Norauto France : Christian Michelet devient directeur du réseau

Norauto France renforce son équipe et annonce l’arrivée de Christian Michelet en tant que nouveau directeur réseau. À 52 ans, cet homme du terrain, entré dans l’entreprise il y a plus de 20 ans comme responsable d’atelier à Geispolsheim (67), a gravi les échelons pour devenir l’un des piliers de la marque.

Passé par la direction du centre d’Illkirch (67), puis par la tête du secteur Alsace-Lorraine, il a ensuite pris la direction générale de Norauto Pologne avant de rejoindre ATU, la filiale allemande du groupe Mobivia, comme responsable de l’offre et du réseau. De retour en France, il dirigeait jusqu’à présent la région PACA et le bassin méditerranéen.

Un poste créé pour renforcer la cohésion du réseau Norauto

Sous la houlette de Thibaut Lesaffre, directeur général de Norauto France, la création de cette nouvelle fonction répond à un objectif clair : aligner la stratégie nationale avec la réalité du terrain. Christian Michelet pilotera désormais les neuf régions du réseau français, épaulé par une équipe d’une vingtaine de collaborateurs.

Sa feuille de route ? Favoriser le partage des bonnes pratiques entre directeurs de centres et homogénéiser les performances opérationnelles.

"Ce nouveau rôle s’inscrit dans la continuité de mon parcours et de ce que j’aime profondément chez Norauto : le terrain, les équipes et le sens client. Notre ambition est de renforcer les liens entre les régions, de capitaliser sur les réussites locales et de contribuer ensemble à la performance du réseau", confie Christian Michelet.

Rappelons que Norauto compte plus de 410 centres dans l’Hexagone.

J2R#158

Novembre 2025

La pollution des pneus encore pointée du doigt

Chaque trajet en voiture érode un peu plus la bande de roulement des pneus. Cette abrasion, invisible à l’œil nu, libère des milliards de micro et nanoparticules de caoutchouc. Selon une étude d’Agir pour l’Environnement, menée avec le laboratoire britannique Emissions Analytics (déjà auteur de plusieurs enquêtes sur le sujet), ces émissions représenteraient plus de 50 000 tonnes par an rien qu’en France.

Les chercheurs ont analysé les gommes "toutes saisons" de six grandes marques – Bridgestone, Continental, Goodyear, Hankook, Michelin et Pirelli. Résultat : chaque modèle contient entre 718 et 893 molécules chimiques distinctes, soit 1 954 molécules uniques au total. Deux tiers de ces composés sont organiques et donc susceptibles de se vaporiser ou de se disséminer sous forme de poussières fines.

Des substances préoccupantes

Parmi ces molécules, 785 présentent des risques sévères pour la santé et l’environnement. L’étude recense 112 substances cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR), 85 potentiellement mortelles en cas d’ingestion ou d’inhalation, et 111 fortement toxiques pour les milieux aquatiques. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), connus pour leur fort potentiel cancérigène, constituent près de la moitié des composés organiques des pneus.

Parmi les substances citées figurent le benzène, le toluène et l’anthracène, tous classés dangereux selon le règlement européen CLP (Classification, Labelling and Packaging). Ces molécules peuvent provoquer des irritations cutanées, des atteintes neurologiques, voire des effets sur la fertilité.

"Les citoyennes et citoyens ont le droit de connaître la composition exacte des produits qu’ils achètent et avec lesquels ils s’empoisonnent", dénonce Oliver Charles, coordinateur des campagnes climat, énergie et transports d’Agir pour l’Environnement. "Il y a urgence à modifier la législation encadrant la fabrication et la commercialisation des pneus afin de limiter les risques pour les écosystèmes et les dangers sanitaires de ces molécules", ajoute Stéphen Kerckhove, directeur général de l’association.

L’industrie du pneu s’organise pour limiter son empreinte

Face aux alertes environnementales croissantes, l’industrie du pneumatique n’est pas restée les bras croisés. Sous l’impulsion du Tire Industry Project (TIP), une initiative internationale regroupant dix des plus grands fabricants de pneus au monde – parmi lesquels Bridgestone, Continental, Goodyear, Michelin et Pirelli –, la filière affiche des progrès tangibles dans sa transition durable.

Son dernier rapport de suivi met en avant des avancées mesurables entre 2021 et 2024 sur 16 indicateurs environnementaux, sociaux et de gouvernance. Parmi les résultats les plus notables, les membres du TIP ont réduit de 26 % l’intensité carbone de leurs activités, atteignant leur niveau le plus bas depuis 2009.

Autre axe fort : la recherche scientifique. Entre 2021 et 2024, le nombre de publications soutenues par le TIP sur les particules d’usure de pneus a bondi de 75 %, tandis que leurs citations par la communauté scientifique progressaient de 175 %.

Enfin, ajoutons que le règlement Euro 7, adopté en avril 2024, a marqué une avancée majeure sur ce sujet en introduisant pour la première fois le principe de fixation de seuils d'émissions pour les particules d'usure des pneumatiques.

Vers une réglementation européenne de la toxicité des pneus

Mais pour Agir pour l’Environnement, ces progrès demeurent insuffisants. À terme de son étude, l’association plaide donc plusieurs mesures.

Elle recommande notamment la création d’un étiquetage européen intégrant la toxicité "pour permettre aux consommateurs de faire un choix éclairé" ainsi qu’un bonus/malus intégré à cet indicateur. Autre recommandation : l’instauration d’une autorisation de mise sur le marché conditionnée à la dangerosité des molécules.

"Une telle mesure inciterait les fabricants à substituer les additifs dangereux, tout en garantissant aux consommateurs des produits conformes à des critères sanitaires et environnementaux stricts", estime Agir pour l’Environnement.

Motrio : le réseau franchit la barre des 1 500 ateliers

Lancé en France en 2003, Motrio atteint sa vitesse de croisière. L’enseigne multimarque du groupe Renault devrait franchir en novembre la barre des 1 500 ateliers en France. Une avancée significative pour le réseau de MRA qui, en quatre ans, a quasiment doublé son maillage.

C’est une étape symbolique, car elle correspond à une taille critique qui nous permet d’avoir une couverture territoriale optimale en Francesouligne Thierry Wintzenrieth, responsable du développement de Motrio.

Après cette phase d’expansion soutenue, la priorité est désormais à la professionnalisation des ateliers. "L’année prochaine, nous allons davantage nous concentrer sur la consolidation : stabiliser cette croissance, renforcer la professionnalisation du réseau, faire monter nos adhérents en compétence et développer les services."

Du label électrique à la carrosserie

Parmi ses priorités, Motrio entend préparer activement la transition énergétique du parc roulant. Début 2025, l’enseigne a lancé son label "Expert électrique" construit autour de trois critères : formation habilitante, équipements de mise en sécurité et infrastructure de recharge (offre Mobilize). Les audits démarrent afin de valider les premiers labellisés et outiller leur visibilité locale. "L’idée est de rassurer l’automobiliste et de donner aux ateliers les moyens de se positionner", résume Thierry Wintzenrieth.

Outre son label dédié aux modèles électrifiés, Motrio entend poursuivre le développement de son concept dédié à la carrosserie, qui séduit un nombre croissant de réparateurs. "Depuis l’an dernier, environ la moitié des nouveaux adhérents disposent d’une activité carrosserie : soit des carrossiers spécialisés (encore minoritaires), soit des ateliers mixtes mécanique-carrosserie. Sur les 1 500 garages, une grosse moitié sont purement mécaniques et une petite moitié mixte, avec environ 200 « pures » carrosseries", précise Thierry Wintzenrieth.

Les synergies avec Ixell, la marque peinture du groupe Renault, jouent également un rôle d’accélérateur. "Ixell apporte en complément un ensemble d’outils liés à la couleur, à la productivité et à la rentabilité, qui enrichissent l’offre de services proposée à nos adhérents. Le développement conjoint des deux marques fonctionne très bien."

Pour harmoniser la diffusion d’informations au sein du réseau et épauler les ateliers dans leur gestion quotidienne, l’enseigne a également déployé ces dernières semaines une conciergerie téléphonique gratuite. Sa mission ? Répondre aux questions juridiques, administratives ou liées à la vie de l’enseigne et peut aussi relayer rapidement des informations auprès des MRA.

Une communication qui marque les esprits

Motrio se fait plus présent sur le terrain, mais aussi sur le petit écran. Le 22 juin dernier, l’enseigne a pris la parole en TV, radio et presse avec une nouvelle campagne et une signature remarquées : "Votre voiture, notre moteur". Le film de 60 secondes met en scène un garagiste Motrio façon cow-boy face à une Clio "sauvage".

Cette prise de parole, saluée en ateliers, a dopé le trafic de motrio.fr et installé un niveau d’audience supérieur à l’avant-campagne. "La première vague, en juin, a généré d’excellents retours. Nos garages ont adoré le film, jugé à la fois décalé et valorisant. C’était la première fois que nous produisions un vrai spot publicitaire diffusé à une heure de grande écoute", confie Thierry Wintzenrieth.

A noter que le site web du réseau évolue en parallèle : page d’accueil refondue, affichage de prix, parcours de prise de rendez-vous clarifié.

Une offre de pièces en plein développement

Enfin, côté pièces, Motrio a aussi musclé son jeu. La marque revendique quelque15 000 références, toutes marques. "Notre couverture du parc Renault-Dacia était déjà très bonne, donc les développements récents se sont surtout concentrés sur le multimarque, notamment dans les familles distribution et freinage", indique le directeur du développement.

L’enseigne a notamment lancé au printemps une gamme de turbos en échange standard. A Equip Auto, elle a aussi dévoilé un "master kit" combinant courroie de distribution, pompe à eau et courroie d’accessoires.

"La gamme Motrio complète celle du réseau Exadis, qui propose des pièces d’équipementiers premium. Les deux catalogues cohabitent parfaitement", conclut Thierry Wintzenrieth.

Durand Services : 50 ans d’une success-story familiale

Si Durand est l'un des dix noms les plus courants en France, à l'échelle de la rechange, celui-ci ne prête pas à la confusion ! Son évocation ne laisse personne indifférent et ramène toujours à la même famille. Les Durand de la pièce ont construit leur réputation en se mettant au service des réparateurs depuis un demi-siècle. En cette fin d'année, ils célèbrent ainsi les 50 ans de leur groupe éponyme. Un cap aussi symbolique qu'important pour une petite affaire devenue durant ce laps de temps un mastodonte connu, reconnu et respecté du marché de l'après-vente.

Pour revenir aux prémices de l'histoire, il faut donc remonter à 1975, année au cours de laquelle Yves Durand fonde à Rives-sur-Fure (38) un atelier spécialisé en électrodiesel, dédié à la réparation des poids lourds, accompagné d’un petit comptoir de vente de pièces techniques. C'est ainsi que naît Durand Services, avec une expertise technique qui ne quittera jamais la société, et qui rencontrera très vite le succès. La décennie 80 sera ainsi marquée par des agrandissements et des déménagements rendus obligatoires par la montée en puissance de la structure.

La stratégie du tout-en-un

Bien installé sur son territoire, Yves Durand entreprend en 1990 une expansion géographique avec la création d'un nouvel établissement à Saint-Égrève, près de Grenoble. "Personne ne nous attendait, témoigne Raphaël Clayet-Mollard, actuel directeur technique et chargé à l'époque de cette ouverture. Les clients potentiels avaient déjà leurs ateliers ou leurs fournisseurs attitrés. Nous avons donc dû nous démarquer." Aux premiers clients autocaristes, le bouche-à-oreille va faire son œuvre et attirer des transporteurs traditionnels.

C’est ainsi à Saint-Égrève que naît le principe d’une prise en charge intégrale des véhicules poids lourds sous un même toit. Entretien toutes marques, hydraulique, froid routier, électricité, équipements spécifiques (hayons, grues, bennes, remorques…) Le savoir-faire de Durand Services se veut protéiforme. Cette stratégie va progressivement installer la société comme un acteur incontournable du secteur et lui permettre d'élargir au fil du temps son champ d'action mais aussi son expertise.

Accompagner les réparateurs

Car le développement territorial va aller de pair avec le développement technique vers de nouveaux véhicules, légers ou utilitaires, mais aussi vers de nouvelles activités (tachygraphe, éthylotest, climatisation, radiateur, hydraulique…). En parallèle, parce que le service est aussi important pour son nom que pour sa stratégie, la société va aussi très tôt s'attacher à accompagner les réparateurs indépendants dans leur métier. Pour eux, Durand Services va mettre au point des expertises spécialisées, des outils techniques ou encore des formations.

Au début des années 2010, Yves Durand, rejoint depuis quelques années par ses fils Ronald et David, prend conscience d'une problématique majeure pour le secteur. L’explosion du nombre de références de pièces détachées et les défis logistiques liés à leur stockage et à leur disponibilité rendent le quotidien des garages difficile. C'est pour répondre à cet enjeu que naît en 2014 la plateforme Pavi, à Saint-Priest (69).

Pavi, un modèle du genre

Partie d'une feuille blanche, l'entreprise a réussi, là encore, à faire de son outil un modèle du genre, avec 150 000 références (pièces autos, utilitaires, poids lourds, véhicules industriels, outillage, consommables et équipements de protection individuelle) capables d'être livrées en H+4 dans 20 départements. Pavi a pris une telle ampleur dans son écosystème qu'elle constitue le site logistique, non affilié mais bien officiel, d'Alliance Automotive Group dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Au-delà de Pavi, l’entreprise s’appuie aujourd'hui sur un maillage territorial de 13 agences, couvrant un bassin de plus de 31 000 km² entre l’Ain, l’Isère, la Loire, le Rhône, la Savoie et la Haute-Savoie, et rassemble aussi environ 260 garages sous enseigne. Le groupe, qui emploie 250 collaborateurs, a par ailleurs présenté lors du dernier exercice un chiffre d'affaires de 80 millions d'euros. Toujours proactif face aux mutations de son secteur, Durand Services ne manque pas de projets.

Encore d'autres chapitres à écrire

En 2026, le groupe lancera notamment un webshop de dernière génération, spécifiquement conçu pour répondre aux attentes des garagistes. Alors que dès les années 80 Yves Durand s'était associé à Philippe Peter, dirigeant de la société picarde Delestrez, pour créer le GRIFC chargé de concevoir un ERP sur mesure destiné à optimiser la gestion de leurs activités, les enjeux technologiques ont toujours guidé la stratégie. Ce nouveau webshop, baptisé Autoref, a pour boussole l’optimisation de l’expérience d’achat et l’accès simplifié à un catalogue toujours plus vaste pour les réparateurs.

"50 ans, dans la vie d’une entreprise, c’est un cap majeur. Les défis d’aujourd’hui et de demain ne manquent pas. Le marché automobile connaît de profondes mutations, fait remarquer le groupe. Face à ces transformations, Durand Services s’appuie sur son expérience et sur sa culture d’innovation. La montée en expertise des équipes, la formation continue et l’accompagnement de ses clients sont au cœur de ses priorités. Forte de son histoire et de sa capacité d’adaptation, l’entreprise familiale est idéalement placée pour écrire ce nouveau chapitre."

 

Réparation de batteries : Revolte veut changer les règles du jeu

Et si une voiture électrique pouvait vivre plusieurs vies grâce à ses batteries ? C’est la conviction de Revolte qui lance l’association Upgrade Club. Son objectif est clair : porter la voix des acteurs de la réparabilité auprès des instances européennes. "L’upgrade va tout changer : la réparabilité des véhicules électriques, leur assurabilité, le coût de détention, l’analyse de cycle de vie, la durée des contrats de leasing", explique Revolte.

En unifiant les acteurs concernés (équipementiers, flottes professionnelles, assureurs, spécialistes du remanufacturing) l’association veut ouvrir le dialogue à Bruxelles et défendre une approche plus durable de la maintenance des véhicules électriques. "Depuis 2021, nous nous sommes mobilisés auprès des députés, des ministres et de l’Ademe, mais le combat n’est plus national, il est désormais européen", souligne la jeune entreprise.

Réparer, réutiliser… et maintenant upgrader

Avec l’Upgrade Club, Revolte espère aussi franchir une nouvelle étape dans son développement. Depuis sa création en 2021, l’entreprise s’est fait un nom sur le marché de la réparation et de la revalorisation des packs batteries. Ses techniciens interviennent dans trois ateliers – bientôt quatre – pour prolonger la durée de vie des modèles électriques et hybrides. Plus de 4 000 réparations ont déjà été réalisées, et près de 600 professionnels ont été formés à ces opérations complexes.

Mais un obstacle persiste : comment remplacer les cellules ou modules devenus introuvables pour des batteries de première génération ? Sur le plan technique, la solution existe. Installer des éléments plus récents permettrait de restaurer les performances d’origine. Sur le plan légal, en revanche, l’opération reste interdite : toute modification du pack d’origine entraîne la perte de l’homologation du véhicule, et donc de sa couverture d’assurance.

Un cadre légal à faire évoluer

Grâce à son association, Revolte, qui compte La Macif parmi ses actionnaires, espère rallier à sa cause les entreprises disposant de flottes hybrides ou électriques, les fabricants de batteries et tous ceux qui souhaitent participer à l’élaboration d’un cadre réglementaire plus souple.

"Les constructeurs essaient de verrouiller cette industrie naissante. Il est primordial de démocratiser l’upgrade et de la rendre accessible au maximum d’acteurs", insiste Revolte. L’Upgrade Club, qui dispose de son site web, invite ainsi les professionnels à rejoindre le mouvement. Un sondage sur l’upgrade des batteries a également été mis en ligne.

Réparer soi-même sa voiture, est-ce vraiment rentable ?

LKQ : vers un divorce transatlantique ?

Depuis plusieurs mois, Ananym Capital multiplie les échanges avec la direction de LKQ. Le fonds activiste estime que la présence du groupe sur deux continents fragilise sa performance financière. D’après une lettre adressée au conseil d’administration et consultée par Reuters, maintenir les activités nord-américaines et européennes sous la même bannière "ne fait plus sens".

Ananym soutient que la vente du pôle européen permettrait à LKQ de concentrer ses ressources sur sa division nord-américaine, jugée plus rentable. "Plutôt que d’intégrer 20 systèmes informatiques dans 900 sites répartis sur 18 pays, il serait plus judicieux de céder la division à un acquéreur capable d’assurer cette intégration", juge le fonds.

LKQ : un avenir européen sous haute surveillance

La pression s’intensifie sur le géant américain de la pièce de rechange dont le titre a perdu près de 17 % de sa valeur. Les actionnaires pointent du doigt une sous-performance chronique : le rendement total du titre aurait accusé un retard de 33 % par rapport à ses concurrents sur 12 mois, de 113 % sur cinq ans et de 253 % sur dix ans.

Lors de la présentation des résultats trimestriels, le directeur général Justin Jude a néanmoins défendu la stratégie actuelle. "Les défis en Europe touchent toute l’industrie, mais LKQ a montré par le passé sa capacité à réussir dans des environnements complexes. Nous pouvons obtenir les mêmes résultats sur le Vieux Continent", a-t-il déclaré.

Pour l’heure, la direction de LKQ reste silencieuse sur une éventuelle cession du pôle européen. Mais sur un marché européen fragmenté et très concurrentiel, un retrait du groupe américain pourrait rebattre les cartes de la distribution indépendante de pièces détachées.

Mirka lance sa polisseuse intelligente Polaros RP600

Avec sa nouvelle polisseuse Polaros RP600, Mirka franchit une étape dans le confort d’utilisation et la précision du lustrage. La marque finlandaise affirme que sa nouvelle lustreuse rotative filaire est plus agréable à utiliser que les modèles conventionnels. En effet, Mirka a conçu un outil particulièrement ergonomique, présenté à la dernière édition d'Equip Auto.

En effet, cette polisseuse est moins grande et longue, sans poignée saillante. Son profil bas et compact permet à son utilisateur de rapprocher ses mains de la surface. Ainsi, il contrôle au mieux les mouvements de polissage.

Adaptation à la pression d'emploi

Par ailleurs, la polisseuse est dotée des fonctions intelligentes "Ramp Up" et "Ramp Down". La première augmente progressivement la vitesse de rotation proportionnellement à la pression appliquée sur la surface. Elle réduit ainsi les éclaboussures de pâte de polissage. Surtout, elle rend son emploi plus agréable.

La seconde fonction limite, quant à elle, toute pression excessive sur la machine ou sur la surface. Si celle-ci est trop forte, la polisseuse réduit sa vitesse de rotation progressivement jusqu’à un niveau optimal. Ce système soulage l’outil des trop fortes sollicitations, garantissant surtout une meilleure qualité de la finition.

Soigner le résultat sur toutes les surfaces

Mirka accompagne sa nouvelle machine d’une gamme complète de tampons en mousse ou en laine, ainsi que de composés Polarshine Hydro, déclinés du polissage de coupe à la finition. Cette offre permet d’obtenir un résultat propre et brillant sur tous types de surfaces : peinture, vernis transparent ou gelcoat.

Par ailleurs, soucieux des conditions de travail des utilisateurs de ses outils, Mirka propose un outil léger (1,75 kg) et peu bruyant (60 dB). Son moteur sans charbons développe une puissance de 750 W. Enfin, la polisseuse peut être couplée, via bluetooth, à l’application myMirka. Ses utilisateurs peuvent ainsi suivre les vibrations auxquelles ils sont soumis.

Denis Descosse (Autolia) : "La mobilité ne doit pas devenir un luxe"

Félicitations pour votre nomination au conseil d’administration de la Feda ! Comment avez-vous accueilli cette nouvelle, et que représente-t-elle pour vous ?

Merci ! Je vois surtout cette nomination comme une façon de donner plus de poids à l’ensemble des acteurs que nous représentons. Ce n’est pas une reconnaissance personnelle, mais une opportunité de mutualiser nos voix. On a souvent l’impression d’être connus dans notre secteur, mais dès qu’on sort de notre écosystème, ce n’est pas si évident. Siéger au conseil de la Feda permet à Autolia Group et à ses membres (Agra, Priam, Norca, TF et TVI) d’avoir une place à la table sur les grands sujets qui façonnent l’avenir de la distribution indépendante.

Quel rôle souhaitez-vous jouer au sein de la Feda ? Quels sujets ou chantiers vous tiennent particulièrement à cœur ?

Je me vois comme un porte-parole de nos métiers : distributeurs, logisticiens et garagistes. L’idée est d’amener notre réalité de terrain dans les discussions, pour que les décisions soient concrètes et utiles. Les priorités ? Assurer que les pièces soient disponibles rapidement pour les réparateurs, défendre le rôle des grossistes et des plateformes, et permettre à chacun d’entretenir son véhicule sans que cela devienne un luxe.

La Feda est aussi un outil pour accompagner la transition du secteur : électrification progressive, promotion de la pièce de réemploi, formation des ateliers, communication auprès des automobilistes pour rappeler que la garantie constructeur est préservée en réseau indépendant. En résumé, je souhaite que nous soyons plus visibles et mieux entendus, tout en restant pragmatiques sur le rythme de la mutation de notre marché.

Selon vous, quels sont les principaux défis de la distribution indépendante de pièces automobiles en France ? Comment la Feda peut-elle accompagner ses adhérents sur ces enjeux ?

Le premier défi, c’est la disponibilité des pièces dans un parc qui vieillit et se diversifie. Les distributeurs doivent gérer toujours plus de références, les stocker et les rendre accessibles partout, le plus vite possible. L’autre enjeu, c’est de continuer à offrir un entretien abordable, car la mobilité ne doit pas devenir un produit de luxe. La Feda peut nous aider à faire entendre ce message et à défendre des normes réalistes. Trop souvent, le marché français est en avance sur certaines contraintes par rapport à d’autres pays européens, ce qui peut créer un déséquilibre économique. La fédération a un rôle clé pour sensibiliser les décideurs à ces réalités et rappeler l’importance de préserver l’emploi et la compétitivité de la filière.

Comment envisagez-vous de mettre à profit votre expérience chez Autolia pour contribuer à la stratégie de la fédération ?

Chez Autolia Group, je traite au quotidien des sujets très variés : produits, logistique, animation de réseau, services, coûts, etc. Cette vision d’ensemble me permet d’identifier ce qui est prioritaire et de voir où la mutualisation est la plus efficace. C’est cette expérience que je souhaite mettre au service de la Feda, en amenant des cas concrets et en participant activement aux commissions pour que la fédération reste connectée au terrain.

En retour, qu’attendez-vous de la fédération ?

Essentiellement qu’elle continue d’être notre relais auprès des institutions et qu’elle défende des positions qui tiennent compte de la réalité économique des entreprises. Nous avons besoin d’une veille réglementaire efficace et d’une voix forte pour éviter que des décisions mal calibrées fragilisent notre modèle. J’attends aussi que la Feda contribue à rendre nos métiers plus attractifs. Aujourd’hui, recruter dans les réseaux de garages ou même dans la déconstruction de véhicules n’est pas simple, et c’est un enjeu d’avenir.

Chez Autolia Group, quels sont les projets ou les nouveautés marquantes sur lesquels vous travaillez actuellement ?

Nous poursuivons un développement mesuré. Ces dernières années, nous avons accueilli de nouveaux membres et ajouté des spécialistes métiers pour élargir notre expertise. Nous avons aussi fait évoluer notre référentiel produits en le rendant plus sélectif, avec des critères objectifs pour les fournisseurs. Par ailleurs, nous avons renforcé notre rôle de partenaire opérationnel : mise en place d’accords-cadres dans les domaines RH et logistique, amélioration de l’ergonomie et de la sécurité sur les plateformes, réflexion sur l’emballage pour réduire les coûts et l’impact environnemental. Nous travaillons aussi sur l’optimisation des postes de transport, un levier essentiel pour la rentabilité de nos membres.

Les relations avec les équipementiers et les fournisseurs sont un axe important pour un groupement. Comment travaillez-vous à renforcer ces partenariats stratégiques ?

Nous avons commencé un travail de recentrage et de sélection qui doit bénéficier à nos fournisseurs privilégiés. L’objectif est de les aider à progresser plus vite que notre tendance générale, et c’est d’ailleurs bien le cas sur ces deux dernières années. Nous avons une écoute encore plus proactive de leur situation, de leur développement, de leurs nouveautés et actualités… Nous leur accordons plus de temps, plus de ressources, et nous favorisons opérationnellement leur déploiement en priorité.

Le développement durable et la RSE prennent de plus en plus de place dans les stratégies d’enseigne. Quelles initiatives Autolia Group met-il en avant dans ce domaine ?

Il y a plusieurs composantes dans lesquelles Autolia Group et ses membres sont actifs, même bien avant que nous utilisions la terminologie "RSE". Et pas simplement pour pouvoir répondre à des critères financiers, bancaires ou d’appels d’offres ! Par exemple, l’économie circulaire et la valorisation des pièces de réemploi font partie de l’ADN historique des adhérents de notre organisation TF. Avec un parc vieillissant et des tensions plus fortes sur le pouvoir d’achat, cela permet aujourd’hui au plus grand nombre de pouvoir entretenir son véhicule, plutôt que le remplacer.

Il en va de même dans la sélection de fournisseurs engagés et spécialisés dans le domaine du remanufacturing dans notre offre globale. Un autre aspect concerne également l’optimisation logistique, en réduisant les flux pour réduire l’empreinte environnementale.

De plus, nous voulons sensibiliser l’ensemble des collaborateurs de l’écosystème Autolia Group dans la gestion des déchets, et plus particulièrement sur les pièces usagées comme les huiles, pneus, batteries, en prenant cela en considération dans la sélection fournisseurs. Enfin, chacun à son niveau et dans son quotidien, par des actions concrètes et des initiatives, peut contribuer à ce cercle plus vertueux pour la planète et les générations futures. Nous les encourageons avec bienveillance au niveau d’Autolia Group !

L’an dernier, Autolia Group s’est illustré avec l’organisation de la première édition des Rencontres Top to Top. Quelles étaient les ambitions de cet évènement ? Projetez-vous de le renouveler ?

L’objectif principal était d’avoir un évènement "tête de réseau", dynamique et qualitatif, pour réunir tous les décideurs de nos membres et de nos fournisseurs partenaires. J’ai imaginé l’évènement comme celui que j’aurais aimé avoir si j’avais été encore un fournisseur partenaire d’Autolia Group : localisation, durée, rencontres entre décideurs, intégration concrète de l’IA dans nos quotidiens professionnels… Et avec bonne humeur et convivialité. La recette établie à cette occasion a fait ses preuves, et je crois que les 100 participants avaient tous envie que cela dure un peu plus longtemps ! 2026 sera l’année des 20 ans d’Autolia, et nous verrons à cette occasion comment pérenniser les Rencontres Top to Top d’une part, et associer cet évènement à notre anniversaire.

Equip Auto approche : quelles sont les priorités et les temps forts d’Autolia Group sur le salon cette année ?

Être présent à Equip Auto est déjà un engagement fort, car les coûts de participation se sont envolés. Si nous décidons d’y être, c’est pour bien faire les choses. Nous aurons un stand ouvert, pensé pour favoriser les échanges. Un des moments forts sera notre point de rencontre du jeudi avec les membres, les fournisseurs et les partenaires institutionnels, pour partager un moment de convivialité et renforcer les liens.

Si vous vous projetez à moyen terme, quelles évolutions espérez-vous voir pour Autolia Group et pour la Feda ?

Pour Autolia Group, je souhaite que nous poursuivions notre développement de façon raisonnée, en gardant la cohésion et le plaisir de travailler ensemble. Je veux que nos réunions restent des moments constructifs, où chacun vient avec le sourire et l’envie de contribuer. Pour la Feda, mon souhait est que nous soyons parvenus à faire reconnaître la place stratégique de la filière indépendante dans la mobilité, à influencer les débats sur la transition énergétique et à accompagner cette mutation sans précipitation. La mobilité de demain doit rester plurielle, thermique, électrique, hybride, et même vélo ou nouvelles formes de transport, mais surtout accessible à tous.

Texa France passe les 20 ans pied au plancher

Il y a 20 ans, Texa France n’était encore qu’une petite structure installée à La Talaudière, près de Saint-Étienne. Cinq salariés, quelques stations de climatisation, un premier réseau de distributeurs… 20 ans plus tard, la filiale française du groupe italien est devenue un acteur majeur du diagnostic et de l’équipement d’atelier, avec près de 50 collaborateurs et un chiffre d’affaires qui devrait franchir la barre des 21 millions d’euros cette année.

"En 20 ans, Texa France est passée de 1 à 21 millions d’euros. Nul doute que la croissance continuera, grâce à la conduite visionnaire de notre PDG Bruno Vianello et aux capacités d’innovation fantastiques de Texa", précise Francis Pegues, directeur général de la filiale, lors de la célébration de cet anniversaire, organisée à Equip Auto Paris.

Une stratégie alliant innovation et proximité terrain

Cette trajectoire, le fabricant transalpin la doit autant à ses innovations qu’à sa proximité terrain. Depuis 2005, Texa a effectivement multiplié les innovations pour anticiper les mutations du marché.

Du diagnostic multi-environnements, capable de couvrir VL, PL, deux-roues et engins agricoles avec une seule interface, jusqu’à la calibration Adas RCCS 3 EVO, l’équipementier a souvent eu un temps d’avance. Ses stations de climatisation au CO₂, développées en partenariat avec Mercedes, ou son Navigator TXT Multihub 2, interface universelle de dernière génération, ont également marqué le secteur.

À ces équipements technologiques s’ajoute une stratégie commerciale centrée sur le client. Pour mémoire, l'équipe Texa France s’appuie à cette fin sur 14 technico-commerciaux et une hotline de 12 experts.

Francis Pegues, artisan de la croissance française de Texa

À l’heure où l’électrification s’impose, Texa entend bien rester dans la course en accompagnant la transition du parc. La filiale mise notamment sur l’E-Diag Charger, une station mobile combinant recharge et diagnostic des véhicules électrifiés, capable d’établir un certificat d’état de santé de la batterie. Autre nouveauté dévoilée au salon Equip Auto : le H2 Blaster, solution de dépollution moteur à l’hydrogène, conçue pour réduire consommation et émissions.

La relève, elle aussi, se prépare : le départ annoncé de Francis Pegues en 2026 marquera un tournant symbolique. Figure respectée de l’aftermarket tricolore, ce dernier quittera la direction générale de Texa France en 2026, après 17 années à la tête de la filiale et 43 ans de carrière dans le secteur.

Arrivé en 2009, il aura profondément structuré l’entreprise, en renforçant ses équipes, son maillage commercial et son ancrage auprès de la distribution indépendante. Son départ à la retraite marquera une transition symbolique, mais la feuille de route reste inchangée : Texa France a 20 ans, mais son moteur, lui, tourne toujours à plein régime.

ACR : quand la gestion des retours devient un atout stratégique

C’est assurément l’un des talons d’Achille du monde de la rechange. Parcourir une plateforme logistique, c’est immanquablement croiser une zone dédiée aux retours : plus ou moins organisée, parfois reléguée à l’écart, mais toujours présente. La gestion des produits renvoyés par les clients perdure, année après année, et suscite toujours des difficultés d’organisation que peu d’acteurs parviennent à surmonter.

"Il faut bien comprendre que la reverse logistic est contraire aux flux traditionnels. Notre métier est de servir, de livrer un produit. C’est pour cette raison que personne n’aime gérer les retours", étaye Nicolas Bencteux, directeur général d’ACR Group. Et si ce sujet est autant complexe à gérer, c’est parce que ces flux inversés représentent parfois jusqu’à 20 % du volume de certaines structures (7 à 10 % chez ACR).

Ils immobilisent du capital, mobilisent des équipes et génèrent rarement une seconde vie rentable pour les pièces. Celles-ci doivent être triées et contrôlées avec, encore une fois, une rentabilité nulle. Enfin, il faut faire face à des contraintes qui ne relèvent pas du travail des plateformes, comme retrouver l’emballage d’origine pour remettre un produit en circulation.

Une expertise forgée depuis 30 ans

Filiale de Parts Holding Europe (PHE), le réseau de plateformes logistiques ACR Group a choisi de s’attaquer à ce casse-tête et ce, depuis de longues années. Créée en 1993 à Villefranche, l’entreprise est toujours restée fidèle à la cité de l’Yonne. Elle y a longtemps distribué des machines tournantes, un métier qui impliquait déjà la gestion de retours, dès les années 1990. Lorsqu’elle a élargi son activité à la pièce détachée, cette compétence a été conservée et développée, jusqu’à devenir une véritable singularité sur le marché français.

De surcroît ces derniers mois, alors que d’importants investissements ont été opérés dans le site et que d’autres le seront encore prochainement. "Ce qui est un point noir dans de nombreuses entreprises est une force chez nous", pose Benoit Gros, responsable adjoint du centre de Villefranche, après y avoir gravi toutes les marches depuis son arrivée en 2012.

Entre les pièces neuves, les consignes et les garanties, le site traite chaque année environ 900 000 retours. La moitié de ces produits est issue des huit autres plateformes ACR, et l’autre moitié du réseau Autodistribution.

Toute la valeur ajoutée du site repose sur son expertise dans l’analyse de ces retours de produits. "Villefranche n’a pas vocation à gérer des problématiques commerciales, précise le directeur général. Son rôle est d’être un centre de traitement des flux qui va qualifier la pièce."

Et pour ce faire, la moitié des effectifs – une quinzaine de personnes – est dédiée au contrôle des produits. Depuis l’automne 2024, 28 nouveaux postes de travail, plus ergonomiques, ont été aménagés. Ils facilitent la manipulation et l’examen des pièces.

À mi-chemin entre Orléans et Troyes, la plateforme ACR de Villefranche s’étend sur 6 000 m². ©J2R

À mi-chemin entre Orléans et Troyes, la plateforme ACR de Villefranche s’étend sur 6 000 m². ©J2R

Si les consignes sont contrôlées selon un cahier des charges défini par les équipementiers, les pièces neuves dépendent quant à elles de procédures internes. Une fois les retours réceptionnés, les opérateurs réalisent un contrôle précis. En cas de doute, un service après-vente des pièces défectueuses, installé à proximité immédiate, permet d’approfondir l’analyse.

L’informatique a également été renforcée : depuis le 1er juillet, le volume de produits issus du réseau Autodistribution est géré via un nouveau WMS intégrant arbre de décision et base de données techniques. Les refus, qui représentent entre 2,5 et 4 % des flux, doivent désormais être documentés par une photo, afin d’assurer traçabilité et validation.

D’ici au premier trimestre 2026, un dispositif similaire sera mis en place pour la partie ACR, accompagné d’une application mobile simplifiant la gestion des retours côté clients. "Ce qui change fondamentalement entre nous et d’autres, c’est qu’on a voulu faire de la gestion des retours un vrai métier", complète Nicolas Bencteux.

Les équipementiers ne jouent pas tous le jeu

Un dernier obstacle freine cependant la remise en circulation des produits : le conditionnement. La problématique du packaging s’avère, en effet, plus complexe qu’il n’y paraît. "La capacité des équipementiers à nous fournir les bons cartons pour remettre la pièce dans le circuit est un véritable enjeu, souligne Benoit Gros. Et aujourd’hui, très clairement, c’est un vrai frein."

Entre soucis d’organisation et mauvaise volonté, de nombreux fabricants font ainsi figure de mauvais élèves en la matière. Ainsi, les 6 000 m² au sol de la plateforme comprennent une vaste zone dédiée au stockage. Une partie des références alimente le réseau ACR, et une autre est destinée à Logistéo (plateforme nationale d’Autodistribution), mais une part non négligeable des produits – bien qu’aucun chiffre ne soit communiqué – est en attente, faute d’emballages adaptés.

Une situation que Nicolas Bencteux a du mal à accepter. "Quand on parle d’éco-circularité, nous, nous y sommes en plein. Nous permettons d’éviter la mise au rebut de nombreuses pièces. Mais il faut que les équipementiers nous accompagnent dans cette démarche. Ce n’est pas de votre faute, ni de la nôtre, mais faisons en sorte que ça fonctionne."

Pour améliorer encore la qualité de traitement et absorber la croissance future, ACR prévoit d’agrandir son site. D’ici 2027, la plateforme devrait doubler de surface et être en mesure de traiter jusqu’à trois fois son volume actuel.

Consciente que cette "reverse logistic" ne disparaîtra pas, la filiale de PHE met les moyens sur cette activité. Un projet de société mais aussi d’équipe, car en agrandissant le site, ACR entend rester fidèle à Villefranche, et surtout à celles et ceux qui portent cette expertise si singulière. Un message qui a du sens.

Meyle forme distributeurs et garagistes pour booster leurs activités

L'équipementier allemand Meyle veut améliorer sa notoriété en France, en misant sur l'accompagnement technique des distributeurs et garagistes. "Les professionnels commencent à connaître notre marque et nous recevons de plus en plus de demandes de formations", observe Jean-Pierre Rodriguez, directeur des ventes de Meyle, à l'occasion d'Equip Auto 2025.

Dans ce domaine, l’entretien des boîtes de vitesses automatiques occupe une place de choix dans la stratégie du fournisseur. Ce système se généralise sur les véhicules neufs, notamment hybrides, offrant aux ateliers un relais de croissance intéressant. C’est dans ce contexte que Meyle a lancé une enquête pour mieux cerner les besoins du marché.

Former les technico-commerciaux, les formateurs et clients finaux

Cette étude indique qu'en France, 75 % des réparateurs indépendants sont conscients de l'importance de l'entretien de la transmission automatique. Mais seuls 28 % d'entre eux vidangent ces boîtes de vitesse régulièrement. Les professionnels maîtrisent donc globalement la théorie, mais peinent encore à la mettre en pratique.

Pour y remédier, la filiale française a lancé un programme de formation. Deux types de sessions ont ainsi été mises en place : l’une à destination des technico-commerciaux, l’autre pour les formateurs des clients finaux, voire pour les garagistes eux-mêmes. "Pour l'instant celles-ci concernent les kits de vidange de boîte automatique. Mais bientôt d'autres formations seront consacrées aux véhicules électriques et aux PSD."

Ces initiatives pédagogiques constituent également un tremplin pour promouvoir l’offre de Meyle. Le catalogue comprend désormais 24 000 références, dont 5 000 dédiées aux véhicules électriques.

Certaines sont proposées sous forme de kits – filtration, réparation de capteurs ABS, suspension, vidange, etc. – pour faciliter la tâche des réparateurs. Toutes les pièces s’articulent autour de trois lignes de produits : Meyle Original (qualité d’origine), Meyle HD (High Durability, version renforcée) et Meyle PD (Performance Design).

Dépasser les pièces d'origine

Dans les deux derniers cas, l'équipementier conçoit des pièces optimisées. Il renforce des pièces de série fragiles et corrige des erreurs de conception. Cette offre est notamment appréciée par les professionnels exploitant des utilitaires. Le remplacement de certains éléments (comme les freins, filtres, etc.) leur permet d'utiliser intensivement leur véhicule en évitant les problèmes mécaniques.

Parallèlement, les conducteurs de certains véhicules bénéficient de la résolution de faiblesses chroniques identifiées. Dans ce domaine, le dirigeant cite l'exemple de la Tesla Model 3, équipée de bras de suspension réputés trop fragiles. Meyle en fournit donc de plus robustes.

C’est l’ensemble de ces savoir-faire, techniques comme pédagogiques, que Meyle met aujourd’hui en avant. L’équipementier incite ainsi ses partenaires – plateformes régionales et grands distributeurs – à tirer pleinement parti de son offre, tout en contribuant à la montée en compétence de la filière indépendante.

Intfradis rend hommage à son cofondateur, Alain Bailly

C’est avec une tristesse qu’Intfradis a annoncé le décès d’Alain Bailly, survenu des suites d’une longue maladie. Dirigeant emblématique de la filière après-vente tricolore, il aura consacré plus de 20 ans à faire de l’entreprise périgourdine un acteur reconnu du marché de la distribution indépendante.

Agent commercial avant de devenir entrepreneur, Alain Bailly fonde Intfradis à Périgueux aux côtés de Jean-Pierre Artin et de son fils Gilles. Sous sa direction, Intfradis s’impose comme un spécialiste de la distribution de pièces techniques et d’accessoires pour automobiles, en France comme à l’export.

L’entreprise construit sa réputation autour d’un catalogue de quelque 6 000 références, allant des pièces diesel aux composants électriques et mécaniques, en passant par les additifs et les équipements d’attelage. Toujours attentif à l’évolution du métier, Alain Bailly veille à doter la société d’une structure industrielle intégrée, avec une unité de fabrication d’outillage et des machines de conditionnement performantes.

En 2018, Alain et Gilles Bailly, accompagnés de leur associé Jean-Pierre Artin, avaient cédé Intfradis à Pierre-Yves Bailly, ancien directeur commercial de Mann+Hummel France. Une transition symbolique, marquée par une simple coïncidence de patronyme.

Un héritage toujours vivant pour Intfradis

Au-delà de ses qualités de dirigeant, Alain Bailly laisse le souvenir d’un homme profondément attaché à ses clients. Même après plus de vingt ans à la tête de l’entreprise, il continuait de sillonner la région

Comme le souligne l’équipe d’Intfradis dans son hommage, "son énergie, son humour et son empathie laissent une empreinte forte, aussi bien auprès de ses clients que de toute l’équipe d’Intfradis".

Aujourd’hui encore, ces principes guident l’entreprise périgourdine, dont l’histoire reste indissociable de la personnalité de son cofondateur. L’équipe d’Intfradis, ses partenaires et l’ensemble de la profession saluent la mémoire d’un homme qui aura contribué à faire grandir la rechange indépendante française.

La rédaction du Journal de la Rechange et de la Réparation présente ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses collaborateurs les plus proches.

Spheretech rend le diagnostic des FAP plus précis

Partant du constat que les ateliers manquent d’une méthode fiable pour diagnostiquer avec précision l’état réel des FAP (filtres à particules), Spheretech a mis au point un logiciel de diagnostic dédié. Une innovation mise en avant lors d'Equip Auto 2025. "Il n'existait pas de méthode pour diagnostiquer le FAP avec certitude, alors que chaque FAP est différent selon sa pression, sa technologie, etc.", souligne David Deregnaucourt, directeur général.

EasyDiag-DPF, la nouveauté de Spheretech, est ainsi née. "Pendant la crise sanitaire, nous avons acheté toutes les technologies de FAP et avons créé des abaques de référence pour chacun, avec un FAP propre, chargé, encrassé, fissuré etc.", précise le dirigeant. Spheretech dispose donc d'un impact de référence pour tous les types de FAP, et son logiciel en tient compte pour diagnostiquer les filtres.

À ajouter à une valise de diagnostic

Le logiciel intègre les caractéristiques techniques propres à chaque FAP (matière, structure, dimensions, etc.) et applique un protocole rigoureux de mesure pour ne pas avoir d'erreur de diagnostic. EasyDiag-DPF se base sur les données électriques du véhicule. "Il peut fonctionner avec une valise multimarque Actia, Bosch ou Delphi, sans investissement supplémentaire. D'autres marques suivront", complète le dirigeant.

Concrètement, le réparateur choisit entre quatre paramètres et suit le protocole. Un diagnostic simple est réalisé à partir des données récupérées grâce à l'intelligence artificielle intégrée. Il débouche sur un rapport technique vulgarisé pour une compréhension simple : un dessin de tableau de bord avec des compteurs pour afficher le taux de charge et le taux de cendres, ou encore un indicateur qui précise le niveau de prestation recommandé, de 1 à 5 selon l’état du filtre : nettoyage des injecteurs, nettoyage du FAP, prestation nettoyage de l'admission et du FAP, nettoyage manuel du FAP ou remplacement du FAP.

Le total de l'opération prend moins de 20 minutes. "Pour le garagiste, outre le fait de vendre une prestation supplémentaire, il accède sans compétence particulière à un savoir-faire sur-mesure. C'est du chiffre en plus avec un outil rentable rapidement, parfois en quelques jours", commente Mattiew Arca, responsable marketing.

L’aftermarket retrouve du couple en septembre

Pour sa 9e édition mensuelle, le baromètre Feda-Xerfi livre un signal encourageant pour la filière. Après une saison estivale en demi-teinte, la distribution de pièces automobiles et poids lourds affiche en septembre une croissance de 4,5 %. Cette embellie permet de ramener le cumul à +0,5 % sur les neuf premiers mois de 2025.

Ce rebond est perceptible à la fois sur les marchés du véhicule léger et du poids lourd, qui repassent tous deux en positif. "La reprise de septembre marque une respiration bienvenue après un été plus heurté. Le dynamisme conjugué des segments VL et PL montre la résilience de la filière face à un contexte économique incertain", souligne la Feda.

Le poids lourd redresse la barre

Dans le détail, l’activité VL affiche une progression de 4 % sur le mois. Toutes les familles de produits participent à cette reprise, avec un net regain sur la mécanique (+6,5 %) et la peinture-carrosserie (+6,5 %). Les prestations d’ateliers enregistrent également une hausse sensible (+5 %), tandis que les ventes équipements et outillages peinent à décoller (+0,5 %). Sur la période cumulée janvier-septembre, le segment VL se maintient à +0,5 %.

C’est finalement du côté du poids lourd que la dynamique se montre la plus nette. L’activité bondit de 7,5 % en septembre. Les prestations atelier affichent une hausse de 11 %, et la distribution de pièces à client final progresse 5,5 %. Même élan pour les équipements et outillages : +3,5 %. En cumul sur neuf mois, la croissance du segment atteint désormais +0,9 %.

Une embellie à relativiser ?

Si la rentrée se montre plus favorable, la Feda invite à la prudence dans l’interprétation des chiffres. Le mois de septembre 2025 comptait, en effet, un jour ouvré supplémentaire par rapport à l’an passé. Ce qui accentue mécaniquement la progression.

Le troisième trimestre, neutre à +0 %, illustre par ailleurs la fragilité d’une conjoncture encore hésitante.

BASF Coatings : Carlyle pose 7,7 milliards d'euros sur la table

BASF s’apprête à donner son autonomie à son activité "Coatings" en la vendant à Carlyle, associé au fonds souverain du Qatar. L’accord, encore soumis à l’approbation des autorités de la concurrence, pourrait être finalisé au second semestre 2026.

Cette cession met fin à des rumeurs persistantes dans le secteur de la peinture automobile, où l’on murmurait depuis des années que "Glasurit et R-M sont à vendre". Les deux partenaires valorisent l’ensemble des activités de première monte, de réparation, de traitement de surface et de revêtements à 7,7 milliards d’euros. BASF conserverait toutefois 40 % du capital de la branche revêtements, tandis que Carlyle et son allié qatari verseraient 5,5 milliards d’euros pour devenir actionnaires majoritaires.

7e place mondiale

Fort d’un portefeuille de près de 400 milliards d’euros d’actifs, Carlyle n’en est pas à son coup d’essai dans le secteur. En 2012, il avait repris le groupe DuPont, restructuré sous le nom d’Axalta avant d’être revendu trois ans plus tard. Le groupe occupe aujourd'hui la sixième place mondiale des fabricants de peinture, juste devant BASF.

S'ils sont autorisés à finaliser leur opération, ces acheteurs mettraient alors la main sur une division ayant généré un chiffre d'affaires de 3,8 milliards d'euros en 2024. Elle repose sur un réseau mondial d'une quarantaine d'usines – dont cinq pour la première monte automobile. Tandis que la partie dédiée à la réparation en compte quatre, en Allemagne, au Canada, en Chine et en France.

35,5 millions d'euros en France

Précisément, sa filiale française compte 13 plateformes logistiques et agences commerciales, en plus de son usine de Breuil-le-Sec (60). Elle internalise une partie de la distribution des produits et systèmes de ses marques de peinture (R-M et Glasurit), ainsi que de ses consommables (Rodim) auprès des professionnels. Ses 400 salariés ont ainsi généré un chiffre d'affaires de 35,5 millions d'euros en 2024.

Par ailleurs, le fonds détient aujourd’hui le groupe Lacour, spécialiste français des logiciels d’après-vente automobile. Il a également possédé Innovation Group, maison mère du gestionnaire de sinistres Nobilas, rebaptisé Prefikar… Le groupe a acquis encore bien d'autres acteurs du secteur (équipementiers et prestataires de services), tant dans l'industrie que dans les services. Son expérience pourrait donc l'aider à renforcer BASF

FlexFuel propose un nettoyage de FAP plus rapide et plus transparent

Lancée en 2023, la Carbon FAP poursuit sa montée en puissance en France avec près de 500 stations déjà déployées. À l’occasion d’Equip Auto 2025, FlexFuel Energy Development (FFED) a présenté une nouvelle version de sa machine de nettoyage de filtres à particules. Principale nouveauté : un diagnostic électronique embarqué équipé d’une caméra endoscopique, permettant de visualiser l’intérieur du FAP pour établir un diagnostic précis avant et après intervention.

"Ce développement est lié à une demande des garagistes, confie Richard Hudry, responsable grands comptes chez Flexfuel. Quand l'automobiliste a besoin d'un nettoyage de FAP, il veut des informations préalables. Il y a une nécessité de lui montrer une preuve de l'opération."

La preuve par l'image

A cette fin, FlexFuel a noué un partenariat avec le fabricant d'équipements de garages Launch pour intégrer un module de diagnostic capable de vérifier l’état du filtre avant le nettoyage. En quelques secondes, la caméra offre une vue claire du niveau d’encrassement. Une capture d’écran peut être jointe au dossier du client, et une seconde est réalisée après le nettoyage pour attester de la propreté du filtre et prouver que les nids d'abeille ont bien été nettoyés.

"Quand le nettoyage est réalisé avec des produits chimiques et non une machine comme celle-ci, il reste souvent des calamines de suies dans les nids d'abeille. Et le FAP se rebouche en 6 à 8 mois, et l'automobiliste doit repasser au garage. Avec la Carbon FAP, le filtre ressort presque comme neuf", détaille Richard Hudry, qui insiste par ailleurs sur l'aspect rentable de la prestation pour les ateliers.

La Carbon FAP est disponible en location, permettant aux garagistes de bénéficier des nouvelles versions de la machine au moment de renouveler leur contrat. Par ailleurs, la nouvelle version de la machine dispose d'un écran tactile, d'une double résistance qui optimise le maintien en chauffe, d'une soupape de sécurité de pression et d'une procédure de trempage pour les FAP très colmatés.

FlexFuel assure par ailleurs la prestation : si le garagiste ne parvient pas à traiter un filtre, l'entreprise prend le relais. L’équipement est expédié à l’usine, nettoyé, puis retourné sans frais.

Surtaxer l'E85, mauvaise idée…

Un boitier de conversion à l'E85 de FFED directement dans la voiture de PGO. ©J2R/FLM

Un boitier de conversion à l'E85 de FFED directement dans la voiture de PGO. ©J2R/FLM

FlexFuel a également profité du salon pour mettre en avant son partenariat avec le constructeur PGO. Sur son stand, une Hemera équipée du boîtier de conversion Superéthanol-E85 était exposée.

"Nous sommes deux sociétés françaises qui se sont rencontrées lors d'Equip Auto 2022, et qui ont la volonté de proposer un véhicule roulant avec un carburant écologique. Nous avons un partenariat de R&D pour que PGO puisse sortir un moteur éthanol d'origine", confie Jérôme Loubert, responsable développement Europe de FlexFuel Energy Development.

Cette mise en avant intervenait alors que le projet de loi de finances 2026 envisageait une hausse de la taxation sur les biocarburants, dont l’E85. Une mesure jugée incohérente par le dirigeant.

"Ce serait pénaliser l’une des dernières technologies favorables à l’économie française, pour continuer à subventionner les véhicules électriques, produits pour la plupart en Chine… Alors que la concurrence avec l’industrie chinoise est déjà rude ! Si on se saborde, ce sera très difficile", s’insurge-t-il.

Depuis, la Commission des finances de l’Assemblée nationale a finalement retiré la mesure du projet. En attendant la validation définitive, FlexFuel continue de défendre un positionnement clair : promouvoir des solutions concrètes, accessibles et durables pour réduire l’empreinte carbone du parc roulant français.

Cap VI change d’actionnaire, mais garde le cap

Après plusieurs années sous pavillon britannique, Cap VI change de main pour entrer dans une nouvelle phase de son développement. Le spécialiste de la distribution de pièces pour poids lourds, qui fédère six plateformes logistiques, a changé d’actionnaire principal. Jusqu’ici détenue par le groupe anglais Bremsen Technik, l’entreprise fondée en 2022 rejoint désormais Coservices, une holding opérationnelle réunissant plusieurs investisseurs privés, concessionnaires Renault Trucks en France.

Un "changement sans bouleversement" selon Philippe Caseau, directeur général délégué de Cap VI. "Bremsen Technik souhaitait se recentrer sur son métier historique, la fabrication de produits de freinage, dans un environnement de marché devenu plus complexe à l’international", précise-t-il.

Le dirigeant tient toutefois à rassurer partenaires et clients : l’arrivée de Coservices – déjà propriétaire de Clovis et Force Réseau PRS – ne modifie en rien la stratégie de développement du réseau. Au contraire, ce nouvel actionnariat doit lui permettre de renforcer sa politique de stockage.

"Nous avons réuni une quarantaine de fournisseurs le 9 octobre dernier pour les informer de la situation. Après avoir ralenti nos investissements ces dernières années, nous voulons désormais élargir nos gammes, en profondeur comme en volume, au siège comme en région. Le message a été bien accueilli, dans un contexte où les matériels vieillissent et où la disponibilité des pièces est cruciale", souligne Philippe Caseau.

Un actionnariat privé, indépendant de Renault Trucks

Confiant dans l’avenir de l’entreprise, le directeur général tient aussi à dissiper toute ambiguïté sur l’identité des repreneurs. "Nous voulons éviter toute confusion : Renault Trucks n’est pas impliqué dans cette acquisition. Coservices est une structure détenue par des investisseurs privés", insiste-t-il.

Le dirigeant ajoute que Force Réseau PRS continuera à servir exclusivement ses adhérents, c’est-à-dire le réseau des concessionnaires Renault Trucks. De son côté, Cap VI approvisionnera ses propres clients, dont Force Réseau PRS qui profitera donc des six plateformes de l’entreprise pour améliorer la disponibilité de ses pièces de rechange.

Une complémentarité assumée, que confirme Nathalie Taillefer, directrice générale de Coservices et de Force Réseau PRS : "Cap VI est le premier fournisseur de Force Réseau PRS. Et inversement, nous représentions, avant le rachat, environ 25 % du chiffre d’affaires de Cap VI". Selon la dirigeante, cette opération s’inscrit dans la continuité de la stratégie menée depuis une dizaine d’années par Force Réseau PRS : s’affirmer comme une solution complète pour les utilisateurs de poids lourds et d’utilitaires, y compris sur le marché multimarque.

Une ambition que Force Réseau PRS et Cap VI réaffirmeront ensemble lors du prochain salon Solutrans, où les deux entités iront à la rencontre de leurs clients du 18 au 22 novembre 2025.

300 robots de peinture en route pour l'Europe

Difficile de rater les automates de peinture lors de l'édition 2025 du salon de l'après-vente automobile ! La version de PaintGo développée pour Ixell (marque de peinture Renault) a d'abord été récompensée par le jury des Grands prix de l’innovation d’Equip Auto. Tandis que la version "multimarque" du même robot de peinture était immanquable sur le vaste stand d'Autodistribution.

Encore davantage d'autonomie

Parallèlement, le deuxième robot à arriver sur le marché était présenté par Anest Iwata. La marque de pistolet de peinture a présenté sur son stand la machine commercialisée par Best Paint, filiale du groupe suisse MMB. Celle-ci a déjà installé le premier au garage MNA de Lyon (69). Tandis qu'une autre devrait prochainement équiper un atelier marseillais.

Également conçu et fabriqué en Chine (avec aussi une technologie japonaise), ce modèle diffère techniquement de son concurrent. En effet, il implique d'abord des travaux de génie civil pour être installé sur un portique dans la cabine de peinture. Logiquement plus coûteux, il offrirait cependant encore davantage d'autonomie aux peintres. La machine se passe d'opérateur pour changer de produit de peinture…

Ces atouts ne semblent toutefois pas faire peur aux importateurs de PainGo. Ceux-ci bénéficient d'une bonne longueur d'avance. En effet, "nous avons déjà enregistré 280 rendez-vous de carrossiers français intéressés. Par ailleurs, 300 ventes du robot sont en cours sur l'ensemble de l'Europe", annonce Théo Wattel, responsable marketing Europe de PaintGo.

Accompagnement renforcé

Parallèlement, l'importateur se développe en étoffant son équipe française. Enfin, il a également signé un accord avec Mobipolis, pour assurer la formation à l'emploi de sa machine. "Les acheteurs de PaintGo apprendront d'abord à l'utiliser sur le site de Brignoles (83). Dans un second temps, des cessions pourront probablement aussi être assurées à Toulouse, Paris et ailleurs."

Il faut désormais compter un jour pour installer le robot dans l'atelier, puis un à deux jours pour apprendre à l'utiliser. Les utilisateurs sont ensuite accompagnés à la fois par PaintGo France et les équipes chinoise d'Onew. Le fabricant met ainsi désormais à disposition de ses client francophones une hotline disponible 24h/24.

Ce dispositif offre un précieux soutien pour son équipe française. En effet, l'une des grandes forces de cette dernière demeure l'accompagnement des carrossiers. Loin de se contenter de leur vendre un outil futuriste, celle-ci les conseille et les assiste.

Son objectif reste de guider les réparateurs pour qu'ils en tirent le meilleur possible. Cela implique souvent une réorganisation importante de l'atelier. Afin d'éviter erreurs et pertes de temps, ils peuvent se reposer sur le recul et l'expérience de leur fournisseur. La révolution des robots dans les carrosseries semble donc confirmée.

Tarifs de carrosserie : la hausse des coûts de réparation accélère à nouveau

Le coût des réparations automobiles repart à la hausse. Toutefois, cette augmentation reste moins importante que ces dernières années. En effet, l'observatoire de l'association SRA constate qu'à la fin du troisième trimestre 2025, le coût moyen des factures de carrosserie de +4,1 % sur douze mois glissants et de +4,5 % par rapport à la même période en 2024.

Globalement, ces résultats représentent une hausse en comparaison avec les trois mois précédents (avril-juin). Cependant, ils restent inférieurs à ceux du début d'année, lorsque cette facture accusait une hausse de +5,3 % au premier trimestre. Celle-ci représentait alors un léger ralentissement.

Les prix de main d'œuvre repartent à la hausse

Plus en détail, le coût moyen de la main-d'œuvre par rapport à 2024 grimpe de +3,7 % (contre +3,5 % au deuxième trimestre). Celui des pièces passe d'une augmentation de +2,9 % à +3,5 %. Celle des ingrédients peinture poursuite sa progression de +4,9 % à +5,6 %. Tandis que, sur ce même troisième trimestre 2025, la composition moyenne de la facture des carrossiers est répartie entre 51,9 % de pièces, 37,6 % de main-d'œuvre et 10,5 % de peinture.

Côté prix publics, l'observatoire souligne que "la variation des taux horaires affichés de la main d'œuvre repart à la hausse sur douze mois à la fin du troisième trimestre". Ils augmentent ainsi de +4,6 %. Les réparateurs continuent donc de rattraper les années où cette ligne restait inférieure à l'inflation. Parallèlement, "les augmentations des ingrédients peinture demeurent à des niveaux élevés". Celles-ci sont de +5 %, contre +5,5 % au premier trimestre.

Suzuki augmente le plus

Concernant la partie pièces – majoritaire sur la facture – les variations des coûts des paniers au troisième trimestre affichent une augmentation de +6,9 %. Celles-ci opèrent donc un léger ralentissement. Mais elles restent néanmoins au-dessus de l’indice INSEE.

En étudiant les prix des pièces dans les catalogues constructeur SRA constate que la marque ayant le plus augmenté est Suzuki à (+5,8 %). Ensuite, Mini (+4,9 %) et Porsche (+4,3 %) sont celles qui ont le plus augmenté leurs prix. A contrario, ceux de Honda ont baissé de -0,41 %. Tandis que Hyundai et Lexus ont gelé leurs tarifs sur cette période. Ceux-ci n'ont donc pas impacté le panier de pièces SRA.

Filtration : Purflux passe en mode poids lourd

Purflux ne débarque pas en terrain inconnu. Présent depuis des années en première monte sur les véhicules industriels et l’off-road, le groupe a officialisé à Equip Auto l’arrivée d’une gamme PL dédiée à l’IAM.

"Nous sommes un acteur de la filtration en poids lourd, mais discret par choix. Désormais, place à l’aftermarket", annonce Jérôme Brunner, directeur IAM des ventes poids lourds. Le message est clair : convertir une notoriété VL très installée en parts de marché PL, en capitalisant sur la proximité industrielle européenne et la capacité d’innovation.

L’offre 360° de Purflux

La gamme Purflux destinée aux véhicules industriels, bus, engins agricoles et utilitaires vise plus de 95 % de couverture du parc en Europe, avec plus de 1 000 références. Elle adresse l’air, l’huile, le carburant, l’habitacle, le refroidissement, l’AdBlue, les cartouches dessiccantes, la transmission et l’hydraulique.

Au-delà des produits, le groupe Purflux associe cette offre à de nombreux services : une garantie de deux ans, un catalogue en ligne (TecDoc et site Purflux), des applications mobiles, une assistance commerciale dédiée et une logistique centralisée depuis un entrepôt européen pour des délais maîtrisés.

Purflux entend, en outre, mettre l’accent sur la formation, les visites d’usines et l’accompagnement des clients. L’ambition est d’offrir une alternative crédible dans un paysage où la pièce d’origine reste un standard. "Nous arrivons comme fournisseur de rang 1 avec des gammes de qualité", précise Jérôme Brunner.

Dans les ateliers, la notoriété de la marque tricolore est aussi vue comme un accélérateur. "Il n’y a pas un atelier PL qui n’ait pas croisé un filtre Purflux en utilitaire ou sur une voiture", ajoute le directeur des ventes poids lourds.

Cap sur Solutrans

À ceux qui s’interrogent sur le timing, la direction assume une approche séquencée. Julien Grange, CEO, a rappelé la priorité donnée, après la scission avec Sogefi, au redressement des performances et à la transition vers de nouvelles technologies de filtration.

"Nous voulons faire les choses bien. Le marché a changé : l’acceptation de nouveaux entrants s’est accrue en cinq ans. Le moment est le bon", a-t-il expliqué. L’argument industriel n’est pas anodin : le groupe a renforcé ses capacités sur le thermique et les modules de gestion des fluides, tout en conservant une empreinte de production en France et en Europe.

Pour ce lancement, l’équipementier mise, outre la distribution traditionnelle, sur des accords tripartites avec des réseaux de réparation et avec des enseignes d’entretien mixtes déjà partenaires en VL. "Prendre des marchés est une chose ; tenir ses engagements en est une autre. Nous mettons les moyens humains et industriels pour accompagner nos partenaires", insiste Julien Grange.

Précisons que le lancement de cette nouvelle gamme PL ne s’arrêtera pas aux allées d’Equip Auto. Purflux entend en effet prolonger la dynamique en participant au salon Solutrans, en novembre prochain, à Lyon.

Pièces de direction : les bons gestes selon Sidem

Norauto quadruple ses réparations de pièces électroniques

Avec un âge moyen du parc automobile français qui dépasse les 11 ans, garder sa voiture en bon état sans se ruiner devient un vrai défi. Norauto l'a bien compris et développe depuis deux ans une idée simple : réparer plutôt que remplacer.

Dans ses ateliers, les techniciens ne se contentent plus de changer les pièces défectueuses. Depuis 2023, l'enseigne propose un service de réparations des composants électroniques : calculateur, bloc ABS, réservoir adBlue, écrans ou encore boîtiers de gestion de batterie. Chaque pièce est démontée, réparée puis réinstallée avec une garantie de deux ans. Résultat : jusqu' 40 % d'économies pour le client et autant de déchet en moins.

Réparation électronique : un service qui séduit de plus en plus

Le succès est au rendez-vous. En deux ans, le nombre d'interventions avec des pièces reconditionnées a été multiplié par quatre. Entre 2023 et 2024, la hausse atteint même 216%. Plus de 1 400 réparations ont été enregistrées fin septembre 2025 dans les 160 centres proposant ce service.

Norauto s'appuie pour cette prestation sur son partenaire Cotrolia, entreprise nantaise spécialisée dans la revalorisation de pièces électroniques. C'est elle qui se charge de tester et de remettre en état les composants avant qu'ils ne soient installés à nouveau dans les véhicules.

Norauto veut repenser la mobilité

Le reconditionné n'est qu'un des leviers de la stratégie "Automobiliste & Responsable" portée par Norauto. En 2024, plus de 37 000 tonnes de déchets issus des centres ont été recyclées. Au total, 10 % des produits ont été réemployés, 65 % valorisés sous forme de matière et 25 % sous forme d'énergie.

L'enseigne a aussi testé, avec Cyclévia et Chimirec, la mise en place de 21 points de collecte d'huile usagée dans quatre régions. Une première en France, destinée à encourager le tri et la revalorisation des déchets automobiles.

Dans la même logique, Norauto mise sur l'éco-entretien, avec des prestations destinées à prolonger la durée de vie des véhicules : diagnostic antipollution, nettoyage moteur, usage d'additifs ou encore remplacement de pièces par des éléments reconditionnés.

L'enseigne soutient également la relocalisation industrielle à travers son partenariat avec Black Star, fabricant du pneu reconditionné Leonard, produit à Béthune. Lancé en 2023, il s'est déjà écoulé à plus de 500 000 exemplaires, dont 400 000 reconditionnés. L'usine tourne aujourd'hui à plein régime, avec plus de 1 500 pneus produits chaque jour.

 

ZeCarrossery fait le plein de visiteurs à Equip Auto

Le stand de ZeCarrossery n'a pas désempli durant le salon Equip Auto, malgré un emplacement jugé plus discret. De nombreux carrossiers indépendants sont venus découvrir une offre présentée comme complète et adaptée à leurs besoins.

L'enseigne fondée par Lucie et Laura Marie a profité de l'événement pour présenter plusieurs nouveautés destinées à faciliter le quotidien des réparateurs. Parmi elles : la refonte complète du DMS, le lancement de l'application ZeFlow (gestion administrative des entrées atelier) et la nouvelle version du site web ZeCarrossery. Avec ces nouveautés, le réseau veut rendre la gestion des carrosseries plus fluide, améliorer la visibilité locale des ateliers et générer davantage de flux.

"Ce qui nous a marqué cette année, c'est la qualité des échanges. Les réparateurs savaient pourquoi ils venaient : ils cherchaient des leviers de croissance, pas juste des gadgets", expliquent Lucie et Laura Marie.

L'approche semble porter ses fruits : quatre nouvelles signatures d'ateliers ont été enregistrées pendant le salon et une soixantaine de contacts qualifiés établis.

Une nouvelle gamme de filtres de transmission signée Mecafilter

C'est un marché en pleine mutation. Les transmissions automatiques ont connu une croissance sans précédent. La part des véhicules équipés de boîtes de vitesses automatiques est passée de 8 % en 2004 à plus de 70 % en 2024. Pour accompagner cette évolution du parc roulant, Mecafilter, marque du groupe Misfat Filtration, a présenté lors du salon Equip Auto sa nouvelle ligne de filtres de transmission.

Deux technologies complémentaires

Deux produits composent cette gamme : un filtre de pression qui protège et nettoie le circuit des actionneurs hydrauliques et un filtre d'aspiration, aussi appelé crépine, qui préserve le circuit de lubrification des composants mécaniques.

Développés par les équipes R&D du groupe, ces produits assurent une filtration fine des impuretés circulant dans l’huile de transmission, garantissant ainsi le bon fonctionnement et la longévité des boîtes automatiques. Le remplacement de ces filtres est effectué tous les 5 ans ou 60 000 km selon les besoins des conducteurs et les préconisations des constructeurs.

Un véritable atout auprès des réparateurs

Visant un rapport qualité/prix optimal, Mecafilter précise que cette nouvelle gamme offre aux réparateurs une solution fiable, performante et durable pour intégrer plus facilement l’entretien préventif des boîtes automatiques à leur offre.

Les 38 premières références, couvrant les principaux besoins du parc européen, seront disponibles à partir du 1er trimestre 2026. Les visiteurs d'Equip Auto ont toutefois pu les découvrir en avant-première sur le stand de Mecafilter (Hall 1- H074) du 14 au 18 octobre 2025.

Freinage "fantôme" : l'Etat publie un questionnaire pour identifier les causes des défaillances

Depuis plusieurs mois, des centaines de cas de freinages intempestifs, aussi appelés freinages "fantômes", ont été recensés par les conducteurs sans raison apparente. Un problème qui peut compromettre leur sécurité ou celle des autres usagers sur la route.

Face à l'importance du phénomène, un questionnaire en ligne est désormais mis à disposition. Accessible directement depuis le site du ministère, le questionnaire permet à tout conducteur, professionnel ou particulier, de déclarer un incident de freinage survenu sur son véhicule.

Un dispositif de signalement pour fiabiliser le diagnostic

Les automobilistes doivent, entre autres, préciser la marque, le modèle et l’année du véhicule concerné, les circonstances du freinage fantôme, ainsi que les vérifications déjà réalisées, comme le recalibrage des capteurs ou la consultation en atelier. Objectif : établir un diagnostic fiable sur le terrain afin d’améliorer la sécurité des conducteurs.

"Ces systèmes de freinages automatiques sont conçus pour sauver des vies, ils ne doivent jamais les mettre en danger. Ce recensement facilité nous permettra de déterminer d’un point de vue technique s’il y a des problèmes récurrents, et d'apporter le cas échéant des solutions concrètes pour que chaque conducteur puisse rouler en toute confiance. La sécurité sur la route des automobilistes et de l’ensemble des usagers est une priorité absolue", explique notamment Philippe Tabarot, ministre des transports.

Des campagnes d’analyse déjà bien entamées

Ce formulaire vient compléter un dispositif d’enquête déjà engagé par le SSMVM. Depuis août 2025, plusieurs campagnes d'investigations techniques ont été engagées afin d'identifier les causes du phénomène. Les analyses portent notamment sur des risques de défaillance logicielle, des capteurs mal calibrés ou encore des conditions météorologiques pouvant perturber leurs signaux. Une procédure de signalement par mail avait également été lancée durant l’été.

Les témoignages récoltés via ce questionnaire viendront nourrir l’enquête menée par le SSMVM. Une démarche essentielle pour garantir la conformité des véhicules et renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire. Une initiative à suivre de près pour les professionnels de l’entretien et de la réparation, susceptibles d’être sollicités dans le cadre de futures campagnes de diagnostic.

ZF Aftermarket accompagne le secteur dans le "nouveau monde"

"Sur notre stand, nous voulons mettre l'accent sur les pièces et le digital, pour générer des contacts avec les garagistes et créer du trafic, confie Gilbert Soufflet, responsable marketing et communication France de ZF Services. Nous avons encore du travail à faire avec les ateliers, il faut communiquer directement avec eux."

Pour s'adresser directement aux ateliers lors d'Equip Auto, ZF Aftermarket a mis en avant quelques familles de pièces assemblées sur son stand avec ses marques TRM et Sachs notamment : liaison au sol, boîte de vitesses, amortisseur pneumatique et embrayage avec volant bi-masse. "Ce qui nous différencie est notre volonté d'être plus qu'un fournisseur de pièces. Nous voulons aider tous les intervenants sur la chaîne de valeur", lance Benoît Dessart, vice-président solutions digitales de ZF Aftermarket.

La part belle à la digitalisation

L'équipementier a donc également installé des écrans sur son stand pour présenter aux visiteurs son écosystème digital, dont [pro]Manager. Cette plateforme de communication a été pensée pour les ateliers afin de leur faire gagner du temps en automatisant certaines tâches, dont la réservation (qui peut aussi se faire directement via Google), la planification, la gestion des flux de travail, etc.

"C'est un service qui permet aux garages indépendants d'augmenter leurs niveaux de services. Il est ouvert à tous les ateliers, qu'ils travaillent avec nos marques ou avec des concurrents, rappelle Benoît Dessart. Nous sommes dans un monde qui évolue vite, et prétendre pouvoir tout faire soi-même n'est pas possible. Nous voulons fluidifier la chaîne de valeur de l'après-vente."

"Quand on parle software, un nouveau monde s'ouvre"

En effet, outre les ateliers, ZF veut s'adresser aux gestionnaires de flottes, par exemple, que ce soit avec Scalar, Bus Connect ou Vandy. Ce logiciel a été lancé cette année pour les flottes de petites et moyennes entreprises, afin de faciliter le suivi de l’entretien, la gestion des contrats, le traitement des factures, le suivi en temps réel ou encore le stockage numérique des documents.

"Il est important de sensibiliser l'ensemble des acteurs, dont les distributeurs, aux nouveaux besoins et aux nouveaux business models qui deviennent des réalités du marché. Ils ont l'habitude de vendre des pièces physiques. Et quand on parle software, un nouveau monde s'ouvre. Il faut accompagner nos clients dans l'évolution de leurs process pour qu'ils tirent au maximum les opportunités de cette digitalisation", conclut Benoît Dessart.

AZ Energy devient master distributeur de GP Batteries

Une alliance stratégique dans un contexte de transition énergétique. Quelques mois après un partenariat avec Sunkib, AZ Energy poursuit son développement et s’allie cette fois-ci à GP Batteries, fabricant reconnu de piles et batteries rechargeables. Cet accord lui confère la distribution exclusive des gammes GP Batteries et Aqiila sur les marchés français, européens, d’outre-mer et africains.

Ce rapprochement intervient alors que le marché de l'après-vente automobile connaît une montée en puissance des solutions énergétiques durables et rechargeables, dans un contexte de transition énergétique et de réduction des émissions de CO₂.

"Un professionnel de la distribution qui s’allie à un professionnel de la fabrication : c’est une évidence ! Ensemble, nous allons adresser les besoins d’énergie et d’éclairage portables d’aujourd’hui et de demain", explique Sandrine Isambard, sales et market manager de GPBM France.

Une vision commune : performance, proximité et durabilité

Déjà présent sur les marchés français, européens et africains, GP Batteries souhaite s’appuyer sur l’expertise logistique et la proximité terrain d’AZ Energy pour renforcer sa présence et élargir son réseau de distribution. De son côté, AZ Energy enrichit son portefeuille de marques et s’appuie sur le savoir-faire de GP Batteries pour proposer des solutions à la fois qualitatives, durables et innovantes auprès de ses clients.

Une association qui se veut donc à la fois commerciale mais aussi humaine. "Les plus belles réussites sont avant tout humaines. Nous croyons à la force des rencontres, à la convivialité et à la confiance mutuelle. C’est ce qui fait la réussite d’AZ Energy depuis toujours, et ce qui fonde notre alliance avec GP Batteries", explique Laurent Habierre, directeur général d'AZ Energy.

Les gammes GP Batteries seront intégrées au catalogue d’AZ Energy dans les prochaines semaines, avec la possibilité pour les clients de passer leurs premières commandes avant la fin de l’année. L’entreprise vise une disponibilité complète des produits dès janvier 2026, afin d’assurer une transition fluide et une offre accessible à l’ensemble de ses partenaires professionnels.

Odis-Toledif passe la vitesse digitale avec son portail tout-en-un

Un site unique pour commander l’ensemble de ses produits : Odis-Toledif en rêvait, Digikrom l’a fait. Depuis deux ans, le distributeur a investi temps et ressources pour concevoir un outil en phase avec la variété de ses métiers. En phase de test depuis plusieurs semaines dans certaines agences du groupe, la plateforme a été mise en ligne début octobre.

"Nous avons pris notre temps sur ce sujet de la digitalisation, qui représente un axe majeur de notre développement. Nous voulions un outil complet, qui dépasse ce qui existait jusque-là sur le marché et qui s’adapte à l’ensemble de nos activités. Les catalogues de pièces, il y en a plein, mais nous avons opté pour une solution qui nous permet de définir la pièce beaucoup plus précisément que ce qui existe aujourd’hui", affirme Laurie de la Motte Collas, codirigeante d’Odis-Toledif.

Ce projet a nécessité une organisation à la mesure de la taille et de la diversité du groupe. Implanté dans le Grand Ouest, le groupe compte 16 points de vente et environ 150 collaborateurs. Il dessert quelque 5 000 clients professionnels, et développe ses activités sur trois axes : la pièce automobile, la fourniture industrielle et la peinture. Des activités très diverses, pas si évidentes à gérer au quotidien pour les équipes en magasin.

"Nos magasiniers doivent chercher d’un côté, confirmer de l’autre, puis réintégrer l’achat du client dans notre ERP", détaille Laurie de la Motte Collas. "Nous voulions un système qui nous permette, en une seule recherche et sur un site unique, de référencer la pièce de façon précise. Cela évite des retours, beaucoup de travail improductif et surtout un manque de précision."

Raison pour laquelle le portail a été conçu comme un guichet unique. Il centralise environ 50 000 références issues des différentes entités du groupe pour devenir la porte d’entrée de tous les flux de commande.

Kromparts, la pièce sans erreur

Pour offrir aux clients du grossiste un accès sur mesure, le portail intègre des sous-sites personnalisés, adaptés aux appels d’offres. Exemple : la ville de Pontivy (56), qui fait partie des grands comptes du grossiste, dispose d’une interface spécifique avec sa charte graphique et retrouve l’ensemble des produits sélectionnés dans le cadre de son appel d’offres.

Il suffit de se connecter comme client spécifique pour accéder aux articles référencés. "Nous avons pas mal de grands comptes régionaux et nationaux, qui cherchent à avoir leur propre référencement. Cela faisait partie du cahier des charges pour que nous puissions répondre à l’ensemble de leurs besoins", confirme la dirigeante d’Odis-Toledif.

Pour simplifier la prise de commande, le site va bénéficier de l’interface Kromparts, développée par Digikrom. Cet outil d’identification de pièces permet de croiser en temps réel les données d’origine constructeur et celles des équipementiers. Concrètement, l’utilisateur peut effectuer sa recherche par numéro d’immatriculation, par numéro de châssis ou via des catégories graphiques issues des planches constructeur.

La navigation est pensée pour simplifier la lecture et limiter les erreurs de référencement, grâce à une réorganisation des univers de pièces proposées par TecDoc. Les magasiniers comme les réparateurs accèdent ainsi à une information plus claire et plus fiable.

"Le fait de travailler directement sur la planche d’origine met fin aux incertitudes : quand il y a deux ou trois variantes d’un filtre ou d’une durite, on est certain d’identifier la bonne pièce. Ce qui évite l’envoi de plusieurs pièces", ajoute Frédéric Dubrulle, dirigeant de Digikrom. Outre la commande, la plateforme donnera accès à des données techniques payantes (temps barêmés, instructions de montage ou de calage, etc.).

La bonne teinte à portée de clic

Autre particularité de la plateforme : l’offre de produits peinture bénéficie d’une intégration poussée grâce à la technologie ColorDist, développée et brevetée par Digikrom, pour le service de spectrophotomètre à distance. Le site permet ainsi de rechercher une teinte de trois manières : par marque et modèle de véhicule, par code couleur ou par immatriculation.

Un tutoriel guide l’utilisateur pour localiser les codes sur le véhicule. Le système propose ensuite les conditionnements disponibles, du stylo de retouche à l’aérosol, en passant par les bidons classiques.

"Même les carrossiers peinent parfois à trouver un simple stylo de retouche. Là, ils en ont la possibilité. Pour les spécialistes du vitrage, qui peuvent occasionnellement rayer une carrosserie en montant un pare-brise, c’est également une solution pratique", observe Mickaël Malaise, expert en digitalisation du poste peinture, qui a accompagné le groupe Odis-Toledif dans ce projet pour sa marque BlackBoost.

Le nouveau portail Odis-Toledif centralise plus de 50 000 références en un seul point d'accès. ©AdobeStock

Le nouveau portail Odis-Toledif centralise plus de 50 000 références en un seul point d'accès. ©AdobeStock

Ce n’est pas tout : la solution intègre aussi des données de recherche du code couleur par immatriculation sur plusieurs pays européens et ouvre la voie à des évolutions. Une future interface permettra aux utilisateurs équipés d’un spectrophotomètre de télécharger leurs relevés colorimétriques et de commander directement la teinte correspondante.

L’ambition est claire : simplifier l’accès aux données et sécuriser les choix. "Nous voulons accompagner nos collaborateurs avec des outils qui leur font gagner du temps de recherche et leur permettent d’être plus proches de leurs clients. Plus on simplifie la recherche, plus on est efficace", étaye Laurie de la Motte Collas.

Réduire les retours et optimiser la logistique

Au-delà du confort d’utilisation, l’enjeu est aussi économique et environnemental. Comme la plupart des distributeurs, Odis-Toledif doit gérer un volume important de retours – entre 8 et 10 % des commandes –, un taux qu’il s’efforce désormais de faire reculer.

"Cela représente beaucoup de logistique, de transport et de coûts", reconnaît Laurie de la Motte Collas. Avec l’apport de ce nouveau portail de commande, la directrice espère diviser ce taux par deux. "Les erreurs de référencement seront beaucoup plus faibles. Nous avons aussi ajouté les modules de gestion des garanties et des retours pour fluidifier la relation client et donner de la visibilité sur le suivi des demandes", précise-t-elle.

Cette diminution attendue des retours doit contribuer à réduire l’empreinte carbone liée aux flux de marchandises et à améliorer la rentabilité opérationnelle. Dans un contexte où la RSE prend de plus en plus d’importance, l’argument n’est pas anodin. Parmi ses autres priorités, Odis-Toledif a également tenu à intégrer son service après-vente à la nouvelle plateforme.

Un choix stratégique du grossiste, puisque le SAV constitue l’un des piliers de son expertise avec 14 techniciens dédiés dans ses équipes. "Nous avons choisi de conserver nos techniciens SAV en interne, contrairement à beaucoup de distributeurs qui sous-traitent. C’est une spécificité importante, car nous voulons garder l’expertise en installation et maintenance de matériels pour les garages et les carrosseries", rappelle Laurie de la Motte Collas.

La proximité reste en effet une marque de fabrique du groupe. Raison pour laquelle le portail présente les 16 agences du réseau avec leurs horaires, coordonnées et services associés, afin de préserver le lien avec les clients locaux. "Nous sommes un groupe, mais surtout un acteur régional. Nos points de vente nous permettent de réagir rapidement pour apporter le bon service et le bon conseil."

Un outil évolutif

Ambitieux, le groupe Odis-Toledif entend bien faire de son portail un véritable "one-stop shop" pour l’ensemble de ses partenaires et clients. D’autres évolutions sont d’ailleurs programmées pour 2026, afin d’enrichir l’expérience utilisateur et d’intégrer de nouvelles briques technologiques.

Dans un marché où la numérisation avance à grands pas, l’enjeu dépasse le simple cadre commercial, pour Laurie de la Motte Collas. "Nous avons voulu regrouper tout ce que nous savons faire dans un même outil de communication. Ce portail est centré sur le travail des hommes, car nos métiers sont techniques. Plus on simplifie la recherche, plus on accompagne efficacement nos clients." Ou comment allier proximité régionale et innovation digitale.

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Encadré : Odis et Toledif : une alliance qui change d’échelle

Le rapprochement entre Odis et Toledif, officialisé début 2023, a donné naissance à un acteur régional de poids. À travers une prise de participation croisée, Laurie de la Motte Collas et Bruno Bonnet ont choisi d’unir leurs forces pour construire un groupe plus solide, capable de couvrir l’ensemble des métiers de la distribution multispécialiste.

Historiquement implanté dans l’Ouest, Odis s’est développé sous l’enseigne Precisium, principalement dans la commercialisation de pièces de rechange et de fournitures industrielles. Toledif, de son côté, s’est imposé comme un spécialiste de la peinture, avec deux sites en Val de Loire. L’union des deux entités a rapidement produit ses effets, en particulier sur l’activité peinture. La complémentarité de leurs expertises s’est notamment traduite par une croissance à deux chiffres de l ’activité dès la première année.

Cette alliance s’est également concrétisée par la création, en 2023, d’une nouvelle marque privée de parapeinture, baptisée BlackBoost. Objectif : proposer des solutions différenciantes face à des produits d’entrée de gamme pas toujours convaincants.

"Nous avions accès à des offres positionnées en entrée de gamme mais qui ne nous ont jamais satisfaits : le produit n’était pas assez efficace. Nous avons donc voulu apporter des solutions aux carrossiers en intégrant, sous notre marque propre, des produits que nous sélectionnons. C’est ce qui nous a conduits à lancer BlackBoost", retrace Laurie de la Motte Collas.

Le catalogue a démarré avec des consommables classiques (godets de préparation), puis s’est rapidement enrichi. Il couvre aujourd’hui environ 80 % des besoins des carrossiers en consommables. Avant d’être ajouté à l’offre, chaque produit est testé par les techniciens et par les clients d’OdisToledif pour garantir un “niveau de qualité supérieur”, selon le distributeur.

"Cela nous différencie sur le marché, et nos forces de vente vendent de la valeur, pas seulement un catalogue et un prix", conclut la dirigeante.

SGS : la certification Sermi au cœur de sa stratégie

Anticiper et sensibiliser, tels sont les maîtres mots chez SGS. Présente pour la première fois à Equip Auto, la multinationale suisse a mis en avant sur son stand (hall 1 - T125) ses outils et son savoir-faire dans l'accompagnement des réparateurs vers la certification Sermi.

Obligatoire depuis novembre 2024, cette norme impose aux réparateurs indépendants d’obtenir une accréditation pour accéder aux données sensibles des véhicules. Pourtant, depuis son entrée en vigueur, les blocages se multiplient. Seuls 1 500 garages sont aujourd'hui certifiés et 62 % des professionnels de l’automobile n’en ont jamais entendu parler, selon les données recueillis par la Gipa.

"On a constaté une montée progressive des blocages notamment auprès de plusieurs constructeurs. recensé de plus en plus de blocages auprès de plus en plus de constructeurs. Ces situations peuvent impacter directement l'activité des réparateurs, autant sur le plan commercial que sur leur crédibilité", explique Rouben Sarkissian, responsable commercial chez SGS. Une réalité qui souligne l'urgence d'être certifié, mais aussi d'être correctement accompagnée dans cette démarche encore méconnue.

Un accompagnement adapté, une plateforme dédiée

Accréditée depuis le début d'année, la société accompagne au quotidien les réparateurs, ateliers et constructeurs dans leur mise en conformité Sermi. "Le but, c'est clairement de pouvoir accompagner au mieux les professionnels qui, aujourd'hui, n'ont pas encore assez d'informations et de connaissances sur cette nouvelle règlementation", précise Alicia Richard, directrice de projet Sermi chez SGS.

Pour soutenir cette ambition, l'entreprise a mis en place une équipe d'experts dédiée : dix inspecteurs, une cheffe des opérations ainsi qu'une cellule commerciale entièrement mobilisée sur le terrain.

L’entreprise s’appuie également sur Maelia, son outil interne développé et adapté aux exigences du schéma Sermi. Entièrement personnalisé et mis gratuitement à disposition gratuitement auprès des réparateurs, il permet de désposer les pièces justificatives sur une plateforme sécurisée.

Ces pièces sont ensuite vérifiées par les inspecteurs SGS, puis transmises à Digidentity, son trustcenter qui envoie automatiquement un mail ainsi qu'un SMS au réparateur avec un lien de connexion. L'ensemble du processus se déroule sur la plateforme allouée de SGS, garantissant ainsi une gestion fluide, simple et conforme aux normes européennes et règles RGPD.

Equip Auto, un moment fort de partage pour SGS

SGS a profité du salon pour organiser un évènement conviviale jeudi soir, réunissant ses partenaires collaborateurs et futurs prospects. Un moment d’échanges qui a permis de renforcer les liens avec les acteurs du secteur automobile.

"Le but, c'est de pouvoir les accompagner pour qu'ils soient les plus autonomes possible sur leur activité et transformer cette règlementation qui peut être vue comme une contrainte en atout, en valeur ajoutée pour leurs clients", conclut Alicia Richard.

LKQ poussé à céder ses activités européennes ?

Selon plusieurs sources citées par Reuters, Ananym Capital mène depuis plusieurs mois des échanges avec la direction du groupe LKQ, dont le siège est basé à Chicago. Le fonds, créé en 2023 par l’investisseur activiste Charlie Penner, milite pour une vente ou une scission des activités européennes de l’équipementier.

Cette offensive se serait intensifiée après la publication, en juillet, de résultats inférieurs aux attentes. LKQ avait alors revu à la baisse ses prévisions 2025 de chiffre d’affaires et de bénéfice ajusté par action, entraînant une chute de plus de 20 % du cours de Bourse. Depuis le début de l’année, l’action a perdu environ 17 % de sa valeur et se négociait récemment à 29,79 dollars.

Un porte-parole du groupe a confirmé que LKQ entretenait un dialogue régulier avec ses actionnaires, tout en refusant de commenter la teneur de ces discussions. "Nous engageons des échanges constants avec nos investisseurs, mais nous ne communiquons pas sur les détails de ces conversations", a-t-il déclaré.

Un portefeuille en pleine réorganisation

Valorisé à environ 7,7 milliards de dollars, LKQ a déjà engagé plusieurs opérations de rationalisation. En août dernier, le groupe a cédé son activité de vente de pièces de réemploi en libre-service Pick Your Part à la société de capital-investissement Pacific Avenue Capital Partners. Parallèlement, il collabore avec les banques d’affaires Bank of America et Jefferies pour examiner de nouvelles options de simplification de sa structure.

L’Europe représente pourtant un pilier historique pour LKQ, qui y a bâti sa croissance via de nombreuses acquisitions, notamment en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie et en France. Le groupe y opère notamment à travers LKQ Europe, qui fédère des enseignes comme Euro Car Parts, Stahlgruber ou Van Heck Interpieces. Une éventuelle cession marquerait donc un tournant stratégique majeur.

Un avenir européen incertain pour LKQ

D’après les informations recueillies par Reuters, Ananym Capital se montre globalement favorable à la gestion de Justin Jude, nommé directeur général de LKQ en juillet 2024. Le fonds salue sa volonté de recentrer les activités du groupe, tout en réclamant une réorganisation plus rapide. Objectif : restaurer la confiance des investisseurs et doper la valeur du titre.

Cette nouvelle pression s’inscrit dans un contexte de tensions récurrentes entre LKQ et ses actionnaires activistes. En début d’année, le groupe avait déjà conclu un accord avec Ancora Holdings et Engine Capital, entraînant l’arrivée de deux nouveaux administrateurs au conseil d’administration.

Si la direction de LKQ n’a pour l’heure fait aucun commentaire public sur une éventuelle cession de sa branche européenne, cette hypothèse relance les spéculations autour de la stratégie du groupe sur le Vieux Continent. Une telle opération pourrait redéfinir le paysage de la distribution de pièces automobiles en Europe, où le groupe américain occupe aujourd’hui une position dominante.

Equip Auto 2025 : un bilan à la hauteur du cinquantenaire

Du 14 au 18 octobre 2025, Equip Auto Paris a célébré son cinquantenaire sous la bannière "Tous réunis autour d’une même passion". Le rendez-vous a rassemblé 91 500 visiteurs venus de 118 pays et 1 400 exposants et marques sur plus de 100 000 m² d’exposition répartis dans cinq pavillons. Un bilan plus qu’honorable après une édition 2022 qui avait réuni 80 000 professionnel, dans un contexte post-Covid.

Un salon anniversaire sous le signe du dynamisme

Les professionnels présents (distributeurs, réparateurs, constructeurs, etc.) ont salué un salon dense et productif, propice aux affaires comme aux échanges humains. Chez les exposants, on a notamment souligné la qualité du visitorat. "Une vraie grande réussite pour AD. Notre stand était plein du mercredi au samedi avec une bonne journée de rodage le mardi. Nous avons accueilli 7 200 clients sur le stand", témoigne Yannick Savina, directeur marketing d’Autodistribution.

Ce n’est pas tout : de nombreux exposants ont également salué l’esprit collectif qui a marqué cette édition. "Ce fut un grand moment de partage qui illustre parfaitement les valeurs d’Equip Auto et de Bosch : passion, innovation, engagement et proximité", souligne Fidji Zenouda, team leader trade marketing et communication chez Bosch. La soirée de gala au Palais Brongniart, réunissant partenaires et décideurs, a symbolisé cette énergie collective.

Une cohabitation qui interroge

Si ce bilan général s’avère très positif, plusieurs exposants ont toutefois exprimé quelques réserves quant à la répartition des stands dans certains halls. Plusieurs d’entre eux ont notamment regretté la présence, jugée trop importante, de "petits exposants chinois" au sein de zones traditionnellement occupées par les grandes marques de la filière, en particulier dans le pavillon 1.

Une configuration perçue par certains comme source de confusion pour les visiteurs professionnels, parfois déstabilisés par la proximité entre acteurs historiques et entreprises de moindre notoriété. Une critique minoritaire, mais récurrente, qui illustre les attentes croissantes des professionnels quant à la lisibilité et à la segmentation du salon.

L’international au rendez-vous

Avec 55 % d’exposants venus de 35 pays et 48 % de nouvelles entreprises participantes, Equip Auto a confirmé ses ambitions à l’export. En outre, près d’un visiteur sur cinq provenait de l’étranger (118 pays représentés), illustrant la capacité de la biennale à fédérer l’écosystème européen et au-delà. Rappelons que cette ouverture s’est traduite par la présence de délégations étrangères venues notamment d’Allemagne, d’Espagne, de Chine, du Maroc, de Tunisie ou encore de Turquie.

Fort de ce succès, Equip Auto donne déjà rendez-vous à la filière pour sa prochaine édition, du 12 au 16 octobre 2027, toujours à Paris Expo Porte de Versailles. L’événement entend poursuivre sa transformation en consolidant son rôle de catalyseur des transitions d’un marché de l’après-vente toujours aussi dynamique.

Sherwin-Williams : Arnaud Lestriez aux commandes de la division Automotive Finishes

Le groupe Sherwin-Williams confie à Arnaud Lestriez la fonction de directeur général France et Belgique pour sa division Automotive Finishes. Il remplace Vincent Allais, qui a pris la direction business Europe du Sud pour le fabricant de peinture.

Fort d’une solide expérience commerciale et d’un parcours dans l’univers de la rechange, Arnaud Lestriez devra piloter l’essor du groupe sur les deux marchés européens. À ce nouveau poste, il devra conjuguer plusieurs priorités : renforcer la présence de Sherwin-Williams et développer l'activité de la division sur le segment premium.

Diplômé en commerce, Arnaud Lestriez a fait carrière dans la vente technique et la distribution de solutions liées à la carrosserie et aux produits de finition. Arrivé chez Sherwin-Williams en 2018, il a exercé les fonctions de responsable commercial Nord-Est puis France. Depuis 2023, il occupait le poste de directeur des ventes France, gérant les équipes commerciales et les grands comptes du secteur rechange.

"Après 8 ans passés chez Sherwin-Williams, Arnaud possède une connaissance approfondie du marché français, de ses distributeurs et de ses clients. Il a acquis une expérience considérable dans la direction et l’exécution d’activités stratégiques pour le groupe", indique Vincent Allais. "Dans son nouveau rôle, Arnaud apportera ses solides compétences pour renforcer nos relations avec nos clients existants et futurs, à travers la France et la Belgique."

Les vérins Powerise, nouvelle offre aftermarket signée Stabilus

Avec Powerise, Stabilus franchit une nouvelle étape. Présent à Equip Auto 2025, le groupe allemand rend disponible pour l'après-vente une solution jusqu'ici réservée à la première monte. Un tournant pour l'équipementier qui veut accompagner l'évolution du secteur automobile tout en se rapprochant des ateliers.

Conçus et fabriqués par l'industriel, les vérins électromécaniques équipent depuis plus de 20 ans les véhicules de marques premium comme Mercedes, BMW ou Audi. Cette technologie permet d’ouvrir ou de fermer automatiquement un hayon ou un capot d’une simple pression sur un bouton. Elle offre aussi la possibilité d’un arrêt à n’importe quelle position.

Pensés pour résister aux conditions extrêmes, ces vérins sont étanches à la poussière (IP67). Ils fonctionnent, également, entre -30°C et +80°C et supportent l'immersion jusqu'à 30 cm. Leur détection d'obstacles intégrée garantit une sécurité maximale à chaque manœuvre.

"L'installation a été pensée pour être accessible à tous, sans outil particulier, guidée par un QR code et réalisable en quelques étapes seulement", explique Jean-René Ricord, directeur commercial de Stabilus France, Espagne et Portugal.

Miser sur l'après-vente pour relancer la croissance

Historiquement centré sur la première monte, Stabilus fait aujourd'hui du marché de la rechange indépendante un axe stratégique majeur. "Le marché du neuf connaît un ralentissement depuis plusieurs années, et l'IAM représente une alternative rentable", confie le directeur commercial. "Cela nous permet aussi de nous rapprocher du terrain, des garages et des distributeurs."

Le groupe voit dans cette ouverture une manière de valoriser son savoir-faire industriel tout en répondant à la demande croissante de pièces d'origine dans les réseaux indépendants.

Avec près de 170 références Powerise déjà disponibles et 50 nouveautés prévues d'ici la fin de l'année, Stabilus renforce son offre aftermarket. L'entreprise, qui propose déjà la gamme la plus large du marché, près de 2 600 références de vérins, couvre désormais la quasi-totalité du parc roulant, qu'il soit thermique, hybride ou électrique.

La France, un marché clé

Pour soutenir cette stratégie, Stabilus renforce sa présence en France, où une cellule dédiée à la rechange indépendante a été créée à Poissy. "Le marché français est l'un des plus dynamiques d'Europe. Nous devons y être plus visibles, mieux identifiés et rendre nos produits encore plus accessibles", souligne Jean-René Ricord.

Le groupe bilstein sort sa marque Swag de l'ombre

"Nous nous affichons comme un vrai spécialiste de l'après-vente, et un spécialiste indépendant, sans lien avec les constructeurs, ce qui ne nous met aucune limite pour sortir les pièces quand on le veut, au prix qu'on veut. C'est un positionnement unique sur le marché", amorce Gildas du Cleuziou, directeur général de bilstein group France. L'équipementier peut ainsi déployer sa stratégie comme il l'entend, et il l'a montré lors d'Equip Auto 2025.

Mise en avant de Swag

La marque Swag mise en avant à Equip Auto. ©J2R/FLM

La marque Swag mise en avant à Equip Auto. ©J2R/FLM

Pour la première fois, aux côtés des marques febi et Blue Print, Swag était mise en avant sur le salon. Cette marque, que détient bilstein depuis 2001, reprend les développements des deux autres. Globalement, on y retrouve les pièces febi, sauf la famille filtration, avec des gammes plus restreintes et une spécificité sur les véhicules européens.

"Nous gardions Swag dans la poche depuis quelque temps, confie Gildas de Cleuziou. Nous l'avons relancée à la suite d'un accord avec un réseau de distribution national (que bilstein ne souhaite pas mentionner, ndlr) en début d'année. Sur Equip Auto, ça suscite la curiosité des visiteurs car beaucoup ne la connaissaient pas."

La marque febi ne faiblit pas

Parmi les gammes mises en avant sur Equip Auto, on retrouvait également le turbo, passé sous marque febi (anciennement Motair après le rachat en 2021). "Motair devient un centre de compétences. C'est intéressant pour nous car il y a une vraie spécificité sur les formations et le reman, et on a ce besoin-là", complète Arnaud Pénot, directeur marketing et expérience client. Alors que 85 % des turbos sont issus du remanufacturing, bilstein veut insister sur le turbo neuf, "car il faut bien du neuf pour continuer à faire du reman", ajoute le directeur marketing.

Le testeur d'huile febi. ©J2R/FLM

Le testeur d'huile febi. ©J2R/FLM

Déjà très présent sur les pièces de liaison au sol et roulement, bilstein a complété cette famille attenante à la roue avec une gamme de plus de 700 références d'amortisseurs febi. On retrouve aussi le testeur d'huile, conçu pour analyser rapidement les huiles en atelier. "Relié à un logiciel, il génère un rapport automatique pour connaître l'état d'usure de l'huile. C'est quelque chose que les garages n'ont pas, et qui permet de montrer au client pourquoi il faut réaliser telle prestation", détaille Julien Raulic, chargé du développement produits.

Sous la marque Blue Print, toute la gamme filtration est par ailleurs poussée, avec quelque 3 250 références. "La marque est dédiée aux VL et VUL, en premier lieu asiatiques", rappelle Julien Raulic.

700 références d'amortisseurs febi. ©J2R/FLM

700 références d'amortisseurs febi. ©J2R/FLM

La cible des véhicules asiatiques

Des véhicules asiatiques que Gildas de Cleuziou considère comme "un axe stratégique". Les marques de bilstein proposent de nombreuses références tant sur les modèles électriques que thermiques. "Nous avons même des rotules de direction, des biellettes stabilisatrices, des boutons de coffre, des serrures… Des pièces pour lesquelles le réparateur n'a pas suffisamment le réflexe de nous demander, mais qu'on a ! Donc on communique beaucoup dessus", remarque Julien Raulic.

L'équipementier met en effet l'accent sur son discours aux garagistes, et pas seulement à ses clients distributeurs. "C'est important de parler aussi aux réparateurs, c'est pour cela qu'on a mis l'accent sur le produit à Equip Auto. Nous souhaitons que le réparateur soit prescripteur de nos marques auprès des distributeurs, notamment sur certaines pièces de véhicules chinois où beaucoup pensent qu'elles n'existent pas, alors qu'on les a", développe Arnaud Pénot.

Au point sur l'électrique

Côté véhicules électrifiés, bilstein ne veut pas dévier de sa stratégie habituelle. "C'est business as usual, lance Gildas du Cleuziou. Que ce soit pour des véhicules thermiques, électriques ou même roulant à l'huile de soja, c'est pareil pour nous : on veut la bonne pièce, au bon moment, au bon prix et avec le bon partenaire. Nous avons déjà tous les disques de frein pour les XPeng, les BYD… Nous avons plus de 200 références sur les Tesla, y compris des commodos et poignées de porte. Nous aurons tout ce qui se change habituellement chez le réparateur."

Ajoutons que bilstein, déjà ancré dans le poids lourd, a commencé à mettre l'accent sur les pièces destinées aux machines agricoles, avec plus de 8 000 références.

En France, bilstein table sur une nouvelle croissance à deux chiffres en 2025, avec un chiffre d'affaires dépassant les 50 millions d'euros (80 % sur la pièce VL, 20 % sur la pièce PL). À l'échelle mondiale, le groupe réalise 1,3 milliard d'euros de chiffre d'affaires à l'année, dont 85 % en Europe. "L'objectif est d'atteindre les 2 milliards d'euros d'ici 5 ans, à la fois grâce à une croissance de 10 % en Europe, et à un développement des marchés sur d'autres continents", confie Gildas du Cleuziou. Une filiale a ainsi été ouverte en Inde en 2025, et bilstein a aussi racheté Interauto au Mexique, pour en faire sa base de développement dans toute l'Amérique.

Face à la concurrence, Omia contre-attaque avec une cabine de peinture évolutive

La période post-Covid a vu arriver en France plusieurs marques de cabines de peinture à prix réduit. Elles parviennent à séduire certains carrossiers, alors que ceux-ci sont globalement sous tension, dans le contexte de l’inflation et de la hausse des coûts énergétiques. Les fabricants français sont ainsi sévèrement chahutés, à commencer par Omia, leader du marché avec plus de 9 000 installations dans les carrosseries ces 30 dernières années.

Cependant, le fabricant français réagit en annonçant le lancement de deux nouvelles cabines de peinture. Celles-ci remplacent l'intégralité des modèles précédents du catalogue. Une annonce réalisée en marge d’Equip Auto 2025, alors même que la marque n'y exposait pas directement. En effet, cette véritable rupture stratégique a été annoncée sur le stand du fournisseur SGI. Cela, quelques jours après l’annonce d’un partenariat entre les deux entreprises, autour du "made in France".

Une cabine évolutive sur mesure

"Omia entame un nouveau cycle, qui coïncide avec la fin de vie de nos modèles Valoria, Luxia et Elizia, annonce Stéphane Galichet, PDG du fabricant basé à l'Isle d'Espagnac, en périphérie d'Angoulême (16). Ses anciens modèles sont donc remplacés par les cabines Touring et Amonto. La première est un modèle sur mesure, entièrement modulable via 16 options. Son prix d'entrée de gamme démarre à moins de 40 000 euros – fruit d'intenses travaux de l'équipe de R&D. Néanmoins, sa version la plus dépouillée respecte les normes réglementaires en vigueur, avec brûleur à veine d'air et éclairage à Led. Elle est donc éligible aux aides des Carsat (jusqu'à 25 000 euros à soustraire de son prix). Un atout dont ne bénéficient pas certains concurrents low cost.

Omia usine

Omia insiste sur sa maîtrise de toute la chaîne de valeur des cabines de peinture, depuis leur conception jusqu'à leur entretien. ©Omia

Par ailleurs, sa fabrication obéit aussi aux standards de qualité de la marque. Elle est garantie deux ans pièces et main-d'œuvre. Mieux encore, la combinaison de ses options offre plus de 65 000 configurations possibles. Il est ainsi possible de lui ajouter des dalles d'éclairage supplémentaires, un système écoperformant, la connectivité à internet (via Omia Online), etc.

"Nous proposons une offre permettant à tout le monde de s’offrir une cabine Omia, explique Romain Meunier, directeur commercial d'Omia. Il est ainsi possible de prendre d'abord la première d’entrée de gamme, puis de l’améliorer après quelques années en lui ajoutant des options au fur et à mesure". Cette conception particulièrement intelligente répond donc avec agressivité aux concurrents à bas prix.

Promesse d'importantes économies d'énergies

Parallèlement à ce modèle évolutif, la cabine Amonto se positionne sur le segment des équipements haut de gamme. Il s'agit d'un concentré de toutes les innovations développées par Omia ces dernières années. Le fabricant la définit comme un exemple "d'excellence à la française".

Connectée de série, elle est pilotable à distance et bénéficie d'un accompagnement en continu pour optimiser son emploi. Parallèlement, elle intègre de série le pack éco à ventilation adaptative du fabricant, entraînant des économies de ses consommations de 25 %. D'après les mesures d'Omia Online, son emploi permettrait d'économiser annuellement 10 000 kWh de gaz et 1 200 kWh d’électricité, ainsi que l'émission de 2,5 tonnes de CO₂... Tandis que son éclairage homogène supprime toute ombre.

Pour valoriser ses produits et s'assurer de leur réussite sur le marché, Omia compte sur sa puissante équipe technique (composée de 40 spécialistes en France) pour accompagner les réparateurs au plus près. Un atout de poids pour le fabricant, dont les 210 salariés génèrent un chiffre d'affaires annuel de 31 millions d'euros. Celui-ci est également réparti entre l'automobile, l'industrie et l'après-vente.

3Dsoft et Mobipolis s'allient pour accompagner la digitalisation des carrosseries

Présenté au salon Equip Auto, ce partenariat marque une nouvelle étape pour les deux acteurs. 3Dsoft, connu pour sa solution MecaPlanning, et Mobipolis, référence de la formation automobile, veulent répondre ensemble aux besoins concrets des professionnels. Leur ambition est claire : offrir aux carrossiers des outils simples à utiliser et un accompagnement sur mesure pour réussir leur transformation digitale.

Fruit de cette collaboration, un nouveau module "Carrosserie" rejoint la solution MecaPlanning de 3Dsoft. L'outil facilite la gestion du quotidien : prise de rendez-vous en ligne, plannings synchronisés, suivi des réparations et réduction des délais d'immobilisation.

Il s'appuie sur les connexions existantes avec les DMS, les outils constructeurs et les logiciels de chiffrage. "Les carrosseries font face à une complexité croissante dans la gestion de leurs ateliers. L'objectif de ce module est de rendre les opérations plus fluides et d'optimiser le travail des équipes", explique Alexandre Rodrigues, directeur général de 3Dsoft.

Former les carrossiers pour réussir la transition digitale

De son côté, Mobipolis intégrera ce module dans son offre de formation pour aider les carrossiers à le prendre en main rapidement et durablement. Pour l'entreprise, la digitalisation ne peut réussir sans formation : "former, c'est accompagner la filière dans ses mutations. Un carrossier formé, c'est un professionnel plus autonome et plus attractif", souligne Virginie de Pierrepont, présidente de Mobipolis.

Chaque année, l'organisme forme plus de 52 000 salariés et revendique un rôle central dans la montée en compétences du secteur.

Les deux partenaires ont également conçu une "calculette métier" pour mesurer l'impact de cette transformation. L'outil compare les performances d'un atelier à la moyenne du marché et permet de suivre les progrès réalisés. Selon leurs estimations, l'efficience peut progresser de 10 à 20 %. Un résultat qui confirme l'intérêt de cette alliance entre innovation logicielle et accompagnement humain.

Pièces de réemploi : Global PRE dévoile un mode personnalisé pour sa marketplace Mapiècedoccase

Au centre du village économie circulaire d'Equip Auto 2025, Global PRE est entouré de nombre de ses partenaires. Si sa directrice générale, Caroline Michalik, l'estime encore "trop méconnu", ce mouvement de centres VHU (véhicules hors d'usage) continue de progresser pour répondre à la demande grandissante de fourniture de pièces de réemploi.

Dernière innovation en date, le groupement a profité du salon parisien pour mettre en avant le lancement de son "mode multiboutique" sur sa marketplace Mapiècedoccase. Celui-ci vise à faciliter l’intégration des réseaux automobiles, des distributeurs de pièces et des professionnels de la réparation sur la plateforme. Ces derniers peuvent ainsi disposer d'une plateforme entièrement personnalisée.

Des pièces personnalisables

Ces réseaux peuvent ainsi bénéficier d'une interface personnalisée leur permettant de proposer de la pièce de réemploi sous leur identité, comme une marque blanche : ils peuvent apposer leurs propres logos et couleurs. Outre leur charte graphique, ils ont leurs propres conditions tarifaires et une URL à leur nom.

Autre fonctionnalité : le paiement en fin de mois et la facture centralisée, pour apporter plus de flexibilité et une meilleure gestion financière pour simplifier l'activité au quotidien. L'ensemble de l'interface de ce mode multiboutique a été pensé en concertation avec différents acteurs de la profession, dont le réseau Ho Hio Hen.

"Ce nouveau mode multiboutique est un véritable atout pour nos partenaires professionnels. Elle leur offre un magasin virtuel leur permettant de vendre de la pièce de réemploi pour répondre aux besoins de leurs magasins, satisfaire le client final tout en maîtrisant leur marge. C’est une évolution majeure pour renforcer l’accessibilité et l’utilisation des pièces de réemploi en proposant un stock de millions de PRE diversifié, immédiat, garanti, certifié et exclusif", conclut Caroline Michalik.

Astemo accélère sur la pièce technique et la formation des réparateurs

Spécialiste des systèmes de mobilité avancés – motorisation, châssis et électronique –, Astemo consolide sa position sur le marché de la rechange automobile. Trois ans après la relance de sa marque en France, le groupe maintient sa croissance, affichant une progression "à deux chiffres" de son activité aftermarket en 2025.

Désormais partenaire des groupements les plus représentatifs du marché, l’équipementier nippon dispose également d’une présence nationale grâce à plusieurs sites de stockage régionaux. "Nos produits sont disponibles et la marque est installée, même si du travail reste à faire", souligne Sylvain Cuissard, directeur aftermarket France.

Une expertise moteur au service du parc roulant

Pour asseoir ses positions, le groupe Astemo mise sur son expertise industrielle. Le fabricant compte aujourd’hui 140 usines à travers le monde, dont 100 dédiées à la gestion moteur. Chaque année, plus de 50 millions de bobines d’allumage sortent de ses lignes de production, équipant environ 10 % des véhicules neufs produits dans le monde.

Cette expertise confère à l’équipementier une position unique sur le marché de la pièce technique. "Avec l’arrivée des nouvelles générations de véhicules, les capteurs se multiplient, ce qui nous pousse à développer de nouvelles gammes. Nous nous appuyons sur notre savoir-faire technique pour accompagner cette évolution", explique Sylvain Cuissard.

Astemo poursuit également son travail sur la gamme suspension, dans le but de proposer une offre toujours plus complète pour les réparateurs.

Entre thermique et électrique, une stratégie d’équilibre

Malgré la montée en puissance de l’électrification, Astemo n’entend pas négliger le marché des motorisations thermiques. "Nous ne perdons pas de vue le parc vieillissant. D’autant que le virage électrique n’a pas été pris par tous les marchés internationaux. Notre ambition est d’être le «last standing man» sur nos gammes de produits pour ces véhicules", affirme Benoît Girard, directeur mondial R&D et marketing.

Cette approche pragmatique s’appuie sur un ADN industriel solide : 40 % du capital d’Astemo appartiennent à Honda et 40 % à Hitachi. "Nous estimons être un tiers 0,5. Nous travaillons main dans la main avec les constructeurs sur la fabrication des véhicules. Ce positionnement nous confère une place privilégiée sur le marché", ajoute Benoît Girard.

Former pour mieux accompagner les ateliers

À l’occasion du salon Equip Auto, Astemo a officialisé son entrée au Club technique automobile (CTA) en tant que partenaire premium. Ce qui va lui permettre de concevoir et déployer des modules de formation adaptés aux évolutions technologiques et aux besoins des ateliers.

Un espace Astemo, sur le stand commun du CTA, présentait une sélection représentative des 6 000 références de la marque, parmi lesquelles les bobines d’allumage, pompes à haute pression et débitmètres.

Le groupe renforce par ailleurs sa proximité avec le terrain : un responsable "customer care" a été nommé pour l’Europe et, en France, DAF Conseil accompagne déjà la marque sur ses actions de démonstration et de formation. De nouveaux modules pédagogiques verront le jour dès 2026.

"Il y a une forte appétence pour la pièce technique : tous les acteurs s’intéressent à ce nouveau marché", observe Sylvain Cuissard, confiant dans la capacité d’Astemo à tirer parti de cette dynamique.