Edito

Alors que tous les regards pointent vers le haut management du Groupe Volkswagen, tandis que des dizaines d’avocats américains aux dents longues savourent déjà les profits qu’ils vont tirer de la situation, les réparateurs de tous poils se demandent s’ils ne vont pas faire les frais d’une telle affaire.

Donner la parole à des acteurs de la filière peut paraître un exercice obligé, un haut lieu des convenances que la langue de bois émousse ou édulcore.

Dans ce numéro, si vous êtes attentif, vous serez surpris qu’un sujet s’immisce comme un serpent de mer dans un grand nombre de pages. Et ce à visage découvert !

Pourquoi faut-il toujours que les pouvoirs publics dressent les uns contre les autres quand l’objectif consiste à marcher d’un même pas alerte et vivifiant pour reprendre la main sur une économie française difficile ?

“On ne peut pas apprécier parce qu’on ne comprend pas. C’est dommage, on n’est pas assez intelligentes”, se plaignaient deux dames, se trouvant fort dépitées, devant les toiles de Tapies, d’Alechinsky, ou, encore mieux, devant celles de Dubuffet ou de Soulages, au musée Paul Valéry de Sète, dans le cadre de l’exposition dédiée aux éditions Fata Morgana.

Sur Equip Auto Alger, nous avons rencontré au milieu des distributeurs et des réparateurs algériens, le patron de Clas Equipements, qui présentait de vrais nouveaux produits.

Il fut un temps, pas si lointain que cela, où le président du Groupement National des Entreprises Spécialisées de l’Automobile, (les électriciens, N.D.L.R.), Jacques Séchépine, battait les routes France et de Navarre afin de faire comprendre à tous les réparateurs l’importance de l’OBD ou “On Board Diagnosis”.

A défaut d’être inscrites dans la durée, les décisions de nos institutions ne manquent pas d’alimenter les polémiques et de monter les populations contre les professionnels de la route, et ce, sans égard pour la pérennité, cette fois-ci réelle, des entreprises.

Il pourrait s’agir d’une représentation – mot qui fait fureur en ce moment – ou d’une tentative – toujours sur le métier… – en réalité, nous célébrons, ce mois-ci, le cinquantième numéro du J2R, acronyme bien connu pour le Journal de la Rechange et de la Réparation.

Les conventions, congrès et autres rendez-vous de la filière de la rechange indépendante constituent de solides plates-formes d’échanges dans lesquelles il n’est pas rare de se voir confronté sèchement à une réalité.

Dans ce numéro un peu particulier du J2R spécial PL, nous avons consacré une large place au salon d’Hanovre, parce que c’est un événement européen d’envergure sur le véhicule commercial, et aussi parce que nous avons été sensibles à l’implication des entreprises françaises pour promouvoir l’esprit français.

Alors que les fédérations professionnelles prônent, à juste titre, le libre choix du consommateur, pour qu’enfin, celui-ci puisse se rendre chez le réparateur ou le carrossier qu’il a élu, sans qu’on lui impose une quelconque contrainte faussement juridique, sécuritaire ou contractuelle, leurs adhérents, eux, font-ils le bon choix ?

Ceci est un numéro de transition puisque, le mois prochain, vous sera dévoilé le nom du nouveau président de la Feda.

En vous penchant sur le sommaire de ce numéro, nul doute que soyez saisi de défauts de vision.

Alors que les vacances s’avancent, bien des pronostics sont énoncés dans les officines de la distribution indépendante mais pas que…

En lisant le rapport de l’Observatoire du Véhicule Industriel (effectué par BNP Paribas Rental Solutions), on ne peut que reconnaître aux professionnels de la filière camion, une vraie capacité à rester zen tant le flou permanent préside à leur activité.

Ce sont des Titans et il faudrait qu’on les néglige ? Ils sont tentaculaires et il semblerait qu’on ne les voit pas ? Ils sont à votre porte et nombre d’entre vous regardent par la fenêtre…

Diésélistes de toute obédience, craignez pour votre salut, votre métier est entré dans la liste des sectes diaboliques et vos heures sont comptées.

Supplément PL du Journal de la Rechange et de la Réparation, le 24 pages que vous avez entre les mains n’entend pas changer les codes de la version VL/VUL tout en bouleversant irrémédiablement les frontières.

Si depuis toujours, la distribution fait l’apologie de la proximité, elle n’en a jamais poussé le concept aussi loin.

S’il est un domaine qui ne laisse aucun répit à l’information – ou à la rumeur, c’est selon – c’est bien le secteur de l’automobile sous toutes ses formes.

C’est sur un succès, que vient de se clore le salon des solutions de transport routier et urbain, entendez par là, Solutrans.

Après le succès d’Equip Auto, qui se risquera à jouer les Cassandre, dans un monde où les marchés deviennent de plus en plus volatils et brumeux ?

Didier Sepulchre de Condé*, dans un récent entretien au journal, rappelait la prééminence de l’innovation technologique européenne et plus précisément française, en suggérant de ne pas la sous-estimer ni la galvauder.

Si l’on veut bien pardonner la familiarité de la titraille, on m’accordera que le ton définit assez bien les offres les plus délurées du moment.

Qu’il est agréable d’entendre que l’Assemblée nationale accorde un libre choix à un automobiliste !

On dit le réparateur et le carrossier au centre de toutes les préoccupations. Ce sont eux qui bénéficieraient, in fine, des luttes fratricides de leurs fournisseurs.

Que veut le jeune d’aujourd’hui, est-il partant pour construire une carrière, pour se former, pour intégrer une équipe, pour “se salir les mains” ou tout simplement les utiliser dans un métier plus “mécanique” ?

Le mois dernier, se déroulait Equip Auto Algeria, un salon dans lequel distributeurs, équipementiers et visiteurs se mettaient au travail avec envie, avec lucidité, avec ambition.

Sur Automechanika, l’an dernier, Corteco, marque rechange de Freudenberg, communiquait très largement sur les dangers de la contrefaçon, la vraie, pas celle de constructeurs en mal de visibilité.

“Que sont mes amis devenus Que j’avais de si près tenus Et tant aimés ? Ils ont été trop clairsemés”

Si nous ne nous apercevons seulement maintenant, que les constructeurs d’automobiles français ont depuis plusieurs années, tout doucement, transféré une part de leurs productions dans des contrées plus attrayantes, il sera bien difficile d’exiger un redressement de la situation de ce secteur industriel.

Octobre s’est paré des ors des fêtes de Noël pour les réparateurs de tous poils comme pour les carrossiers, tant on les a choyés, invités, promus, entourés d’attentions diverses et variées.

N’ayons pas peur de jouer sur les mots et accordons-nous dans une période troublée, le droit de sourire. A la veille du Mondial, salon qui se porte à merveille, tant la valeur des nouvelles silhouettes tend encore à croître, le président de Renault n’hésitait pas à remettre en cause la pérennité de Renault, quand celui de Fiat appelait l’aide de Bruxelles.

Sur le chemin de la rentrée, j’ai assisté à une démonstration éloquente et sans morgue d’une concurrence efficace des indépendants face aux réseaux bien implantés des constructeurs.

Dans ce numéro du Journal de la Rechange et de la Réparation, nous nous sommes penchés avec encore plus d’attention que d’habitude sur la prolifération des plates-formes de distribution ou (selon son obédience) relais logistiques de proximité.

Vaste question qui a présidé aux Etats-Majors du VO que la rédaction du Journal de l’Automobile et du Journal des Transactions Automobiles organisait le 4 juin dernier à l’Automobile Club de France.

Selon la formule consacrée, à l’heure où nous imprimons ces pages, le nouveau président de la république française n’est pas encore connu, et les paris vont bon train.

“Si les voitures se vendaient plus cher, elles conserveraient de la valeur, et il serait alors intéressant de les réparer, avec des pièces moins chères”, regrette, désabusé, Jean Ravier, président de la branche FFC réparateurs, qui revendique, par ailleurs, un meilleur prix horaire de réparation par les assureurs.

En ces périodes d’élection, ne cherchons pas les citations des politiques pour nous aider à sublimer nos éditoriaux : l’atelier ne fait pas recette.