigne a lancé son label "Expert électrique" construit autour de trois critères : formation habilitante, équipements de mise en sécurité et infrastructure de recharge (offre Mobilize). Les audits démarrent afin de valider les premiers labellisés et outiller leur visibilité locale. "L’idée est de rassurer l’automobiliste et de donner aux ateliers les moyens de se positionner", résume Thierry Wintzenrieth.

Outre son label dédié aux modèles électrifiés, Motrio entend poursuivre le développement de son concept dédié à la carrosserie, qui séduit un nombre croissant de réparateurs. "Depuis l’an dernier, environ la moitié des nouveaux adhérents disposent d’une activité carrosserie : soit des carrossiers spécialisés (encore minoritaires), soit des ateliers mixtes mécanique-carrosserie. Sur les 1 500 garages, une grosse moitié sont purement mécaniques et une petite moitié mixte, avec environ 200 « pures » carrosseries", précise Thierry Wintzenrieth.

Les synergies avec Ixell, la marque peinture du groupe Renault, jouent également un rôle d’accélérateur. "Ixell apporte en complément un ensemble d’outils liés à la couleur, à la productivité et à la rentabilité, qui enrichissent l’offre de services proposée à nos adhérents. Le développement conjoint des deux marques fonctionne très bien."

Pour harmoniser la diffusion d’informations au sein du réseau et épauler les ateliers dans leur gestion quotidienne, l’enseigne a également déployé ces dernières semaines une conciergerie téléphonique gratuite. Sa mission ? Répondre aux questions juridiques, administratives ou liées à la vie de l’enseigne et peut aussi relayer rapidement des informations auprès des MRA.

Une communication qui marque les esprits

Motrio se fait plus présent sur le terrain, mais aussi sur le petit écran. Le 22 juin dernier, l’enseigne a pris la parole en TV, radio et presse avec une nouvelle campagne et une signature remarquées : "Votre voiture, notre moteur". Le film de 60 secondes met en scène un garagiste Motrio façon cow-boy face à une Clio "sauvage".

Cette prise de parole, saluée en ateliers, a dopé le trafic de motrio.fr et installé un niveau d’audience supérieur à l’avant-campagne. "La première vague, en juin, a généré d’excellents retours. Nos garages ont adoré le film, jugé à la fois décalé et valorisant. C’était la première fois que nous produisions un vrai spot publicitaire diffusé à une heure de grande écoute", confie Thierry Wintzenrieth.

A noter que le site web du réseau évolue en parallèle : page d’accueil refondue, affichage de prix, parcours de prise de rendez-vous clarifié.

Une offre de pièces en plein développement

Enfin, côté pièces, Motrio a aussi musclé son jeu. La marque revendique quelque15 000 références, toutes marques. "Notre couverture du parc Renault-Dacia était déjà très bonne, donc les développements récents se sont surtout concentrés sur le multimarque, notamment dans les familles distribution et freinage", indique le directeur du développement.

L’enseigne a notamment lancé au printemps une gamme de turbos en échange standard. A Equip Auto, elle a aussi dévoilé un "master kit" combinant courroie de distribution, pompe à eau et courroie d’accessoires.

"La gamme Motrio complète celle du réseau Exadis, qui propose des pièces d’équipementiers premium. Les deux catalogues cohabitent parfaitement", conclut Thierry Wintzenrieth.

Durand Services : 50 ans d’une success-story familiale

Si Durand est l'un des dix noms les plus courants en France, à l'échelle de la rechange, celui-ci ne prête pas à la confusion ! Son évocation ne laisse personne indifférent et ramène toujours à la même famille. Les Durand de la pièce ont construit leur réputation en se mettant au service des réparateurs depuis un demi-siècle. En cette fin d'année, ils célèbrent ainsi les 50 ans de leur groupe éponyme. Un cap aussi symbolique qu'important pour une petite affaire devenue durant ce laps de temps un mastodonte connu, reconnu et respecté du marché de l'après-vente.

Pour revenir aux prémices de l'histoire, il faut donc remonter à 1975, année au cours de laquelle Yves Durand fonde à Rives-sur-Fure (38) un atelier spécialisé en électrodiesel, dédié à la réparation des poids lourds, accompagné d’un petit comptoir de vente de pièces techniques. C'est ainsi que naît Durand Services, avec une expertise technique qui ne quittera jamais la société, et qui rencontrera très vite le succès. La décennie 80 sera ainsi marquée par des agrandissements et des déménagements rendus obligatoires par la montée en puissance de la structure.

La stratégie du tout-en-un

Bien installé sur son territoire, Yves Durand entreprend en 1990 une expansion géographique avec la création d'un nouvel établissement à Saint-Égrève, près de Grenoble. "Personne ne nous attendait, témoigne Raphaël Clayet-Mollard, actuel directeur technique et chargé à l'époque de cette ouverture. Les clients potentiels avaient déjà leurs ateliers ou leurs fournisseurs attitrés. Nous avons donc dû nous démarquer." Aux premiers clients autocaristes, le bouche-à-oreille va faire son œuvre et attirer des transporteurs traditionnels.

C’est ainsi à Saint-Égrève que naît le principe d’une prise en charge intégrale des véhicules poids lourds sous un même toit. Entretien toutes marques, hydraulique, froid routier, électricité, équipements spécifiques (hayons, grues, bennes, remorques…) Le savoir-faire de Durand Services se veut protéiforme. Cette stratégie va progressivement installer la société comme un acteur incontournable du secteur et lui permettre d'élargir au fil du temps son champ d'action mais aussi son expertise.

Accompagner les réparateurs

Car le développement territorial va aller de pair avec le développement technique vers de nouveaux véhicules, légers ou utilitaires, mais aussi vers de nouvelles activités (tachygraphe, éthylotest, climatisation, radiateur, hydraulique…). En parallèle, parce que le service est aussi important pour son nom que pour sa stratégie, la société va aussi très tôt s'attacher à accompagner les réparateurs indépendants dans leur métier. Pour eux, Durand Services va mettre au point des expertises spécialisées, des outils techniques ou encore des formations.

Au début des années 2010, Yves Durand, rejoint depuis quelques années par ses fils Ronald et David, prend conscience d'une problématique majeure pour le secteur. L’explosion du nombre de références de pièces détachées et les défis logistiques liés à leur stockage et à leur disponibilité rendent le quotidien des garages difficile. C'est pour répondre à cet enjeu que naît en 2014 la plateforme Pavi, à Saint-Priest (69).

Pavi, un modèle du genre

Partie d'une feuille blanche, l'entreprise a réussi, là encore, à faire de son outil un modèle du genre, avec 150 000 références (pièces autos, utilitaires, poids lourds, véhicules industriels, outillage, consommables et équipements de protection individuelle) capables d'être livrées en H+4 dans 20 départements. Pavi a pris une telle ampleur dans son écosystème qu'elle constitue le site logistique, non affilié mais bien officiel, d'Alliance Automotive Group dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Au-delà de Pavi, l’entreprise s’appuie aujourd'hui sur un maillage territorial de 13 agences, couvrant un bassin de plus de 31 000 km² entre l’Ain, l’Isère, la Loire, le Rhône, la Savoie et la Haute-Savoie, et rassemble aussi environ 260 garages sous enseigne. Le groupe, qui emploie 250 collaborateurs, a par ailleurs présenté lors du dernier exercice un chiffre d'affaires de 80 millions d'euros. Toujours proactif face aux mutations de son secteur, Durand Services ne manque pas de projets.

Encore d'autres chapitres à écrire

En 2026, le groupe lancera notamment un webshop de dernière génération, spécifiquement conçu pour répondre aux attentes des garagistes. Alors que dès les années 80 Yves Durand s'était associé à Philippe Peter, dirigeant de la société picarde Delestrez, pour créer le GRIFC chargé de concevoir un ERP sur mesure destiné à optimiser la gestion de leurs activités, les enjeux technologiques ont toujours guidé la stratégie. Ce nouveau webshop, baptisé Autoref, a pour boussole l’optimisation de l’expérience d’achat et l’accès simplifié à un catalogue toujours plus vaste pour les réparateurs.

"50 ans, dans la vie d’une entreprise, c’est un cap majeur. Les défis d’aujourd’hui et de demain ne manquent pas. Le marché automobile connaît de profondes mutations, fait remarquer le groupe. Face à ces transformations, Durand Services s’appuie sur son expérience et sur sa culture d’innovation. La montée en expertise des équipes, la formation continue et l’accompagnement de ses clients sont au cœur de ses priorités. Forte de son histoire et de sa capacité d’adaptation, l’entreprise familiale est idéalement placée pour écrire ce nouveau chapitre."

 

Réparation de batteries : Revolte veut changer les règles du jeu

Et si une voiture électrique pouvait vivre plusieurs vies grâce à ses batteries ? C’est la conviction de Revolte qui lance l’association Upgrade Club. Son objectif est clair : porter la voix des acteurs de la réparabilité auprès des instances européennes. "L’upgrade va tout changer : la réparabilité des véhicules électriques, leur assurabilité, le coût de détention, l’analyse de cycle de vie, la durée des contrats de leasing", explique Revolte.

En unifiant les acteurs concernés (équipementiers, flottes professionnelles, assureurs, spécialistes du remanufacturing) l’association veut ouvrir le dialogue à Bruxelles et défendre une approche plus durable de la maintenance des véhicules électriques. "Depuis 2021, nous nous sommes mobilisés auprès des députés, des ministres et de l’Ademe, mais le combat n’est plus national, il est désormais européen", souligne la jeune entreprise.

Réparer, réutiliser… et maintenant upgrader

Avec l’Upgrade Club, Revolte espère aussi franchir une nouvelle étape dans son développement. Depuis sa création en 2021, l’entreprise s’est fait un nom sur le marché de la réparation et de la revalorisation des packs batteries. Ses techniciens interviennent dans trois ateliers – bientôt quatre – pour prolonger la durée de vie des modèles électriques et hybrides. Plus de 4 000 réparations ont déjà été réalisées, et près de 600 professionnels ont été formés à ces opérations complexes.

Mais un obstacle persiste : comment remplacer les cellules ou modules devenus introuvables pour des batteries de première génération ? Sur le plan technique, la solution existe. Installer des éléments plus récents permettrait de restaurer les performances d’origine. Sur le plan légal, en revanche, l’opération reste interdite : toute modification du pack d’origine entraîne la perte de l’homologation du véhicule, et donc de sa couverture d’assurance.

Un cadre légal à faire évoluer

Grâce à son association, Revolte, qui compte La Macif parmi ses actionnaires, espère rallier à sa cause les entreprises disposant de flottes hybrides ou électriques, les fabricants de batteries et tous ceux qui souhaitent participer à l’élaboration d’un cadre réglementaire plus souple.

"Les constructeurs essaient de verrouiller cette industrie naissante. Il est primordial de démocratiser l’upgrade et de la rendre accessible au maximum d’acteurs", insiste Revolte. L’Upgrade Club, qui dispose de son site web, invite ainsi les professionnels à rejoindre le mouvement. Un sondage sur l’upgrade des batteries a également été mis en ligne.

Réparer soi-même sa voiture, est-ce vraiment rentable ?

LKQ : vers un divorce transatlantique ?

Depuis plusieurs mois, Ananym Capital multiplie les échanges avec la direction de LKQ. Le fonds activiste estime que la présence du groupe sur deux continents fragilise sa performance financière. D’après une lettre adressée au conseil d’administration et consultée par Reuters, maintenir les activités nord-américaines et européennes sous la même bannière "ne fait plus sens".

Ananym soutient que la vente du pôle européen permettrait à LKQ de concentrer ses ressources sur sa division nord-américaine, jugée plus rentable. "Plutôt que d’intégrer 20 systèmes informatiques dans 900 sites répartis sur 18 pays, il serait plus judicieux de céder la division à un acquéreur capable d’assurer cette intégration", juge le fonds.

LKQ : un avenir européen sous haute surveillance

La pression s’intensifie sur le géant américain de la pièce de rechange dont le titre a perdu près de 17 % de sa valeur. Les actionnaires pointent du doigt une sous-performance chronique : le rendement total du titre aurait accusé un retard de 33 % par rapport à ses concurrents sur 12 mois, de 113 % sur cinq ans et de 253 % sur dix ans.

Lors de la présentation des résultats trimestriels, le directeur général Justin Jude a néanmoins défendu la stratégie actuelle. "Les défis en Europe touchent toute l’industrie, mais LKQ a montré par le passé sa capacité à réussir dans des environnements complexes. Nous pouvons obtenir les mêmes résultats sur le Vieux Continent", a-t-il déclaré.

Pour l’heure, la direction de LKQ reste silencieuse sur une éventuelle cession du pôle européen. Mais sur un marché européen fragmenté et très concurrentiel, un retrait du groupe américain pourrait rebattre les cartes de la distribution indépendante de pièces détachées.

Mirka lance sa polisseuse intelligente Polaros RP600

Avec sa nouvelle polisseuse Polaros RP600, Mirka franchit une étape dans le confort d’utilisation et la précision du lustrage. La marque finlandaise affirme que sa nouvelle lustreuse rotative filaire est plus agréable à utiliser que les modèles conventionnels. En effet, Mirka a conçu un outil particulièrement ergonomique, présenté à la dernière édition d'Equip Auto.

En effet, cette polisseuse est moins grande et longue, sans poignée saillante. Son profil bas et compact permet à son utilisateur de rapprocher ses mains de la surface. Ainsi, il contrôle au mieux les mouvements de polissage.

Adaptation à la pression d'emploi

Par ailleurs, la polisseuse est dotée des fonctions intelligentes "Ramp Up" et "Ramp Down". La première augmente progressivement la vitesse de rotation proportionnellement à la pression appliquée sur la surface. Elle réduit ainsi les éclaboussures de pâte de polissage. Surtout, elle rend son emploi plus agréable.

La seconde fonction limite, quant à elle, toute pression excessive sur la machine ou sur la surface. Si celle-ci est trop forte, la polisseuse réduit sa vitesse de rotation progressivement jusqu’à un niveau optimal. Ce système soulage l’outil des trop fortes sollicitations, garantissant surtout une meilleure qualité de la finition.

Soigner le résultat sur toutes les surfaces

Mirka accompagne sa nouvelle machine d’une gamme complète de tampons en mousse ou en laine, ainsi que de composés Polarshine Hydro, déclinés du polissage de coupe à la finition. Cette offre permet d’obtenir un résultat propre et brillant sur tous types de surfaces : peinture, vernis transparent ou gelcoat.

Par ailleurs, soucieux des conditions de travail des utilisateurs de ses outils, Mirka propose un outil léger (1,75 kg) et peu bruyant (60 dB). Son moteur sans charbons développe une puissance de 750 W. Enfin, la polisseuse peut être couplée, via bluetooth, à l’application myMirka. Ses utilisateurs peuvent ainsi suivre les vibrations auxquelles ils sont soumis.

Denis Descosse (Autolia) : "La mobilité ne doit pas devenir un luxe"

Félicitations pour votre nomination au conseil d’administration de la Feda ! Comment avez-vous accueilli cette nouvelle, et que représente-t-elle pour vous ?

Merci ! Je vois surtout cette nomination comme une façon de donner plus de poids à l’ensemble des acteurs que nous représentons. Ce n’est pas une reconnaissance personnelle, mais une opportunité de mutualiser nos voix. On a souvent l’impression d’être connus dans notre secteur, mais dès qu’on sort de notre écosystème, ce n’est pas si évident. Siéger au conseil de la Feda permet à Autolia Group et à ses membres (Agra, Priam, Norca, TF et TVI) d’avoir une place à la table sur les grands sujets qui façonnent l’avenir de la distribution indépendante.

Quel rôle souhaitez-vous jouer au sein de la Feda ? Quels sujets ou chantiers vous tiennent particulièrement à cœur ?

Je me vois comme un porte-parole de nos métiers : distributeurs, logisticiens et garagistes. L’idée est d’amener notre réalité de terrain dans les discussions, pour que les décisions soient concrètes et utiles. Les priorités ? Assurer que les pièces soient disponibles rapidement pour les réparateurs, défendre le rôle des grossistes et des plateformes, et permettre à chacun d’entretenir son véhicule sans que cela devienne un luxe.

La Feda est aussi un outil pour accompagner la transition du secteur : électrification progressive, promotion de la pièce de réemploi, formation des ateliers, communication auprès des automobilistes pour rappeler que la garantie constructeur est préservée en réseau indépendant. En résumé, je souhaite que nous soyons plus visibles et mieux entendus, tout en restant pragmatiques sur le rythme de la mutation de notre marché.

Selon vous, quels sont les principaux défis de la distribution indépendante de pièces automobiles en France ? Comment la Feda peut-elle accompagner ses adhérents sur ces enjeux ?

Le premier défi, c’est la disponibilité des pièces dans un parc qui vieillit et se diversifie. Les distributeurs doivent gérer toujours plus de références, les stocker et les rendre accessibles partout, le plus vite possible. L’autre enjeu, c’est de continuer à offrir un entretien abordable, car la mobilité ne doit pas devenir un produit de luxe. La Feda peut nous aider à faire entendre ce message et à défendre des normes réalistes. Trop souvent, le marché français est en avance sur certaines contraintes par rapport à d’autres pays européens, ce qui peut créer un déséquilibre économique. La fédération a un rôle clé pour sensibiliser les décideurs à ces réalités et rappeler l’importance de préserver l’emploi et la compétitivité de la filière.

Comment envisagez-vous de mettre à profit votre expérience chez Autolia pour contribuer à la stratégie de la fédération ?

Chez Autolia Group, je traite au quotidien des sujets très variés : produits, logistique, animation de réseau, services, coûts, etc. Cette vision d’ensemble me permet d’identifier ce qui est prioritaire et de voir où la mutualisation est la plus efficace. C’est cette expérience que je souhaite mettre au service de la Feda, en amenant des cas concrets et en participant activement aux commissions pour que la fédération reste connectée au terrain.

En retour, qu’attendez-vous de la fédération ?

Essentiellement qu’elle continue d’être notre relais auprès des institutions et qu’elle défende des positions qui tiennent compte de la réalité économique des entreprises. Nous avons besoin d’une veille réglementaire efficace et d’une voix forte pour éviter que des décisions mal calibrées fragilisent notre modèle. J’attends aussi que la Feda contribue à rendre nos métiers plus attractifs. Aujourd’hui, recruter dans les réseaux de garages ou même dans la déconstruction de véhicules n’est pas simple, et c’est un enjeu d’avenir.

Chez Autolia Group, quels sont les projets ou les nouveautés marquantes sur lesquels vous travaillez actuellement ?

Nous poursuivons un développement mesuré. Ces dernières années, nous avons accueilli de nouveaux membres et ajouté des spécialistes métiers pour élargir notre expertise. Nous avons aussi fait évoluer notre référentiel produits en le rendant plus sélectif, avec des critères objectifs pour les fournisseurs. Par ailleurs, nous avons renforcé notre rôle de partenaire opérationnel : mise en place d’accords-cadres dans les domaines RH et logistique, amélioration de l’ergonomie et de la sécurité sur les plateformes, réflexion sur l’emballage pour réduire les coûts et l’impact environnemental. Nous travaillons aussi sur l’optimisation des postes de transport, un levier essentiel pour la rentabilité de nos membres.

Les relations avec les équipementiers et les fournisseurs sont un axe important pour un groupement. Comment travaillez-vous à renforcer ces partenariats stratégiques ?

Nous avons commencé un travail de recentrage et de sélection qui doit bénéficier à nos fournisseurs privilégiés. L’objectif est de les aider à progresser plus vite que notre tendance générale, et c’est d’ailleurs bien le cas sur ces deux dernières années. Nous avons une écoute encore plus proactive de leur situation, de leur développement, de leurs nouveautés et actualités… Nous leur accordons plus de temps, plus de ressources, et nous favorisons opérationnellement leur déploiement en priorité.

Le développement durable et la RSE prennent de plus en plus de place dans les stratégies d’enseigne. Quelles initiatives Autolia Group met-il en avant dans ce domaine ?

Il y a plusieurs composantes dans lesquelles Autolia Group et ses membres sont actifs, même bien avant que nous utilisions la terminologie "RSE". Et pas simplement pour pouvoir répondre à des critères financiers, bancaires ou d’appels d’offres ! Par exemple, l’économie circulaire et la valorisation des pièces de réemploi font partie de l’ADN historique des adhérents de notre organisation TF. Avec un parc vieillissant et des tensions plus fortes sur le pouvoir d’achat, cela permet aujourd’hui au plus grand nombre de pouvoir entretenir son véhicule, plutôt que le remplacer.

Il en va de même dans la sélection de fournisseurs engagés et spécialisés dans le domaine du remanufacturing dans notre offre globale. Un autre aspect concerne également l’optimisation logistique, en réduisant les flux pour réduire l’empreinte environnementale.

De plus, nous voulons sensibiliser l’ensemble des collaborateurs de l’écosystème Autolia Group dans la gestion des déchets, et plus particulièrement sur les pièces usagées comme les huiles, pneus, batteries, en prenant cela en considération dans la sélection fournisseurs. Enfin, chacun à son niveau et dans son quotidien, par des actions concrètes et des initiatives, peut contribuer à ce cercle plus vertueux pour la planète et les générations futures. Nous les encourageons avec bienveillance au niveau d’Autolia Group !

L’an dernier, Autolia Group s’est illustré avec l’organisation de la première édition des Rencontres Top to Top. Quelles étaient les ambitions de cet évènement ? Projetez-vous de le renouveler ?

L’objectif principal était d’avoir un évènement "tête de réseau", dynamique et qualitatif, pour réunir tous les décideurs de nos membres et de nos fournisseurs partenaires. J’ai imaginé l’évènement comme celui que j’aurais aimé avoir si j’avais été encore un fournisseur partenaire d’Autolia Group : localisation, durée, rencontres entre décideurs, intégration concrète de l’IA dans nos quotidiens professionnels… Et avec bonne humeur et convivialité. La recette établie à cette occasion a fait ses preuves, et je crois que les 100 participants avaient tous envie que cela dure un peu plus longtemps ! 2026 sera l’année des 20 ans d’Autolia, et nous verrons à cette occasion comment pérenniser les Rencontres Top to Top d’une part, et associer cet évènement à notre anniversaire.

Equip Auto approche : quelles sont les priorités et les temps forts d’Autolia Group sur le salon cette année ?

Être présent à Equip Auto est déjà un engagement fort, car les coûts de participation se sont envolés. Si nous décidons d’y être, c’est pour bien faire les choses. Nous aurons un stand ouvert, pensé pour favoriser les échanges. Un des moments forts sera notre point de rencontre du jeudi avec les membres, les fournisseurs et les partenaires institutionnels, pour partager un moment de convivialité et renforcer les liens.

Si vous vous projetez à moyen terme, quelles évolutions espérez-vous voir pour Autolia Group et pour la Feda ?

Pour Autolia Group, je souhaite que nous poursuivions notre développement de façon raisonnée, en gardant la cohésion et le plaisir de travailler ensemble. Je veux que nos réunions restent des moments constructifs, où chacun vient avec le sourire et l’envie de contribuer. Pour la Feda, mon souhait est que nous soyons parvenus à faire reconnaître la place stratégique de la filière indépendante dans la mobilité, à influencer les débats sur la transition énergétique et à accompagner cette mutation sans précipitation. La mobilité de demain doit rester plurielle, thermique, électrique, hybride, et même vélo ou nouvelles formes de transport, mais surtout accessible à tous.

Texa France passe les 20 ans pied au plancher

Il y a 20 ans, Texa France n’était encore qu’une petite structure installée à La Talaudière, près de Saint-Étienne. Cinq salariés, quelques stations de climatisation, un premier réseau de distributeurs… 20 ans plus tard, la filiale française du groupe italien est devenue un acteur majeur du diagnostic et de l’équipement d’atelier, avec près de 50 collaborateurs et un chiffre d’affaires qui devrait franchir la barre des 21 millions d’euros cette année.

"En 20 ans, Texa France est passée de 1 à 21 millions d’euros. Nul doute que la croissance continuera, grâce à la conduite visionnaire de notre PDG Bruno Vianello et aux capacités d’innovation fantastiques de Texa", précise Francis Pegues, directeur général de la filiale, lors de la célébration de cet anniversaire, organisée à Equip Auto Paris.

Une stratégie alliant innovation et proximité terrain

Cette trajectoire, le fabricant transalpin la doit autant à ses innovations qu’à sa proximité terrain. Depuis 2005, Texa a effectivement multiplié les innovations pour anticiper les mutations du marché.

Du diagnostic multi-environnements, capable de couvrir VL, PL, deux-roues et engins agricoles avec une seule interface, jusqu’à la calibration Adas RCCS 3 EVO, l’équipementier a souvent eu un temps d’avance. Ses stations de climatisation au CO₂, développées en partenariat avec Mercedes, ou son Navigator TXT Multihub 2, interface universelle de dernière génération, ont également marqué le secteur.

À ces équipements technologiques s’ajoute une stratégie commerciale centrée sur le client. Pour mémoire, l'équipe Texa France s’appuie à cette fin sur 14 technico-commerciaux et une hotline de 12 experts.

Francis Pegues, artisan de la croissance française de Texa

À l’heure où l’électrification s’impose, Texa entend bien rester dans la course en accompagnant la transition du parc. La filiale mise notamment sur l’E-Diag Charger, une station mobile combinant recharge et diagnostic des véhicules électrifiés, capable d’établir un certificat d’état de santé de la batterie. Autre nouveauté dévoilée au salon Equip Auto : le H2 Blaster, solution de dépollution moteur à l’hydrogène, conçue pour réduire consommation et émissions.

La relève, elle aussi, se prépare : le départ annoncé de Francis Pegues en 2026 marquera un tournant symbolique. Figure respectée de l’aftermarket tricolore, ce dernier quittera la direction générale de Texa France en 2026, après 17 années à la tête de la filiale et 43 ans de carrière dans le secteur.

Arrivé en 2009, il aura profondément structuré l’entreprise, en renforçant ses équipes, son maillage commercial et son ancrage auprès de la distribution indépendante. Son départ à la retraite marquera une transition symbolique, mais la feuille de route reste inchangée : Texa France a 20 ans, mais son moteur, lui, tourne toujours à plein régime.

ACR : quand la gestion des retours devient un atout stratégique

C’est assurément l’un des talons d’Achille du monde de la rechange. Parcourir une plateforme logistique, c’est immanquablement croiser une zone dédiée aux retours : plus ou moins organisée, parfois reléguée à l’écart, mais toujours présente. La gestion des produits renvoyés par les clients perdure, année après année, et suscite toujours des difficultés d’organisation que peu d’acteurs parviennent à surmonter.

"Il faut bien comprendre que la reverse logistic est contraire aux flux traditionnels. Notre métier est de servir, de livrer un produit. C’est pour cette raison que personne n’aime gérer les retours", étaye Nicolas Bencteux, directeur général d’ACR Group. Et si ce sujet est autant complexe à gérer, c’est parce que ces flux inversés représentent parfois jusqu’à 20 % du volume de certaines structures (7 à 10 % chez ACR).

Ils immobilisent du capital, mobilisent des équipes et génèrent rarement une seconde vie rentable pour les pièces. Celles-ci doivent être triées et contrôlées avec, encore une fois, une rentabilité nulle. Enfin, il faut faire face à des contraintes qui ne relèvent pas du travail des plateformes, comme retrouver l’emballage d’origine pour remettre un produit en circulation.

Une expertise forgée depuis 30 ans

Filiale de Parts Holding Europe (PHE), le réseau de plateformes logistiques ACR Group a choisi de s’attaquer à ce casse-tête et ce, depuis de longues années. Créée en 1993 à Villefranche, l’entreprise est toujours restée fidèle à la cité de l’Yonne. Elle y a longtemps distribué des machines tournantes, un métier qui impliquait déjà la gestion de retours, dès les années 1990. Lorsqu’elle a élargi son activité à la pièce détachée, cette compétence a été conservée et développée, jusqu’à devenir une véritable singularité sur le marché français.

De surcroît ces derniers mois, alors que d’importants investissements ont été opérés dans le site et que d’autres le seront encore prochainement. "Ce qui est un point noir dans de nombreuses entreprises est une force chez nous", pose Benoit Gros, responsable adjoint du centre de Villefranche, après y avoir gravi toutes les marches depuis son arrivée en 2012.

Entre les pièces neuves, les consignes et les garanties, le site traite chaque année environ 900 000 retours. La moitié de ces produits est issue des huit autres plateformes ACR, et l’autre moitié du réseau Autodistribution.

Toute la valeur ajoutée du site repose sur son expertise dans l’analyse de ces retours de produits. "Villefranche n’a pas vocation à gérer des problématiques commerciales, précise le directeur général. Son rôle est d’être un centre de traitement des flux qui va qualifier la pièce."

Et pour ce faire, la moitié des effectifs – une quinzaine de personnes – est dédiée au contrôle des produits. Depuis l’automne 2024, 28 nouveaux postes de travail, plus ergonomiques, ont été aménagés. Ils facilitent la manipulation et l’examen des pièces.

À mi-chemin entre Orléans et Troyes, la plateforme ACR de Villefranche s’étend sur 6 000 m². ©J2R

À mi-chemin entre Orléans et Troyes, la plateforme ACR de Villefranche s’étend sur 6 000 m². ©J2R

Si les consignes sont contrôlées selon un cahier des charges défini par les équipementiers, les pièces neuves dépendent quant à elles de procédures internes. Une fois les retours réceptionnés, les opérateurs réalisent un contrôle précis. En cas de doute, un service après-vente des pièces défectueuses, installé à proximité immédiate, permet d’approfondir l’analyse.

L’informatique a également été renforcée : depuis le 1er juillet, le volume de produits issus du réseau Autodistribution est géré via un nouveau WMS intégrant arbre de décision et base de données techniques. Les refus, qui représentent entre 2,5 et 4 % des flux, doivent désormais être documentés par une photo, afin d’assurer traçabilité et validation.

D’ici au premier trimestre 2026, un dispositif similaire sera mis en place pour la partie ACR, accompagné d’une application mobile simplifiant la gestion des retours côté clients. "Ce qui change fondamentalement entre nous et d’autres, c’est qu’on a voulu faire de la gestion des retours un vrai métier", complète Nicolas Bencteux.

Les équipementiers ne jouent pas tous le jeu

Un dernier obstacle freine cependant la remise en circulation des produits : le conditionnement. La problématique du packaging s’avère, en effet, plus complexe qu’il n’y paraît. "La capacité des équipementiers à nous fournir les bons cartons pour remettre la pièce dans le circuit est un véritable enjeu, souligne Benoit Gros. Et aujourd’hui, très clairement, c’est un vrai frein."

Entre soucis d’organisation et mauvaise volonté, de nombreux fabricants font ainsi figure de mauvais élèves en la matière. Ainsi, les 6 000 m² au sol de la plateforme comprennent une vaste zone dédiée au stockage. Une partie des références alimente le réseau ACR, et une autre est destinée à Logistéo (plateforme nationale d’Autodistribution), mais une part non négligeable des produits – bien qu’aucun chiffre ne soit communiqué – est en attente, faute d’emballages adaptés.

Une situation que Nicolas Bencteux a du mal à accepter. "Quand on parle d’éco-circularité, nous, nous y sommes en plein. Nous permettons d’éviter la mise au rebut de nombreuses pièces. Mais il faut que les équipementiers nous accompagnent dans cette démarche. Ce n’est pas de votre faute, ni de la nôtre, mais faisons en sorte que ça fonctionne."

Pour améliorer encore la qualité de traitement et absorber la croissance future, ACR prévoit d’agrandir son site. D’ici 2027, la plateforme devrait doubler de surface et être en mesure de traiter jusqu’à trois fois son volume actuel.

Consciente que cette "reverse logistic" ne disparaîtra pas, la filiale de PHE met les moyens sur cette activité. Un projet de société mais aussi d’équipe, car en agrandissant le site, ACR entend rester fidèle à Villefranche, et surtout à celles et ceux qui portent cette expertise si singulière. Un message qui a du sens.

Meyle forme distributeurs et garagistes pour booster leurs activités

L'équipementier allemand Meyle veut améliorer sa notoriété en France, en misant sur l'accompagnement technique des distributeurs et garagistes. "Les professionnels commencent à connaître notre marque et nous recevons de plus en plus de demandes de formations", observe Jean-Pierre Rodriguez, directeur des ventes de Meyle, à l'occasion d'Equip Auto 2025.

Dans ce domaine, l’entretien des boîtes de vitesses automatiques occupe une place de choix dans la stratégie du fournisseur. Ce système se généralise sur les véhicules neufs, notamment hybrides, offrant aux ateliers un relais de croissance intéressant. C’est dans ce contexte que Meyle a lancé une enquête pour mieux cerner les besoins du marché.

Former les technico-commerciaux, les formateurs et clients finaux

Cette étude indique qu'en France, 75 % des réparateurs indépendants sont conscients de l'importance de l'entretien de la transmission automatique. Mais seuls 28 % d'entre eux vidangent ces boîtes de vitesse régulièrement. Les professionnels maîtrisent donc globalement la théorie, mais peinent encore à la mettre en pratique.

Pour y remédier, la filiale française a lancé un programme de formation. Deux types de sessions ont ainsi été mises en place : l’une à destination des technico-commerciaux, l’autre pour les formateurs des clients finaux, voire pour les garagistes eux-mêmes. "Pour l'instant celles-ci concernent les kits de vidange de boîte automatique. Mais bientôt d'autres formations seront consacrées aux véhicules électriques et aux PSD."

Ces initiatives pédagogiques constituent également un tremplin pour promouvoir l’offre de Meyle. Le catalogue comprend désormais 24 000 références, dont 5 000 dédiées aux véhicules électriques.

Certaines sont proposées sous forme de kits – filtration, réparation de capteurs ABS, suspension, vidange, etc. – pour faciliter la tâche des réparateurs. Toutes les pièces s’articulent autour de trois lignes de produits : Meyle Original (qualité d’origine), Meyle HD (High Durability, version renforcée) et Meyle PD (Performance Design).

Dépasser les pièces d'origine

Dans les deux derniers cas, l'équipementier conçoit des pièces optimisées. Il renforce des pièces de série fragiles et corrige des erreurs de conception. Cette offre est notamment appréciée par les professionnels exploitant des utilitaires. Le remplacement de certains éléments (comme les freins, filtres, etc.) leur permet d'utiliser intensivement leur véhicule en évitant les problèmes mécaniques.

Parallèlement, les conducteurs de certains véhicules bénéficient de la résolution de faiblesses chroniques identifiées. Dans ce domaine, le dirigeant cite l'exemple de la Tesla Model 3, équipée de bras de suspension réputés trop fragiles. Meyle en fournit donc de plus robustes.

C’est l’ensemble de ces savoir-faire, techniques comme pédagogiques, que Meyle met aujourd’hui en avant. L’équipementier incite ainsi ses partenaires – plateformes régionales et grands distributeurs – à tirer pleinement parti de son offre, tout en contribuant à la montée en compétence de la filière indépendante.

Intfradis rend hommage à son cofondateur, Alain Bailly

C’est avec une tristesse qu’Intfradis a annoncé le décès d’Alain Bailly, survenu des suites d’une longue maladie. Dirigeant emblématique de la filière après-vente tricolore, il aura consacré plus de 20 ans à faire de l’entreprise périgourdine un acteur reconnu du marché de la distribution indépendante.

Agent commercial avant de devenir entrepreneur, Alain Bailly fonde Intfradis à Périgueux aux côtés de Jean-Pierre Artin et de son fils Gilles. Sous sa direction, Intfradis s’impose comme un spécialiste de la distribution de pièces techniques et d’accessoires pour automobiles, en France comme à l’export.

L’entreprise construit sa réputation autour d’un catalogue de quelque 6 000 références, allant des pièces diesel aux composants électriques et mécaniques, en passant par les additifs et les équipements d’attelage. Toujours attentif à l’évolution du métier, Alain Bailly veille à doter la société d’une structure industrielle intégrée, avec une unité de fabrication d’outillage et des machines de conditionnement performantes.

En 2018, Alain et Gilles Bailly, accompagnés de leur associé Jean-Pierre Artin, avaient cédé Intfradis à Pierre-Yves Bailly, ancien directeur commercial de Mann+Hummel France. Une transition symbolique, marquée par une simple coïncidence de patronyme.

Un héritage toujours vivant pour Intfradis

Au-delà de ses qualités de dirigeant, Alain Bailly laisse le souvenir d’un homme profondément attaché à ses clients. Même après plus de vingt ans à la tête de l’entreprise, il continuait de sillonner la région

Comme le souligne l’équipe d’Intfradis dans son hommage, "son énergie, son humour et son empathie laissent une empreinte forte, aussi bien auprès de ses clients que de toute l’équipe d’Intfradis".

Aujourd’hui encore, ces principes guident l’entreprise périgourdine, dont l’histoire reste indissociable de la personnalité de son cofondateur. L’équipe d’Intfradis, ses partenaires et l’ensemble de la profession saluent la mémoire d’un homme qui aura contribué à faire grandir la rechange indépendante française.

La rédaction du Journal de la Rechange et de la Réparation présente ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses collaborateurs les plus proches.

Spheretech rend le diagnostic des FAP plus précis

Partant du constat que les ateliers manquent d’une méthode fiable pour diagnostiquer avec précision l’état réel des FAP (filtres à particules), Spheretech a mis au point un logiciel de diagnostic dédié. Une innovation mise en avant lors d'Equip Auto 2025. "Il n'existait pas de méthode pour diagnostiquer le FAP avec certitude, alors que chaque FAP est différent selon sa pression, sa technologie, etc.", souligne David Deregnaucourt, directeur général.

EasyDiag-DPF, la nouveauté de Spheretech, est ainsi née. "Pendant la crise sanitaire, nous avons acheté toutes les technologies de FAP et avons créé des abaques de référence pour chacun, avec un FAP propre, chargé, encrassé, fissuré etc.", précise le dirigeant. Spheretech dispose donc d'un impact de référence pour tous les types de FAP, et son logiciel en tient compte pour diagnostiquer les filtres.

À ajouter à une valise de diagnostic

Le logiciel intègre les caractéristiques techniques propres à chaque FAP (matière, structure, dimensions, etc.) et applique un protocole rigoureux de mesure pour ne pas avoir d'erreur de diagnostic. EasyDiag-DPF se base sur les données électriques du véhicule. "Il peut fonctionner avec une valise multimarque Actia, Bosch ou Delphi, sans investissement supplémentaire. D'autres marques suivront", complète le dirigeant.

Concrètement, le réparateur choisit entre quatre paramètres et suit le protocole. Un diagnostic simple est réalisé à partir des données récupérées grâce à l'intelligence artificielle intégrée. Il débouche sur un rapport technique vulgarisé pour une compréhension simple : un dessin de tableau de bord avec des compteurs pour afficher le taux de charge et le taux de cendres, ou encore un indicateur qui précise le niveau de prestation recommandé, de 1 à 5 selon l’état du filtre : nettoyage des injecteurs, nettoyage du FAP, prestation nettoyage de l'admission et du FAP, nettoyage manuel du FAP ou remplacement du FAP.

Le total de l'opération prend moins de 20 minutes. "Pour le garagiste, outre le fait de vendre une prestation supplémentaire, il accède sans compétence particulière à un savoir-faire sur-mesure. C'est du chiffre en plus avec un outil rentable rapidement, parfois en quelques jours", commente Mattiew Arca, responsable marketing.

L’aftermarket retrouve du couple en septembre

Pour sa 9e édition mensuelle, le baromètre Feda-Xerfi livre un signal encourageant pour la filière. Après une saison estivale en demi-teinte, la distribution de pièces automobiles et poids lourds affiche en septembre une croissance de 4,5 %. Cette embellie permet de ramener le cumul à +0,5 % sur les neuf premiers mois de 2025.

Ce rebond est perceptible à la fois sur les marchés du véhicule léger et du poids lourd, qui repassent tous deux en positif. "La reprise de septembre marque une respiration bienvenue après un été plus heurté. Le dynamisme conjugué des segments VL et PL montre la résilience de la filière face à un contexte économique incertain", souligne la Feda.

Le poids lourd redresse la barre

Dans le détail, l’activité VL affiche une progression de 4 % sur le mois. Toutes les familles de produits participent à cette reprise, avec un net regain sur la mécanique (+6,5 %) et la peinture-carrosserie (+6,5 %). Les prestations d’ateliers enregistrent également une hausse sensible (+5 %), tandis que les ventes équipements et outillages peinent à décoller (+0,5 %). Sur la période cumulée janvier-septembre, le segment VL se maintient à +0,5 %.

C’est finalement du côté du poids lourd que la dynamique se montre la plus nette. L’activité bondit de 7,5 % en septembre. Les prestations atelier affichent une hausse de 11 %, et la distribution de pièces à client final progresse 5,5 %. Même élan pour les équipements et outillages : +3,5 %. En cumul sur neuf mois, la croissance du segment atteint désormais +0,9 %.

Une embellie à relativiser ?

Si la rentrée se montre plus favorable, la Feda invite à la prudence dans l’interprétation des chiffres. Le mois de septembre 2025 comptait, en effet, un jour ouvré supplémentaire par rapport à l’an passé. Ce qui accentue mécaniquement la progression.

Le troisième trimestre, neutre à +0 %, illustre par ailleurs la fragilité d’une conjoncture encore hésitante.

BASF Coatings : Carlyle pose 7,7 milliards d'euros sur la table

BASF s’apprête à donner son autonomie à son activité "Coatings" en la vendant à Carlyle, associé au fonds souverain du Qatar. L’accord, encore soumis à l’approbation des autorités de la concurrence, pourrait être finalisé au second semestre 2026.

Cette cession met fin à des rumeurs persistantes dans le secteur de la peinture automobile, où l’on murmurait depuis des années que "Glasurit et R-M sont à vendre". Les deux partenaires valorisent l’ensemble des activités de première monte, de réparation, de traitement de surface et de revêtements à 7,7 milliards d’euros. BASF conserverait toutefois 40 % du capital de la branche revêtements, tandis que Carlyle et son allié qatari verseraient 5,5 milliards d’euros pour devenir actionnaires majoritaires.

7e place mondiale

Fort d’un portefeuille de près de 400 milliards d’euros d’actifs, Carlyle n’en est pas à son coup d’essai dans le secteur. En 2012, il avait repris le groupe DuPont, restructuré sous le nom d’Axalta avant d’être revendu trois ans plus tard. Le groupe occupe aujourd'hui la sixième place mondiale des fabricants de peinture, juste devant BASF.

S'ils sont autorisés à finaliser leur opération, ces acheteurs mettraient alors la main sur une division ayant généré un chiffre d'affaires de 3,8 milliards d'euros en 2024. Elle repose sur un réseau mondial d'une quarantaine d'usines – dont cinq pour la première monte automobile. Tandis que la partie dédiée à la réparation en compte quatre, en Allemagne, au Canada, en Chine et en France.

35,5 millions d'euros en France

Précisément, sa filiale française compte 13 plateformes logistiques et agences commerciales, en plus de son usine de Breuil-le-Sec (60). Elle internalise une partie de la distribution des produits et systèmes de ses marques de peinture (R-M et Glasurit), ainsi que de ses consommables (Rodim) auprès des professionnels. Ses 400 salariés ont ainsi généré un chiffre d'affaires de 35,5 millions d'euros en 2024.

Par ailleurs, le fonds détient aujourd’hui le groupe Lacour, spécialiste français des logiciels d’après-vente automobile. Il a également possédé Innovation Group, maison mère du gestionnaire de sinistres Nobilas, rebaptisé Prefikar… Le groupe a acquis encore bien d'autres acteurs du secteur (équipementiers et prestataires de services), tant dans l'industrie que dans les services. Son expérience pourrait donc l'aider à renforcer BASF